Marguerite Gendras - Dufour

Madame Marguerite Gendras - Dufour

Née le 19 Mars 1922

Ma sœur qui était enceinte, travaillait à l’Etape, restaurant, café, station d’essence entre Myennes et Cosne. Le tout appartenait à Mr Marcel Petit. Vu son état, elle me demanda de la remplacer, comme je l’ai fait plusieurs fois.

Un attentat eut lieu contre Marcel Déat. Marcel Déat fut seulement blessé lors de l’attentat le 27 Août 1941.

Subitement, un matin, de nombreux miliciens arrivèrent dans au moins six voitures, en civil, pour arrêter Mr Marcel Petit. Celui-ci était accusé d’avoir participé à l’attentat. Ils avaient amené avec eux, celui qui était accusé d’avoir tiré sur Déat. Les miliciens me demandaient si je le connaissais, je répondis que non. L’accusé était arrivé dans un triste état, barbu inreconnaissable. Ils l’ont fait se raser dans le lavabo et m’ont demandé à nouveau si je le reconnaissais. J’ai toujours nié.

En réalité je le connaissais, lui ayant servi à manger plusieurs fois et j’avais l’ordre de ne pas le faire . Les miliciens ont emmené en prison Mr Petit.qui y est resté plusieurs mois.

Ensuite je suis repartie aux Patis pour continuer le travail à la ferme.

Les maquisards étaient dans les bois de « Lorient » au sud d’Annay. Ils venaient chercher à manger de temps en temps. Deux d’entre eux travaillaient à la ferme, Léon Lelièvre et Maurice Gendras un de mes frères.

Pour le premier parachutage d’armes, nous avions très peur surtout pour les enfants Nelly et Armand. On avait mis du linge dans les valises et on les a cachées dans des trous à la ferme voisine, la Viaudrie. Le premier parachutage devait avoir lieu à 3 heures du matin. Pendant que les enfants dormaient Mme Guillot et moi nous sommes restaient éveillées en buvant beaucoup de faux café (orge grillée).

A 5 heures du matin est arrivé le capitaine Léon, que j’avais déjà vu à l’étape, sans savoir qui il était, il nous a dit que le parachutage s’était bien passé.

11 juin 2008