Samedi 17- 5- 2008
Madame Colette Graillot - Real
J’habitais au rez-de-chaussée de la maison de la cour de la Judée lors du premier bombardement.
Ma mère, Madame Jeanne Graillot née Rousselle, travaillait à la manutention dans l’aile Ouest du château avec une de ses voisines, madame Riffet, qui s’est aperçue la première de l’arrivée des avions. Aussitôt une bombe a explosé et tout le monde s’est sauvé. Deux bombes sont tombées, l’une non loin de l’autre, une seule a explosé, si les deux avaient explosé nous serions mortes toutes les deux.
En effet, on peut ajouter des explications a ces dires : D’après le relevé des travaux du génie du 20 septembre 1944, une bombe non explosée a été trouvée dans le parc Fougerat, cette bombe de 1500 kilos a été enlevée par les services compétents.
Dans l’aile Est du Château travaillaient 7 employés qui eux sont tous morts sous les bombes. Un huitième (Mr Queyrel) s’étant penché à la fenêtre, projeté par le souffle s’est retrouvé nu projeté dans la vrille, un pouce en moins. La vrille était vidée heureusement, momentanément de son eau par les autres bombes qui étaient tombées dedans.
Ayant entendu l’arrivée des avions, madame Lucie Fougerat, son fils Paul, et d’autres personnes sont descendus dans la cave située sous une des tourelles. Il est tombé une bombe à 2m de la cave, bouchant l’entrée. Ils sont sortis par le soupirail avec les ouvriers. Paul a dégagé Mme Prévot, sa belle-mère qui était complètement ensevelie.
La famille Graillot s’est réfugiée au Coudray (ferme de Mme Mercier).
Mon père, Lucien Graillot, avait une barque et traversait la Loire pour aller au ravitaillement dans le Cher chercher du pain et des légumes à Mainbray
En revenant d’évacuation en 1940 des soldats allemands habitaient notre logement.
Nos voisins après notre départ ont mis à l’abri tout ce qui leur semblait important et à notre retour, ils nous ont tout remis.
Le soir, les soldats allemands aimaient à jouer de la guitare, les enfants venaient les écouter. Tout se passait gentiment.