Le courage des mariniers

Pour lutter contre le fléau des inondations, le clergé rassemble les fidèles pour secourir les inondés, tandis que Colbert fait construire des digues de Roanne à Nantes. Les mariniers luttent comme ils le peuvent. Après avoir perdu la cargaison et leurs bateaux, ils participent au sauvetage des personnes. Leurs connaissances du fleuve devient alors vitale. Pour les sinistrés, Louis XVI accordera 6000 livres et fera voter des fonds de secours par l’assemblée nationale. Des sommes sur lesquelles la Nièvre prélèvera 396 livres pour récompenser les actes de courage des mariniers. Et ils furent nombreux.

En 1846, trois crues, en janvier, août et octobre, semaient à nouveau le désastre sur toute la longueur du fleuve : Roanne, Nevers, La Charité sur Loire, Herry, Saint Satur où le pont sera emporté par les flots.

Sur le seul parcours Cher-Nièvre les dégâts au levées d’élèveront à 626 000 francs sur un total de huit millions de francs pour près de vingt-quatre kilomètres de digues. Vingt ans plus tard, les crues de 1856 et de 1866 remettront tout en cause.

C’est dans cette période si dure, que l’engagement des mariniers à été le plus précieux. Pour les inondations d’octobre 1846, des médailles de courage et de dévouement étaient attribuées à de nombreux Nivernais :

A Bouchardon Père et Brochon, mariniers à Nevers.

A Saulnier, Chabrion (patron de bateau à vapeur) Pierre Chabrion (matelot), Gilbert Chabrion, Alexis Bouvet, Malvoisin, Henri Serveau : tous mariniers à La Charité sur Loire.

A Pierre Sadon (fermier au bac de Pouilly) David Symphorien et Edme Dutartre, marinier a Pouilly.

Après l’inondation de septembre 1866, on relève encore plusieurs mariniers de Pouilly :

A Jacques Ratillon dit « Dauphin » François et Auguste Dutratre et les trois Picault, Alexandre, Pierre et Désiré.

Ils ont traversé deux fois la Loire en crue, charriant de nombreux obstacles, pour apporter des vivres et du secours aux habitant de la commune de Couargues inondée sous plus de deux mètres d’eau.

On cite aussi Germain Jacquemard, marinier, et Frédéric Sadon, batelier à Pouilly.

Germain Jacquemard, se distingua pour son dévouement en approvisionnant, malgré la violence du flot, la population des rives du Cher. Napoléon III lui attribuera, le 6 avril 1867, la médaille d’argent de deuxième classe, en récompense de ses belles actions.

A Neuvy sur Loire, ils se nomment Louis Gaudron, Arthur Imbault, Alexandre Laporte, Louis Dugenne, qui « avec un grand sang-froid ont sauvé plusieurs familles en danger de périr dans leurs habitations envahies pas les eaux ».

Même bravoure pour un groupe d’agriculteur de Mesves venus secourir les habitants de Herry, sous la direction de Jean Auguste et Célestin Quillier, deux mariniers de Cosne.

Avril 1867 :

Pierre Jacques Martin, marinier de Saint Thibault, sauve deux hommes surpris par le flot et réfugiés sur un arbre, en leur amenant à la nage un baquet de fortune.

Jean Gonin, autre marinier de Cercy-la-Tour, le même jour et au même endroit, sauve un agriculteur de la noyade.

Courage encore à Nevers, avec Auguste Mathieu, Jean Maté, Pierre Métaut, Pierre Desbordes, Hyacinthe Bouchardon, Arigle Métaut et Pierre Perraudin, tous mariniers dans cette ville, pour la défense des digues et le sauvetage des personnes.

Extrait du journal du centre, par J.M Villalta.