Edouard Guy Pasquet

Pasquet Edouard Guy

L’armée française a réquisitionné notre propriété de l’Etang, nous obligeant ainsi à partir en exode libérant les lieux dont l’armée allemande a pris possession immédiatement.

La traversée de la France, à la recherche d’un point de chute, s’est heurtée à une difficulté inattendue : les villes d’accueil refusaient notre convoi considéré, comme indésirable, soit à cause de la présence des belges, soit à cause de la présence d’enfants. À Dax, malgré notre jeune âge, nous avons été terriblement frappés par l’hostilité que nous témoignaient les «grandes personnes» croisées dans les rues et dans les lieux publics. En effet, la saison touristique battait son plein et les enfants de réfugiés apparaissaient comme un obstacle à son bon déroulement.

Ayant appris, par hasard, que le régiment de notre père avait été replié à Marvejols (Lozère) nous avons rejoint cette ville où nous attendait un accueil particulièrement chaleureux. Nous y sommes restés quelques temps. C’est là que nous avons appris la signature de l’armistice. Nous avons tous en mémoire cette phrase que nous a répétée tout au long de la guerre notre mère «Non, la guerre n’est pas finie ! Des français sont partis pour la continuer. Nous gagnerons la guerre»

Dés le 29 Juin 1940 notre mère prenait divers contacts en ce sens. Malheureusement, il ne subsiste pas d’écrit pour savoir comment ceux-ci ont été établis.