Milan Pierre

Le 10 Juin 2008.

Milan Pierre

27 Juin 1936

Après les bombardements, la libération de Neuvy sur Loire terminée, des prisonniers allemands ont été réquisionnés pour aider au déblaiement des ruines du village. Dans le dos, sur leur uniformes étaient inscrites en grand format ces deux lettres : K. G. (Kriegs Gefangener) ce qui signifie prisonniers de guerre. Ils étaient chaussés avec des sabots en bois.

Non seulement ils devaient déblayer les décombres, mais une fois les trous des bombes non explosées, repérés ils devaient aider à les détruire en les faisant exploser souvent sur place, au milieu des ruines. Ce qui hélas ne créait pas de dommages supplémentaires.

Le Garde Champêtre Mr. ……. passait dans le village avec son tambour pour annoncer l’heure de l’explosion. Les quelques habitants qui se trouvaient encore là devaient évacuer le Pays. Certains d’entre ne voulaient partir et se cachaient dans leurs caves

Les autorités locales en même temps faisaient exécuter des recherches successives pour repérer le maximum d’emplacements.

Andrée Milan, dite Dédée, fille de André Milan est née en 1929,et a aidé le Curé Chatillon à s’occuper des blessés et des morts. Tous étaient emmenés dans la halle (médiathèque) pour y être soignés, soit préparés pour l’inhumation.

Un des oncles de Pierre Milan, Mr Chevassu, vivait aux Etats-Unis et était pilote de chasse. Il fut un des pilotes d’un des groupes de bombardement qui bombardèrent Neuvy.

Pierre se souvient : Au 1er bombardement, j’étais en haut d’une échelle pour mieux voir l’arrivée des avions que l’on entendait de loin. Le temps était superbe, et j’ai vu tomber les bombes qui, ainsi que les avions brillaient au soleil. Ma mère ayant compris d’instinct ce qui allait se passer m’a crié de toutes ses forces de me mettre à l’abri dans la cave où mon père nous avait toujours dit de nous mettre à l’abri d’une cuve de ciment. Je me suis jeté dans la cave en passant par le soupirail.

Dans la cave il y avait ma grand-mère, ma Mère et mes deux sœurs Andrée et Françoise.

Ce qui nous a sauvés dans la cave, c’est cette grosse cuve en ciment qui nous a protégés. Nous sommes tous sortis vivants.

Une bombe est tombée à deux ou trois mètres de la maison La maison s’est penchée du côté du trou. Une partie de la maison, coté cuisine est restée intacte.

Après le bombardement il y avait une poussière fantastique, une odeur très forte, et un silence total, effrayant.

Le soir nous avons été hébergés au Presbytère, nous y sommes restés une semaine, ensuite nous sommes allés à la ferme de Marvy.

En bordure de l’ancienne nationale 7 qui allait de la gare aux Pelus, il y avait de grands platanes, qui ont été, lors de l’attaque du train allemand par des chasseurs anglais, touchés par de nombreuses balles.

Avec les gamins du village, après le mitraillage, nous sommes allés récupérer les nombreuses douilles des tirs des mitrailleurs anglais.

Le travail des anglais a été fait très proprement, pas de dégâts annexes

Les soldats allemands s’étant réfugiés dans la Bois Réaux., aucun ne fut blessé. Ils s’étaient tous échappés du train. Apparemment ils s’étaient réfugiés dans le Bois Réaux avant le début du mitraillage. S’étaient ils doutés de ce qui allait arriver.