1909 : Agenda de Ludovic Bedu

1909 : Agenda de Ludovic Bedu

1 Janvier : La température s’abaisse un peu ; il va neiger.

4 Janvier : Il n’y a plus de glace sur la Loire, mais il neige encore.

12 Janvier : Roger est revenu de chez son camarade Robert Ouvrard qui l’a reçu de manière charmante ; il nous a apporté de Genillé près de Tours une livre de Rillettes.

13 Janvier : Etrennes du facteur Cardot : 3 fr.

15 Janvier : Crue de la Loire : A la suite des pluies continuelles et de la hausse de température qui fait fondre les neiges des montagnes d’Auvergne, la Loire a cru rapidement : on dit qu’elle pourrait atteindre 3 m 60 à Gien.

16 Janvier : La Loire croit toujours mais lentement. Elle commence à s’étaler dans le Berry.

17 Janvier : Je suis allé prendre le café chez ma sœur Laure Boucher ; j’ai fait part à mon neveu Louis du désir de mon fils Louis pour qu’il ait sa chambre et son lit. Mon neveu m’a promis d’écrire à ce sujet à M. Clarke qui a la haute main dans l’hôtel du high-life anglais.

23 Janvier : Affaire Alexandre Paris : J’ai écrit à l’inspecteur du P.L.M. à Nevers pour son affaire avec les gares de Neuvy et de Gien.

29 Janvier : La Loire charrie à nouveau de nombreux glaçons couronnés.

4 février : Aujourd’hui René Fougerat-Frottier, fils de Joseph Simon Fougerat –Ricard de la fabrique a eu un fils René.

22 Février : Louis m’a écrit un mot : le voilà sur le pavé de Londres sans place et presque sans argent ; il regrette aujourd’hui d’avoir quitté Bournemouth et son pain assuré.

1 Mars : J’ai envoyé par lettre chargée à Louis 100fr : 28 wind-mill street Tottenham Court road- London.

9 Mars : Je suis allé voir ma petite fille Geneviève ; sa dentition est laborieuse et elle a été prise d’embarras gastrique. Le Docteur Morlat a donné un peu de calomel et suppositoire à la quinine pour calmer la fièvre.

12 Mars : Geneviève ne va pas plus mal ; elle a un peu de bouffissure de la face. J’espère que cet œdème localisé sera passager. Non de Dieu qu’on est donc tourmenté dans cette misérable vie !

13 Mars : La neige tombe en rafales. Réunion du conseil pour la visite du bétail qui sera abattu à Neuvy chez les bouchers et charcutiers.

24 Mars : Louis : Je n’ai reçu que ce matin sa lettre du 1er. à cause de la grève des postes.

1 Avril : Foire à Neuvy ( ?) La municipalité s’est entêtée à installer une foire non primée le 1 avril. Cette foire coïncide avec celles de Sancerre et de Cosne de sorte qu’il ne vient personne chez nous.

10 Avril : Despasty dit Bibi Mallet est mort de congestion avec commotion cérébrale le jeudi 8 ; il a été inhumé aujourd’hui il était âgé de 59 ans.

11 Avril : Il y a longtemps qu’on avait vu une aussi douce température pour Pâques. Aussi les dames et jeunes filles en ont-elles profité pour sortir leurs plus beaux atouts.

14 Avril : Mariage de Mlle Carré avec un jeune sous-officier du 85 eme de ligne : Monsieur Augendre.

19 Avril : Roger pense entrer aux wagons-lits section restaurant aidé par son cousin Maurice de Fos.

20 Avril : M. de Larmandie de Paris me fait compliment de mon dernier sonnet et m’engage à composer mille vers, nombre nécessaire pour faire une plaquette.

21 Avril : M. Berger notaire m’a dit qu’il se faisait fort de trouver pour Roger les 1 000 fr exigés par la compagnie comme cautionnement.

