Histoire des bateaux de Loire

LES BATEAUX DE LOIRE.

MARINIER DE LOIRE

Sous la domination romaine, la nécessité de ravitailler Rome pousse les occupants à développer les communications entre la Gaule et la capitale Romme. On utilise d’abord le Rhône puis la Saône et bientôt la voie « Liger » c’est à dire la Loire.

La Loire était remontée à la voile jusqu’à Roanne puis des chariots transportaient les marchandises débarquées jusqu’à la Saône et il n’y avait plus qu’à descendre la rivière, puis le Rhône et atteindre la Méditerranée ou la flotte de haute mer se chargeait de la fin du transport. Les matières transportées étaient surtout du bois, du vins, de l’huile, du fers…

Pendant plusieurs siècles, les transports par eau continuèrent et se développent sur la Loire et deviennent une grande activité.

L’arrivée des pirates normands et les grandes invasions jettent la panique chez les Nautes de la Loire. La féodalité permit à la navigation ligérienne de retrouver son essor non sans difficultés, car les seigneurs omnipotents multiplient les péages qui entravent la libre circulation des bateaux.

Les mariniers marchands ressentent de plus en plus le besoin d’union et d’ordre et s’associent pour créer des collèges et fondent « la Communauté des marchands descendant la Loire » par des lettres de confrérie en 1382. C’est une corporation syndicale de travailleurs et de patrons qui durera plusieurs siècles. Elle comprend non seulement les marchands, armateurs, patrons, mariniers, charpentiers en bateaux, voituriers, cordiers,… C’est une compagnie d’assurance et une société de secours mutuels qui protège ses membres et leur famille. La communauté tire ses ressources d’un droit très modique prélevé sur les marchandises et acquitté par les marchands. Une assemblée générale se tient dans la salle des échevins à Orléans, à la foire de Pâques puis à partir du XV siècle en mai. La réunion donne l’occasion à de grandes cérémonies. Les procureurs arrivent à cheval avec leur suite ; ils portent des vêtements de couleurs vives et logent dans les hostelleries. Le jour de la réunion, les délégués rendent compte de leur administration, des travaux, des accidents et naufrages et émettent des vœux. Après les comptes la journée se termine par un dîner en commun aux frais de la communauté.

Au XVII° le prestige de la communauté commence à diminuer. Les villes veulent s’affranchir et sur ordre de Colbert, le bail des droits est établi désormais par le représentant du Roi. L’architecte des bâtiments du Roi est chargé de la surveillance des turcies, des levées et des ponts. Monsieur de Trudaine, intendant des finances, fait dresser les cartes des routes royales de France en faisant figurer les levées, ponts, moulins, fermes, granges, hameaux…

La communauté était dépossédée par la perte des droits de boîte, elle cesse d’exister peu de temps avant la Révolution.

Dans la première moitié du XIX°, l’apparition de la vapeur, l’établissement des premières lignes de chemin de fer, la construction du canal latéral à la Loire de 1832 à 1838, devaient porter un coup mortel à la navigation sur la Loire.

Au XVIII° siècle, les bateaux que l’on pouvait voir sur le fleuve étaient pour les plus courant :

Coche d’eau : Transport réguliers pour les voyageurs. Les gens de toutes conditions et de tout rang empruntent le fleuve pour leurs déplacements. Les voyages sont lents et durent plusieurs jours.

Sapines : Embarcations éphémères ; seulement pour une descente avec marchandise. A l’arrivée elles étaient déchiquetées ; le bois vendu et les mariniers rentraient à pieds.

Chalans : Grandes embarcations en chêne, à voiles carrées avec gouvernail (piautre) bateaux typiques de Loire.

La Gabare : Bateau de transport de marchandises ; jusqu’à 30 mètres de long et pour remonter, les bateaux sont reliés les uns aux autres avec la plus grande devant. Pour descendre, elles sont reliées par 2 seulement.

Les Rambertes ou Salambardes et les Auvergnat : Construits à St Rambert de même dimensions que les Chalans mais entièrement en sapin.

Les Toues Cabanées : Pour transporter des voyageurs puis barque de pêcheurs car ils vivent dedans et sont ainsi à l’abri des intempéries.

La Toue : Barque de service de 6 à 8 mètres de long. Elle guide les convois pour les passages difficiles et est utilisée pour transporter les animaux dans les îles pour le pacage.

Les Fûtreaux : Petites barques allongées pour le transport léger.

La Patache : Bateau de surveillance contre les trafics de sel.

L’Inexplosible : bateau métallique dont la coque et les agrès sortent des ateliers de Fourchambault et Imphy dans la Nièvre vers 1829 ; c’est un bateau à vapeur et transporte des marchandises et jusqu’à 250 personnes.