S.T.O

16 février 1943 : Institution du STO

loi votée par le gouvernement de Vichy instaure le Service du Travail Obligatoire pour les hommes âgés de 21 à 23 ans.

Les classes 1940, 1941 et 1942 sont envoyées en Allemagne pendant deux ans pour fournir de la main d'œuvre au III ème Reich. Environ 700 000 hommes seront appelés à accomplir le STO.

En contrepartie, le gouvernement de Pierre Laval obtient de l'Allemagne la suppression de la ligne de démarcation (qui en pratique n'existe plus car les allemands occupent la "zone libre" depuis novembre 1942). De plus, les départements du Nord et du Pas-de-Calais, sont rattachés à nouveau à l'administration française. Ils dépendaient de la Belgique.

On estime à 10 % le nombre de Français réfractaires au STO qui ont rejoint le maquis.

Depuis septembre 1942, tout homme valide et enrôlé et envoyé dans les usines outre-Rhin, pour aider l’économie de guerre Allemande à se développer. La durée de cet engagement volontaire est fixée à deux ans. Il est fait la promotion de cette offre par voie d’affiches ou de tracts.

Entre l’automne 1940 et le 22 juin 1942, l’annonce de salaires élevés pour intéresser les chômeurs et des campagnes de propagande basées sur des reportages idylliques sur la vie en Allemagne tentent 70 000 Français. «Mon grand-père revient en permission, et bien sûr n’y retourne pas en choisissant plutôt de se cacher dans les égouts de Decize»

A partir du 22 juin 1942, ayant épuisé le réservoir de volontaire, une seconde phase est mise en œuvre par les Allemands avec la complicité du régime de Vichy qui fait appel à la solidarité nationale : de nouveaux « travailleurs volontaires » sont recrutés en utilisant un chantage à la libération et au retour des soldats français prisonniers. De grandes campagnes d’affiche et d’annonces dans les journaux ou à la radio sont lancées.

Les discours menaçant de Laval du 22 juin, puis la loi du 4 septembre finissent par convaincre les hésitants. En réalité les conditions établies entre Laval et les nazis stipulent : trois travailleurs volontaires contre le retour d’un prisonnier de guerre.

Ce recrutement fait partir 240 000 nouveaux travailleurs en Allemagne. Les besoins de l’Allemagne en main-d’œuvre étant toujours croissant, une troisième phase est initiée par l’ordonnance Saukel du 22 aout 1942. Sa mise en application s’appuyant sur la loi votée le 16 février 1942 décrète à partir du 4 septembre 1942 que tous les hommes de 18 à 50 ans et les femmes de 21 à 35 ans sont maintenant concernés. Leurs dénomination officiel est : « personnes contrainte au travail en pays ennemi, en territoire étranger occupé par l’ennemi ou en territoire français annexé par l’ennemi ».

On mobilise la classe de 1942, on menace de prendre en otage les membres des familles des récalcitrants. Puis se sont carrément des rafles qui sont organisées directement à domicile, à l’occasion de fêtes populaires ou à la sortie des usines et ateliers, avec des « candidats » emmenés par la force sans bagages ni adieux vers les usines allemandes. «En janvier 1943, mon oncle Maxime est raflé à son travail puis envoyé à Brême, et nous récupérons sa femme. Il bénéficier d’une permission pour la naissance de son fis et n’y est pas retourné. On l’a caché et il partait travailler dans les fermes en prenant soin de passer par les près et d’éviter les routes avec leurs possibles contrôles.»

Il est difficile de résister car la loi du 16 février 1943 énonce : «Toute personne qui enfreint la loi ou les mesures prises pour son application est passible d’un emprisonnement de trois mois à cinq ans et d’une amende de deux cent mille francs»

Cette dernière vague de « réquisitionnés » dure jusqu’en aout 1944 et forcera 785 000 victimes de la déportation du travail à partir. Au final, ce sont plus de 60 000 travailleurs forcé qui périssent en Allemagne dont 15 000 exécutés pour actes de résistance ; 50 000 reviennent tuberculeux et, entre 1945 et 1980, 25 % meurent de handicaps divers.

source : http://www.linternaute.com/histoire/motcle/992/a/1/1/sto.shtml

Source : « Le Nivernais-Morvan au quotidien 1939 - 1945» par Paul de Haut ; Edition Alan Sutton