Les Cours d'Eau

Les Cours d’Eau de Neuvy

1 : La Loire :

Ce fleuve sépare Neuvy des communes de Sury-en-Léré et de Belleville et de celle de Beaulieu. A l’époque de la conquête de la Gaule par les Romains, la Loire (Liger ou Ligeria) passait au loin dans le Berry et arrosait Léré et Sury. Un bras baignait le pied des collines de Cadoux et des Rôtis ; son lit visible encore, porte le nom de « Canche » ; ce bras a changé de place plusieurs fois. A une époque relativement rapprochée de nous, il y avait encore plusieurs bras. Le principal était situé entre la Glas et Belleville ; un des bras secondaire baignait Neuvy. A la suite d’inondations, notamment celle de 1707, le bras principal s’est en partie obstrué, tandis que le bras secondaire s’élargissait et devenait le bras principal.

    • Nota : L’Etang de la Ferté, situé sur les territoires de Sury et de Belleville et le Crot des Butteaux, commune de Beaulieu, était autrefois le bras principal de la Loire.

D’autres crues ont complété, de sorte que l’île de la Glas, et d’autres îles moins importantes, Bigny, Mainbray et Gauglin (grande et petite) ont été rattachées à la rive berrichonne.

La Loire continue à se rapprocher insensiblement des collines de Neuvy ; l’îlot, dit l’Ile-aux-Puces, situé en amont de la gare, est actuellement éloigné de près de 100 mètres de la rive droite ; vers 1820, les jeunes pâtres s’amusaient à sauter sur cet îlot, au moyen d’une perche.

Au 17ème et 18ème siècle, la navigation sur la Loire était importante, d’après les témoignages d’anciens habitants. Son importance s’est accrue à la suite de la construction d’un quai, au port de Neuvy, en 1785. En 1839, il existait également un service de bateaux qui cessa ensuite à cause de l’ensablement progressif du lit de la Loire. L’importance du port de Neuvy eut son apogée vers 1865. Sa chute, due aux chemins de fer, fut ensuite rapide. En 1900, la marine n’existait plus.

    • Nota : Un arpent = 51 ares 07 ; depuis 1870, on donne généralement le nom d’arpent à une superficie de 50 ares, soit un demi-hectare.

    • Nota : Le 17 juillet 1821, une délibération du Conseil Municipal de Neuvy porte sur le sujet de la délimitation naturelle de Neuvy, Sury, Belleville et Beaulieu :

« Considérant que la délimitation la plus naturelle devrait être la ligne supposée tracée au milieu du lit de la Loire. Par cette délibération, la commune de Neuvy perdrait environs 338 arpens de terre ».

    • Savoir : sur les communes de Sury et Belleville, l’île de la Glas, évaluée à 158 arpens ; l’île de Ganglin évaluée à 5 arpens (en 1788 ; il y avait la grande et la petite Ganglin qui ont dû se souder par la suite, ou l’une d’elles être emportée par les eaux.), l’île de Bigny évaluée à 140 arpens ; les îles de Mainbray évaluées à 37 arpens.

« Tous les objets ci-dessus désignés faisaient jadis partie de la terre de Neuvy. L’ancien plan de cette terre et plusieurs baux en offrent la preuve. Il paraît, d’après les renseignements recueillis des anciens (nota suivante) que la plus forte partie de la Loire passait autrefois au-delà des îles de la Glas n’est plus un île ; elle est séparée du terroir de Neuvy par tout le lit de la Loire qui s’est rapprochée considérablement de ce dernier et les autres îles ne sont souvent séparées de la Glas que par une très faible quantité d’eau, en sorte que la délibération proposée parait celle qu’on doit adopter aujourd’hui et le Conseil de cette commune est d’avis, à l’unanimité, que tout le terrain désigné fasse désormais partie des communes situées sur la rive gauche. »

Par ordonnance royale, en date du 6 mars 1822, ces terrains ont passé du térritoire de Neuvy à ceux de Sury, Belleville et Beaulieu.

    • Nota : Jacques Legrand, 66 ans, et Pèlerin Sené, 62 ans, déclarent : « Qu’il y a environ 56 ans, lors de la première construction du grand pont, le chemin dit « du Port » passait d’abord entre les deux ponts et depuis à l’endroit où il passe maintenant, à l’extrémité du pont ; qu’il traversait les terrains qui ont été longtemps en friche, où ils ont vu paccager les bestiaux de la commune, que ce chemin longeait au Midi la rivière de Vrille et débouchait sur le Port, près de la chapelle Saint-Nicolas, mai que depuis la construction d’une levée faite par le Gouvernement a fait supprimer ce chemin. »

    • Pierre Paquignon, 56 ans, déclare : « que depuis plus de 40 ans l’existence d’un sentier, longeant un chemin de voiture qui commençait à environs 200 pas du gué et après avoir traversé une partie de la prairie, débouchait dans le chemin de la Chapelle. Qu’avant qu’il existât un port à Neuvy, les marchandises étaient transportées par ce chemin de voiture sur les isles en face et au-dessous du port dudit Neuvy. »

2 : La Chenille :

La Chenille, appelée aussi l’Ecrevisse, sépare Neuvy de Thou et de Bonny, c’est-à-dire la Nièvre du Loiret, sauf la terre des Sainjons, appartenant à Bonny, bien que située sur la rive gauche de la Chenille.

3 : La Vrille :

Cette rivière tire son nom des nombreuses sinuosités occasionnées par le peu de pente de son cours. Elle a changé plusieurs fois de lit. Avant de se jeter dans la Loire, et sur un parcours d’environ 100 mètres, elle prend le nom de Boëlle.

L’élargissement de la Boëlle et le revêtement de ses talus date de 1828, 27 Mai. Autrefois, son embouchure dans la Loire, d’après une ancienne carte du pays, se trouvait en aval du Port.

4 : Le Ruisseau des Frossards :

Il passe près de l’étang actuel (il y aurait eu par le passé, 3 étangs) et se jette dans la Loire, aux Pelus, ce qui lui fait quelquefois donner le nom de « Rio des Pelus ».

Source Principale : Histoire de Neuvy-sur-Loire publié en 1917, Mr J-M Frapat