Végétation, vie et paysages de l’Afrique équatoriale

Le pays Bamiléké (grassfield) situé dans les « hautes terres » de l'ouest du Cameroun au pied du massif des Bamboutos m'a hébergé pendant 1 an et 4 mois. Situé a des altitudes variant de 1400 à 2000 m il est très arrosé (4 à 6 m de pluies). La saison des pluies dure 8 mois avec un point culminant en juillet et août (des journées sans soleil, humides et froides : 15°C) et la saison sèche de 4 mois règne de novembre à février avec des températures estivales : 25 à 30°.

La population y est travailleuse, les terres souvent d'origine basaltique, sont productives. Les principales productions vivrière sont le maïs, la patate douce, l'igname, le manioc, les bananes (plantain et douce) et aussi l'arachide, les taro et macabo. Ils sont cultivés (souvent en associés) sur des billons façonnés à la « daba » (large houe à manche très court). Les cultures de rente : café arabica et cacaoyer sont cultivés par leurs « propriétaires ». En descendant dans la plaine on trouve des plantations gérées à l'européenne : palmier à huile, banane douce, café robusta, ananas.

La végétation arborée est dominée par l'eucalyptus (originaire d'Australie) de croissance rapide il permet d'obtenir en 30 ans un bois d’œuvre local et surtout un combustible pour la cuisine.

Le palmier raphia est un atout important dans la construction (charpentes, couvertures, liens ameublement...) et pour la vie sociale (vin de raphia)

Les plantes décoratives présentées ont toutes leurs équivalents chez nous, à la différence près que notre petite potée va se muer en arbrisseau de 5 mètres (Poinsettia) ou notre arbrisseau choyé se retrouve en arbre de 15 à 20 mètres de haut (Calistemon)

En dépit d'une désertion des jeunes vers les villes, la vie sociale traditionnelle portant les valeurs identitaires est maintenue. Les chefferies traditionnelles et leurs sociétés (secrètes ou non) sont bien présents (fêtes de Foto et intronisation du nouveau chef à Bamendjou).

En côte d'ivoire, un séjour très rapide de 2 semaines en 1997 a permis de constater que sous les mêmes climats on retrouve les mêmes plantes, a ceci près que les visites ont eu lieu à des altitudes entre 0 et 100 mètres, la nuance est d'importance !

Grand Bassam qui fut capitale de 1900 à 1934 a vu les restes architecturaux de cette époque se dégrader. Les boutiques de souvenir et les « maquis » (cuisine rapide économique) fleurissent sur la route d'Abidjan. La plage bordée de « restaurants » nous rappelle que nous sommes dans une zone touristique.

Le jardin botanique de Bingerville dans l'aire urbaine de la capitale, présente une nature apaisée. Nous avons reconnu quelques plantes sur place :

frangipanier (Plumeria alba et P. rubra),

bougainvillier,

un flamboyant jaune en fin de floraison.

Il a été nécessaire de se replonger dans la documentation pour identifier

le Jatropha multifida (arbre corail ou arbre médicine), euphorbiacée décorative à feuilles « palmitipartites »,

ce qui semble être un Ixora coccinea ?

et le Rocou dont les fruits donnent une teinture rouge utilisée pour les Babybels mayennais.

En séjour à Monogaga, en bord de mer relativement abritée des rouleaux, nous avons dégusté le lait de coco frais et apprécié la bise marine rafraîchissante. Le plantes décoratives sont classiques.

Accueillis à Petit Yapo les villageois nous ont présenté un spectacle de danses figurant la cérémonie du mariage traditionnel.

La visite d'une exploitation de cultures florales et plantes décoratives à couper a suivi. Les Heliconia a bractées colorées (balisiers, becs de perroquet) dont H. rostrata a inflorescence pendante, la rose de porcelaine (Etlingera elatior) sont des plantes a rhizome.

Champs de cycas et palmiers (?) a limbes tronquées pour la feuille coupée,

bassin de lotus pour les fruits secs,

des orchidées et en prime un chimpanzé et un serpent !

Nos guides anciens ouvriers sur le site étaient fiers de montrer la réussite de leur tâche !

Puis c'est la visite accompagnée d'une zone de réhabilitation forestière âgée de 30 ans établie sur une friche d'ancien abattage forestier. On peut y observer le Dabema ou arbre à contrefort.

Daniel Marchand