28 Avril : M. Lambry sous-préfet est venu entre deux trains ; nous avons parlé de la future inauguration de la maison d’école. Il parait que notre maire réactionnaire et clérical Carré voudrait ne pas inviter le Député M. Goujat et le Conseiller d’Arrondissement M. Paris. Nous verrons à la session de mai.

29 Avril : La Loire croit rapidement de 3 cm à l’heure.

2 Mai : Très forte gelée ce matin ; la vigne a eu du mal et les haricots qui étaient levés ont gelé.

4 Mai : Mon fils Roger m’a écrit : il me donne quelques détails sur sa fonction (receveur-stagiaire) des wagons-restaurants de ligne Paris-Bordeaux. Il n’est pas payé pendant son stage d’un mois et au bout de ce temps, s’il est admis comme Receveur en pied, il touchera 175 fr par mois plus 15 fr d’indemnité de chambre et aura de 4 à 6 jours de repos par mois. Ce repos il pourra prendre un à un ou plusieurs à la fois. Il ne se plaint pas et trouve que la nourriture est parfaite en tous points.

5 Mai : Je n’ai aucune nouvelle de Louis : Les enfants ne se rendent pas compte de l’inquiétude des parents : C’est le cadet de leurs soucis !

7 Mai : Roger a été obligé de quitter son service et d’aller à l’hôpital de la Pitié de Paris, se faire soigner d’un phlegmon à la lèvre inférieure ; nous n’avons vraiment pas de réussite. Louis m’écrit pour me demander de l’argent pour pouvoir revenir de Londres.

9 Mai : Nos cultivateurs commencent à se plaindre de la sécheresse persistante.

10 Mai : Roger est toujours à l’hôpital mais va mieux. Ce n’était pas un phlegmon mais un anthrax. Il doit quitter l’hôpital en fin de semaine.

12 Mai : Louis est arrivé ce soir, il a laissé sa malle à la gare. Roger est sorti de l’hôpital hier et a repris son service.

18 Mai : Quelques nuages mais le soleil est très chaud. Nous n’aurons pas de pluie : les herbes et céréales souffrent de cette sécheresse.

23 Mai : Roger repart pour Paris avec son frère après avoir signé chez le notaire Berger l’obligation pour sa caution afin d’être placé de suite à la compagnie.

26 Mai : Pierre Chavanne, Léon Draps et moi sommes allés voir le sous-préfet à propos de l’administration communale.

30 Mai : Réunion du Conseil municipal : Le budget , que mes amis politiques et moi avions refusé de voter par 9 voix contre 5, a été présenté ce soir au suffrage des mêmes individus et voté par 7 voix contre 5 ! Misérable espèce humaine !!! A moins que (ce qui ne me semblerait pas impossible) le maire Carré n’ait fait un petit tour de prestidigitation. Nous étions 6, au soir de la mairie qui avons engagé notre parole et affirmé avoir refusé de voter et signer le budget et les comptes du maire… Alors d’où vient le 7 eme bulletin ?

8 Juin : Je suis allé voir M. le Sous-préfet Lambry qui m’a reçu avec son amabilité habituelle. Nous avons parlé du refus, par 6 conseillers, de voter le budget et de la dissolution éventuelle du conseil municipal.

12 Juin : Louis m’écrit un mot : il a été appelé par le Directeur des wagons-lits qui tient parait-il à le garder à la Compagnie, aussi pense t-il quitter sous peu ses fonctions au buffet de la gare du Nord.

15 Juin : Roger change d’itinéraire et fait maintenant la ligne Paris-Granville (Gare des Invalides).

23 Juin : Lettre à M. Goujat pour une place de conducteur d’auto.

29 Juin : Mon fils Louis m’a écrit qu’il est toujours à la gare du Nord (section buffet) ; il ne s’y plaît pas et attend avec impatience que le Directeur des Wagons-lits lui trouve un meilleur poste. Je lui ai conseillé de prendre patience : la nourriture est bonne, les appointements suffisants ; dans ces conditions il faut imposer silence aux questions d’amour propre- on finit par n’y plus penser.

