Helbois Marie Paule

22 septembre 2008

Helbois Marie Paule

Née le 4 Octobre 1938 à Neuvy sur Loire

Fille de Helbois André né en Janvier 1914

et de Salomon Paulette née en Février 1913

Nous habitions Bd. de la Mairie, actuellement 15 Av. du 17 Juillet et il faisait très beau en cet été 1944 quand la maison a été détruite et réduite à un tas de gravats apparemment par une seule bombe.

A l’intérieur se trouvait mon arrière grand-mère, Marie Queneau âgée de 76 ans, ma grand- mère Marguerite Salomon sa fille, et moi-même.

Après ce bombardement il ne restait de cette maison qu’un pan de mur de la cuisine contre lequel je m’appuyais, protégée par mon arrière grand-mère, il ne devait pas faire plus d’1 m 50 de haut.

Ma grand-mère était au premier étage et s’est retrouvée au rez-de-chaussée avec ce qui avaient été des escaliers, des plafonds et des murs.

Quand à mon grand-père, Paul Salomon, on l’a retrouvé dans le jardin, touché à la tempe par un éclat, il était mort sur le coup.

La maison se résumait en un énorme tas de pierres et la poussière qui nous enveloppait était si dense qu’en étendant le bras on ne voyait pas sa main.

Le silence était impressionnant. Je suis sortie en escaladant une montagne qui avait été la maison, je me souviens, le ciel était si bleu, un bleu d’été.

Je crois que je me suis assise, et suis restée un long moment sur les gravats jusqu’à ce qu’une dame m’aide à descendre et me conduise à l’entresol d’une maison épargnée, plusieurs femmes s’y trouvaient déjà. Je regardais par le soupirail et j’ai vu passer mon arrière grand-mère, Marie, elle marchait à côté de deux hommes qui transportaient un corps sur une espèce de volet. J’étais intriguée car elle lui avait recouvert le visage avec son tablier. Ce n’est que plus tard que j’ai su qu’il s’agissait de mon grand –père.

Alors que cette maison n’était qu’un tas se ruines, on a retrouvé près du pan de mur, intact, un panier contenant quelques œufs. Ils n’étaient, paraît-il, même pas fêlés.

Je n’avais pas encore tout à fait 6 ans.

Helbois Marie Paule

Et un autre témoignage en relation

Françoise Lemonnier.

Ce lundi matin, 17 Juillet 1944, je descends à vélo de la Gâtine pour prendre une leçon de latin avec l’abbé Châtillon. Je vais d’abord jusque chez l’horloger, monsieur Salomon, car ma montre ne fonctionne plus. Comme à chacune de mes visites, il m’invite à venir voir son jardin, mais comme je suis en retard, je décline son invitation…..

J’apprendrai un peu plus tard, qu’il avait été tué dans son jardin, par un éclat de bombe. Paradoxe absurde, ma montre, retrouvée quinze plus tard dans un tiroir, fonctionnait de nouveau.