Raymond Thomas

Thomas Raymond

né le 4 Mai 1920 à Sury es Bois

Fils de Charles Etienne Thomas, cultivateur, et de Eglantine Marie – Marguerite .Lasne

Son arrière Grand père avait une carte comme « Pauvre Mendiant » donnant droit à mendier sur la voie publique à Sancerre.

Ses descendants avaient le titre de laboureurs au Château de Buranlure et se louaient avec leurs bœufs.

En 1940, lorsque la guerre éclate, Raymond échappe à l’enrôlement car l’armée ne prend dans cette classe d’âge que ceux nés les trois premiers mois de l’année. Ce qui fait qu’il n’est pas parti comme soldat.

J’ai été réquisitionné à Bourges et de là je suis parti à Mauléon vers Bayonne. Nous étions logés dans un camp entouré de barbelés, camp gardé par des soldats allemands. Nous étions entre 100 et 150 hommes dans mon groupe.

Le matin nous partions, encadrés par les allemands, en camions gazogène, Citroën.

Nous allions travailler sur un des chantiers du mur de l’Atlantique. Nous avons commencé à faire des routes en béton, de 30 cm d’épaisseur qui reliaient les Blockhaus entre eux. Après avoir creusé l’emplacement et préparé le moule, nous devions couler le tout en une seule fois pour garantir la solidité du Blockhaus. Le travail durait de 30 à 40 heures, sans nous arrêter et donc sans dormir

Après avoir terminé un Blockhaus, vers 17 h. de l’après midi je me suis aperçu qu’il n’y avait personne pour garder l’entée.

Avec un de mes amis, Robert Motteret, nous nous sommes échappés, nous avons couru à travers les Landes, sur deux à trois Km. Arrivés à la gare à Mauléon, un train faisait son entrée. Sans hésiter, nous sommes montés dans le train. Arrivés à Tours, nous étions couchés dans le couloir, morts de fatigue, un petit vieux nous a réveillés : «Eh, les petits gars, on arrive à Tours» En se cachant, nous sommes descendus dans la gare de marchandises.

Le copain a téléphoné à son oncle marchand de cochons, qui est venu avec sa camionnette, nous nous sommes couchés sur la paille à l’arrière de la camionnette,et il nous a conduit jusqu’à Vailly (18 - Cher).

Le lendemain matin, avant le lever du jour, je suis parti en vélo jusqu’à la Loire. J’ai appelé le passeur Mr. Molette de Neuvy, qui m’ayant entendu est venu me chercher avec sa barque pour me faire traverser la Loire.

De là, j’ai été chez ma sœur Simone Coutre, femme du boucher de Neuvy sur Loire.

Devant me cacher, je dormais à la ferme de Sainjonc, dans la chambre des chauffeurs, où chez Raoul Jacq, grainetier et cafetier, père de Colette Coutre. J’ai donc appris le métier de boucher.

Pour livrer la viande, nous avions une camionnette Renault 8. Qui marchait à l’essence et à l’alcool de Prémery, il y avait donc deux réservoirs. Pour démarrer, c’était à l’essence et ensuite la voiture marchait à l’alcool. Arrivés au garage, on fermait l’alcool et on ouvrait l’essence pour redémarrer le lendemain matin.

Pour aller chercher les bêtes à abattre, nous avions la jument de Mr. Roy, régisseur du Château d’Annay et qui était aussi marchant de vaches. Cette jument avait des caprices. Elle ne marchait jamais, elle trottait. Mais le pire, c’était que lorsqu’elle s’arrêtait elle reculait et c’était très dangereux pour nous, il fallait surtout l’empêcher de s’arrêter avant d’être arrivé à destination. Pour lui mettre le collier c’était très difficile car elle mordait et vous écrasait contre le mur.

Les bombardements de Neuvy sur Loire.

Après le deuxième bombardement, les Allemands sont venus se rendre compte de la situation dans le village.

Beaucoup de bombes n’ont pas éclatées lors de leur arrivée au sol. On pouvait les repérer par les trous qu’elles faisaient et on le signalait aux autorités.

Une de ces bombes était tombée dans le pré de Mr Roy juste derrière le garage de Paul Piat. Les allemands ont fait mettre de la paille en tas sur le trou de bombe pour diminuer les dégâts dus aux éclats.

« Le Garde champêtre nous a demandé d’ouvrir les rares portes et fenêtres qui existaient encore pour éviter les conséquences du souffle et de quitter les maisons ». La bombe probablement une soufflante, explose et tout ce qui restait comme vitres, portes et fenêtres, tout est soufflé.