4 Juillet : Réunion de la Commission des fêtes pour le 14 Juillet. La commission laisse les choses en l’état et vote en supplément sur les frais de l’an dernier: un bouquet de fleurs naturelles avec attache en soie tricolore pour le monument des victimes de 1851.

5 Juillet : Voyage d’Auxerre : Je suis parti par le train de 10 h pour Gien. J’ai rencontré à la gare M. Henri Digeon qui allait à St Fargeau ; nous devions prendre le train d’Auxerre à midi et j’ai eu le tort de m’en rapporter au dire de ce jeune homme un peu présomptueux de sorte que nous avons manqué notre train et sommes seulement partis à 4 h. Je ne suis arrivé à Auxerre qu’à 5 h du soir à la gare de St Gervais où il ne faut jamais descendre si l’on n’est pas au voisinage car on n’y trouve pas de voitures. J’ai donc été à pied chez M. Billaudet qui m’a donné rendez vous pour demain 8 h du matin.

6 Juillet : A 8 h j’étais chez M. Billaudet, nous avons parlé longuement de l’affaire et j’ai affirmé vouloir dire l’absolue vérité. A 11 h M. le Juge Hugot m’a répondu en toute franchise aux questions qu’il m’a posées : Il a été parfait pour moi. J’ai déjeuné très confortablement, ai fait quelques emplettes et me suis rendu à la gare St Amatre d’où je suis parti à 5 h 9 d’Auxerre pour arriver à Gien à 8 h 30. Repris le train de Nevers à 9 h 13 et enfin ! Rendu à Neuvy à 9 h 53. Il a fait un temps atroce et froid pendant tout le voyage.

7 Juillet : Rosalie a été sur la route de Bonny et elle a rapporté un panier de beaux champignons de rosé.

10 Juillet : Cet épouvantable temps est nuisible à toutes les récoltes : Les foins de 1er coupe seront à peu prés perdus ; les blés ont peine à mettre en maturité ; les raisins épargnés par la gelée coulent et les grappes n’auront que quelques grains.

12 Juillet : Louis est toujours au buffet de la gare du Nord ; il a vu une place de gérant dans un hôtel moderne à Marseille, il serait payé 250 fr par mois et logé mais non nourri.

14 Juillet : Je suis allé à 4 h 30 à la mairie et de là jusqu’au monument de 1851 au cimetière. Il parait que le maire a lu un factum dans lequel il exaltait le régime Républicain, grâce auquel, depuis 1871 nous n’avions pas eu de guerre ! Ce pauvre Carré deviendrait-il moins sot sur ses vieux jours… J’en doute !!!

18 Juillet : Cotisation pour la fête du Port : 6 fr. Aujourd’hui mon vieux Mollette à 60 ans.

25 Juillet : Réunion du Conseil ordonnée par le Préfet pour procéder, une troisième fois au vote des comptes administratifs du maire et au vote du budget. Cette fois, enfin, les choses se sont passées légalement et correctement. Par 6 voix contre 5 les comptes du maire sont REJETÉS. Par 6 voix contre 6 le budget reste en suspens.

26 Juillet : Il se forme des orages partiels ; le vent fraichit, il y a des alternatives de chaleur intense et des rafraichissements de la température. Ce soir en rentrant, je me suis violemment tortillé l’articulation du pied ; je n’ai pu quitter ma bottine.

27 Juillet : Je marche difficilement même avec des béquilles depuis que Mollette a pu retirer ma bottine.

3 Aout : Roger m’a envoyé deux petits mots sur une carte lettre : En arrivant à Versailles son train a été pris en écharpe par un autre express : les vitres et boiseries brisées et Roger projeté à l’autre bout du wagon sans la moindre égratignure.

