Micheline Martinet - Morel

Madame Micheline Martinet - Morel

Née de Martinet André et Picard Annette le 6 Avril 1933.

Le 17 Août 1944, nous avons vu passer des résistants, avec une voiture Citroën, avec des résistants à l’intérieur et Marcel Suppliciau allongé sur l’aile droite. Ils étaient tous armés ils semblaient avoir des fusils, je ne sais pas quoi exactement. Marcel Suppliciau et ses camarades prirent la route conduisant à Cosne sur Loire. Peu de temps après nous avons vu les Allemands arriver en camions et nous nous sommes cachées dans la cave, on pouvait voir par le soupirail que leurs bottes.

Nous avons entendu des voix chez notre voisin Audry et sa femme qui hurlait. Les soldats ont fait enlever à Monsieur Audry sa large ceinture de flanelle ou il aurait pu cacher des armes. Deux autres habitants du village Mr. Soen et Mr. Lambert, arrêtés eux aussi, durent de même enlever leurs larges ceintures de flanelle.

Ils furent pris tous les trois en otages et les armes pointées sur eux allèrent à pied jusqu’à la Belle Poule. Arrivés à la hauteur du petit pont qui enjambe la Vrille, au niveau du lavoir, où Mme Tasse lavait son linge les soldats lui demandèrent de se coucher au sol. Elle était âgée de 50 ans.

Quelques minutes avant, une dame, Mme Bonnard, qui était sourde comme un pot, est sortie pour voir ce qui se passait, comme elle ne comprenait pas ce que lui voulaient les soldats allemands, ni leurs ordres alors les soldats lui tirèrent dessus, elle fut blessée et ils la laissèrent couchée au sol, baignant dans son sang. Sa nièce Simone Jacquet la retrouva dans un piteux état.

Pendant tout ce temps là, Mme Jacquet Mère, avait cachés le fils Lambert, son propre fils Titi, (Robert Jacquet né en 1936 avait seulement 8 ans) tous les deux sous des édredons en plumes, car les édredons en plumes avaient la réputation de ne pas laisser passer les balles…

Les trois otages, les fusils pointés dans le dos, se dirigeaient vers la Belle Poule. Mme Audry terrorisée pour son mari pleurait à chaudes larmes.

Arrivés à la Belle Poule, les allemands ont tirés de nombreuses balles dans les murs, dans la maison, des vêtements ont été transpercés,le porte manteau de l’entrée fut touché.etc.

Ensuite, les Allemands voyant que apparemment ils n’avaient rien à craindre avec le village, relâchèrent leurs trois otages.