Simone Reglet - Parrain

31 mai 2008

Mme Simone Reglet - Parrain

née le 8 AOÜT 1922

Fille de Simone et Auguste Reglet.

En 1940 j’habitais à la Celle sur Loire.Les réfugiés affluaient et encombraient la R.N.7

Une des réfugiées, assez âgée, est venue chez nous demander asile. Elle avait peu de bagages, seulement un sac et une petite valise. Elle se suicida dans la grange ou elle avait couché, elle avait tout perdu y compris sa fille tuée sur le pont de Cosne sur Loire

Je me suis mariée en 1942 à la ferme de la Fleur de Lys où mon mari était fermier, de la famille Pierre Boucher.

Jusqu’aux bombardements la vie se passe normalement. Nous savions où étaient les maquisards, mais sans plus. On voyait de temps en temps Marcel Suppliciau qui venait chez ses parents qui habitaient Gardefort

Après les bombardements nous avons accueilli les familles Pierre Boucher, les Lagrange et leur mère, Valérie Nicolas et sa sœur Léontine, la famille Cerf et d’autres.

Pour la nourriture chacun se débrouillait comme il pouvait. Par exemple au Château du bois Réaux qui appartenait à la famille Alliot, il y avait une distribution d’aliments à emporter, une sorte de soupe populaire pour tous ceux qui avaient tout perdu.

Lors du bombardement une bombe a éclaté à quelques centaines de mètres de la ferme de la Fleur de Lys. Cette bombe sans doute énorme a fait exploser les vitres de la ferme de quelques maisons à Gardefort.

L’après midi nous fûmes encore terrorisées par le bruit infernal des avions de chasse anglais qui tournaient au-dessus de nous pour mieux attaquer le train allemand qui se trouvait à la gare. Nous ne sommes pas restés à la maison, nous sommes allés nous cacher dans le fond du jardin au milieu des rangs de vigne.

Après le bombardement et le mitraillage, les allemands ayant camouflés leurs camions dans un chemin prés de la ferme, arrivent à la maison. Ils se sont installés dans les greniers préparant leur couchage. Ils firent leur cuisine dans la buanderie. Nous leur avons donné des pommes de terre. Ils sont restés plusieurs jours sans toucher à quoi que ce soit. La nuit ils montaient la garde autour de la ferme, ce qui fait que nous nous sentions en sécurité.

Un jour un officier s’est présenté pour nous demander si nous avions une pièce pour les recevoir. Nous leur avons prêté la salle à manger. Ils étaient quatre. Ils ont discuté quelques heures. Ils n’avaient pas l’air gai même pas du tout.

Le lendemain de leur réunion, ils sont partis.

Après les bombardements le bruit a couru que la route de Saint Amand allait être mitraillée. Alors mon mari René a attelé une jument à une patache, nous avions apporté à manger, nous sommes partis dans les bois.et nous avons passé une journée bien tranquille.

Avant les bombardements, il était demandé, aux valides de faire des tours de garde sur la voix ferrée, la nuit. Mon mari, réformé, y a été plusieurs fois. Ils étaient plusieurs à faire la garde ensemble.