6 Aout : Je me suis fait masser la cheville par Rosalie sur mes indications et il semble que je ressens un peu moins de douleur.

8 Aout : Réunion à 2 h pour la session d’aout. (J’ai pu y aller avec une cane). Le maire Carré nous a proposé de voter un crédit de 150 fr pour empierrer le champ de foire. Mes camarades et moi avons refusé de voter quoique ce soit, puisque par 2 fois déjà nous avons rejeté le budget en bloc. A 3 h distribution des prix aux enfants des Ecoles.

12 Aout : Abonnement au journal « Le Crédit Financier » : 4 fr 05.

13 Aout : M. de Larmandie : Je lui ai envoyé quelques strophes ; il m’encourage et me dit que François Coppée a fait imprimer des plaquettes de 600 vers au lieu de 1 000 et que pour commencer je pourrais m’en tenir à 600.

16 Aout : Roger m’a envoyé une postale (carte) Il va bien et est toujours satisfait de son emploi ; La Compagnie doit être satisfaite également de son service puisqu’il vient d’être augmenté de 15 fr par mois.

24 Aout : J’ai reçu ce matin le bandage que j’avais demandé samedi dernier contre remboursement de 21 fr à M. Meyrignac de Paris, qui me seront remboursés par la Société de Secours mutuels dont Boileau est membre participant.

28 Aout : Mariage d’Henri Gauthier avec Mlle Faure. Clément nous a envoyé chercher à 9 h ma domestique Rosalie et moi. Nous sommes arrivés assez tôt pour les 2 cérémonies aux quelles je n’ai pas assisté. Le déjeuner était à 1 h avec plats à profusion, tous très mal préparés par une soi-disant cuisinière d’Arquian. Nous sommes revenus à 1 h du matin très fatigués ; ma jambe droite était enflée car malgré l’entorse j’avais voulu chausser ma bottine et bien que le caoutchouc ait été décousu, il y avait encore trop de compression.

3 Septembre : Le dirigeable « République » allant de Paris à Nevers et Moulins est passé au-dessus de Neuvy à 1 h 30.

    • Nota

    • La République était un dirigeable militaire Lebaudy, construit dans les ateliers des frères Paul et Pierre Lebaudy, à Moisson (Yvelines) et mis en service en juillet 1908. Le 25 Septembre 1909 à Trévol (Allier) à la fin des manoeuvres au moment de l'atterrissage une pale de l'hélice s'étant brisée et ayant déchiré l'enveloppe. Le dirigeable s'écrasa près de l'entrée du château d'Avrilly. Cette accident entraîne la mort de l'équipage de l'appareil : le capitaine Marchal, le lieutenant Chauré et les adjudants Vincenot et Albert Réau (1879-1909). Ce dernier était originaire de Naintré (Vienne).

Des funérailles nationales sont célébrées le 28 septembre 1909 en la cathédrale de Versailles.

Un monument réalisé par Henri Bouchard commémore l'événement à Trévol (Allier).

Des dirigeables militaires seront nommés en l'honneur de Réau, Vincenot et Marchal.

4 Septembre : Foire de Neuvy : Les forains sont furieux que le théâtre Lamberty se soit installé dans port de Langer. Malgré toutes nos représentations, le tenancier du bal n’a pas voulu monter son parquet. Il s’est laissé influencer par le père Bihour qui n’y trouvera pas son compte parce que les jeunes gens savent que le bal n’est pas installé à cause de lui.

5 Septembre : Fêté du Quai de Loire : Les délégués ont été en retard par la pluie pour planter les oriflammes et installer les feuillages. Les forains furieux de voir s’installer le théâtre ont montré la plus grande mauvaise volonté. Henry le tenancier du bal n’a pas voulu monter son bastringue : d’où désappointement de la jeunesse qui voulait danser. Tous ces gens, forains et cabaretiers sont jaloux les uns des autres. Bien qu’il y ait eu défaut d’organisation au début, nous aurions pu arriver à un meilleur résultat.

6 Septembre : Dans la soirée, continuation de la fête par quelques jeux qui n’avaient pas été donnés hier et lancement réussi de deux ballons. Théâtre : Je suis allé voir 2 actes d’une pièce militaire comique « tire au flanc » c’était mauvais, trop grossièrement interprété et je suis rentré à 11 h.

7 Septembre : Les Lamberty sont partis à midi pour Bonny avec toutes leurs voitures ; ils ont eu grand peine à tourner du quai à la route.

8 Septembre : Le quai est enfin débarrassé de tous ses encombrements, mais il n’est pas propre.

13 Septembre : Louis est arrivé ce soir au train de 4 h 33. Il partira d’ici pour Marseille le mercredi 22 afin de rejoindre son poste au Caire – Egypte - en qualité de Comptable.

14 Septembre : J’ai reçu de la part des frères Sadier marchands de bois à Arquian, trois voitures de bois de cuisine représentant 12 mètres cubes de bois à 35 fr la corde (3 m3)

15 Septembre : Louis et moi sommes allés à Cosne où nous avons déjeuné à l’hôtel de la gare, très proprement et confortablement servis.

20 Septembre : En allant à la gare les éclairs se succédaient avec quelques grondements éloignés. A 1 h 30 du matin, 3 forts coups de tonnerre à intervalles d’environ 10 minutes. Le dernier coup a été très violent, environ 2 secondes après éclair- soit 600 mètres à peu prés.

21 Septembre : Louis est parti ce soir à 10 h pour Lyon et de là à Marseille où il arrivera demain vers 6 h du matin.23 Septembre : E. Bedu : Sa jeune fille à la quelle j’ai donné la lettre de M. Charpentier a fait une nouvelle demande au ministre.

22 Septembre : Louis m’a envoyé une postale (carte) datée de Roanne où il avait un arrêt d’une heure. Il a dû prendre le bateau des messageries maritimes « Portugal » hier à midi pour arriver probablement mardi à Alexandrie où il sera attendu et accompagné au Caire.

29 Septembre : J’ai écrit à Louis au Caire : Stephand’s hôtel, où il doit arriver aujourd’hui, si le départ des messageries n’est pas changé, ma lettre devra arriver lundi 4 octobre à destination.

2 Octobre : Auguste Jacques fils, marchand de bois : J’ai écrit pour lui à l’ingénieur en chef de Nevers afin d’en obtenir l’autorisation d’abattre un platane devant son terrain que longe la route N 7. Je doute fort qu’il obtienne satisfaction.

6 Octobre : Reçu ce matin une dépêche pour m’annoncer la nomination de Mlle Thérèse Bedu à Cholet (Maine et Loire).

9 Octobre : Louis m’a envoyé une postale représentant le Sphynx. Il se plaint de la chaleur et des moustiques mais il parait enchanté.

10 Octobre : La Société de Gymnastique Jeanne d’Arc, avait organisé une fêté Religieuse et Patriotique en l’honneur de Jeanne d’Arc que l’infâme évêque de Beauvais Cauchon a fait brûler comme hérétique à Rouen le 20 mai 1431… Les sociétés de Cosne et Briare conduites par des prêtres ont donné leur concours : Ces vilaines robes noires se sont emparées de la plus belle figure héroïque française et en souillent honteusement la mémoire.

12 Octobre : M. Ovide Petit m’a demandé de l’accompagner à Cosne pour voir le Sous-préfet. Avec M. Tartinville nous sommes partis par le train de 9 h et revenus à 3 h 10. Nous avons parlé de la situation politique à Neuvy et le Sous-préfet nous a donné l’assurance que les élections auraient bien lieu le 31 octobre. Déjeuner à l’hôtel Moderne (ancien hôtel de l’Etoile) très bon et bien servi.

14 Octobre : M. E. Bedu m’a donné des nouvelles de sa fille qui est à Chollet en qualité de Maitresse Répétitrice dans un lycée de jeunes filles ; elle a été fort bien reçu par la directrice et parait satisfaite de son poste.

16 Octobre : Louis m’a écrit du Caire une lettre datée du 8. Il faut donc compter huit jours pour la correspondance, les bateaux poste partant de Marseille les mardi, mercredi, jeudi et vendredi.

22 Octobre : Ma nièce Marguerite Boucher née Fougerat (femme de Pierre Boucher) est accouchée ce matin d’une fille nommée Marie Louise.

31 Octobre : Élections Municipales : La liste Républicaine : Au 1er tour, 10 sont élus : Fontaine, Gaudry, Chailloux, Bedu, Guerbois, Tartinville, Draps Léon, Draps Victor, Doudeau et Barre. La liste hybride Aton-Carré est battue à plate de couture…

1 Novembre : Louis m’a envoyé une lettre datée du 26 ; il est toujours satisfait de son poste et me raconte qu’il est allé en excursion visiter les pyramides et le sphinx : il est revenu charmé de son petit voyage.

14 Novembre : Réunion et installation du Conseil municipal sous lé Présidence du doyen d’âge le citoyen Victor Clot. Carré ex-maire attaque le conseil de Préfecture, l’élection des citoyens Clot et Corneau, sous prétexte que les deux dernières affiches l’ont diffamé à propos de sa gestion de maire. Nous avons publié les chiffres officiels et les mémoires de Carré ne se rapportent pas : Il va se faire racler une fois de plus et en sera pour sa courte honte.

16 Novembre : Bonin m’a apporté la procuration de Clot pour le représenter au conseil de Préfecture. J’enverrai le dossier au Préfet demain.

17 Novembre : Chavanne Adolphe dit Ladette a été inhumé ce soir à 2 h ; il était âgé de 76 ans. Nombreuse assistance à ses obsèques.

19 Novembre : Lettre de l’ingénieur pour l’affaire de Auguste Jacques : l’Administrateur n’autoriserait l’abatage d’un platane sur la route N 7 que si le mur était construit et que le dit arbre puisse gêner l’entrée d’une voiture par la porte charrière.

21 Novembre : Session de novembre : Nous avons révisé les budgets de l’ancienne municipalité et ne les avons accepté en bloc qu’avec réserves et pour que l’administration de la commune n’en souffre pas, étant donné que nous sommes à la fin de l’année et qu’aucun mandat ne pourrait être payé si nous refusions encore une fois notre acceptation. Nous verrons en mai 1910 à élaborer un budget convenable.

24 Novembre : M. de Larmandie m’a écrit au sujet des vers que je lui ai adressé ; il fera imprimer 200 exemplaires et il mettra en-tête une gentille lettre préface.

27 Novembre : M. E. Frottier est désigné comme secrétaire général pour l’affaire des élections.

14 Décembre : M. François Fontaine a été inhumé ce soir à 1 h 30. Obsèques purement civiles : Nombreuse assistance. Tous aimaient et estimaient cet excellent citoyen d’une droiture et d’une loyauté peu commune. Il a été frappé dimanche d’une apoplexie foudroyante ou plus probablement de la rupture d’un anévrisme. Le Docteur ? n’a pas voulu ou pu se prononcer.

18 Décembre : Roger m’a envoyé 2 cartes illustrées (Clémenceau et Abdul-Hamid). Il m’annonce que cousin Maurice de Fos aura le 1er janvier, une augmentation de 100 fr par mois sur son traitement. La compagnie des wagons lits lui devait bien cela depuis plus de 20 ans qu’il est au même service.

30 Décembre : Marché à Neuvy : Les femmes du Berry ont passé en barque malgré la crue et le courant, quelques unes cependant sont restées sur la rive ne voulant rien risquer.