1905 : Agenda de Ludovic Bedu

1905 : Agenda de Ludovic Bedu

4 Janvier : Nous avons déjeuné mes enfants et moi chez me sœur Laure Boucher avec Félicie Billiard mon autre sœur.

6 Janvier : Gratification à la bonne de Mme Berger pour le calendrier de la ville St Denis : 2 fr.

17 Janvier : Marie Boileau et sa fille Marthe : je leur ai payé leurs journées de travail chez moi pour Marie au 4 décembre 1904 inclus et pour Marthe au 10 janvier 1905 inclus : 106 fr.

18 Janvier : M. Leconte : payé pour repassage et réparation de montres : 5 fr.

23 Janvier : Les St Vincent m’ont apporté un gâteau, j’ai offert le vin blanc.

24 Janvier : Boursin : je lui ai payé 12 fromages de chèvre que sa femme m’avait apportés le 25 sept. 1904 : 1 fr 50.

25 Janvier : Chavanne : je lui ai payé 50 bouteilles (vides) à champagne : 5 fr.

31 Janvier : Mariage de Mlle Marcelle Bourra.

3 Février : François Boileau : je lui ai payé pour fourniture de sable à ce jour 7 fr 70.

9 Février : Chez Pautrat 6 litres d’huile de noix : 3 fr 60.

12 Février : Session de Février : M. Paris tailleur a apporté un mémoire de plus de 900 fr pour les fournitures de costumes et casques aux officiers de pompiers (la casque du lieutenant et le plumet coute 32 fr 50) et fourniture d’un drap mortuaire avec croix (70 fr) .

Toutes ces dépenses ont été faites sans que le conseil ait été consulté ! Ca va bien !

13 Février : Cotisation comme membre honoraire des Sapeurs pompiers pour l’année 1905 : 5 fr.

24 Février : Je suis allé avec Desenne à Bonny pour voir le pont que nous avons traversé ; il est fort regrettable que les jetées des 2 cotés de la Loire n’aient pas été surélevées de 1 m 50 au moins :

En cas de crue même médiocre elles seront couvertes d’eau et le passage impraticable au moins pour les piétons.

27 Février : M. Lafille m’a cédé au prix de 1 fr, 6 alouettes tuées ce matin.

2 Mars : J’ai payé à Guerbois la réparation du fusil de Léonce Billiard : 23 fr 75.

4 Mars : Abonnement au journal « La Réforme » : mon abonnement part de 1 octobre 1904 ;

on me fait réclamer avant son expiration : je cesserai cet abonnement.

9 Mars : Je suis allé au domaine des Gatines pour alignement et bornage de la mare et du terrain communal ; M. l’agent Monnot géomètre à tiré deux lignes traversant diagonalement la mare ; j’aurais probablement accepté son 1er tracé mais le maire et les 15 à 20 imbéciles par lesquels il se laisse conduire n’ont pas voulu faire la moindre concession et : je n’ai pas accepté le 2ème tracé et le bornage.

22 Mars : Je suis allé à Bonny avec Desenne ; En revenant à pied sur la route à peu près à 800 m du passage à niveau, mon pied droit à glissé sur le bord de la banquette et par torsion violente des muscles de la jambe, je me suis fracturé le tibia au tiers inférieur ; je me suis assis puis couché sur la banquette.

La pluie s’est mise à tomber à flots et par bonheur Louis Chavanne qui passait à bicyclette est vite retourné à Neuvy pour avertit M. Héliard qui m’a ramené à la maison dans sa charrette étendu sur un matelas. Le Dr Morlat m’a fait un pansement provisoire ; il reviendra demain poser un appareil plâtré

23 Mars : Le Docteur Morlat aidé de Ms. Héliard et Guerbois m’a posé une gouttière plâtrée entourée de bandes de tarlatane; j’ai souffert durement pendant l’application de l’appareil ; les aides n’étant pas au courant et se laissant un peu influencer par mes cris que je n’ai pas eu le stoïcisme de retenir. J’ai quitté mes vêtements et changé de lit.

24 Mars : Le Docteur Morlat a enlevé les bandes de tarlatane et a posé des bandes de toile au-dessus et au-dessous de trait de fracture; il a serré un peu fort et a été forcé le soir de desserrer complètement ses bandes. Je souffre au dessus du jarret et tout le long du péroné ; les bords de la gouttière que les aides ont laissé glisser pendant l’application des bandes m’excorient la peau.

26 Mars : Le Docteur a essayé d’enlever avec un canif les bords de la gouttière : je souffre un peu moins.

11 Avril : Le Docteur a laissé la gouttière ouverte sans mettre de nouvelles bandes de sorte que les fragments n’étant plus maintenus, la consolidation ne se fait pas ; les soubresauts nerveux et les contractions musculaires qui se produisent involontairement au moment où le sommeil arrive, détruisent les cellules de néo-formation….. Il n’y a pas de raison pour que cela finisse…Au diable les jeunes médecins insuffisamment calés !!!

24 Avril : Le Docteur Louis Boucher a apporté de Rouen un appareil dit ambulatoire qu’il me posera demain suivant les indications fournies par mon neveu André Billard qui, parait-il, à employé plusieurs foi cet appareil et en obtient de bons résultats.

25 Avril : Les Docteurs Boucher et Morlat aidés de mon neveu Léonce Billiard m’ont posé l’appareil ambulatoire ; ils me feront essayer demain.

26 Avril : Aidé des 2 Docteurs, j’ai essayé de me lever et d’appuyer mon pied à terre (par l’intermédiaire de l’étrier de l’appareil) mais je ressens une vive douleur dans le trait de facture et le poids énorme des 64 mètres de bandes plâtrées m’empêche de lever ma jambe.

27 Avril : Je ne me suis pas levé, mon pied et mon genou sont oedématiés ; le Docteur pense à l’albumine ; j’ai essayé mon urine mais je suis mal outillé et je ne trouve rien d’anormal.

28 Avril : Dès que je suis levé, mon pied se gonfle et devient violacé.

29 Avril : Les Docteurs ont enlevé l’appareil que Léonce Billiard m’a détaché de la jambe avec dextérité. Les Docteurs sont d’avis de fendre le bandage roulé, d’en enlever une bande de 3 ou 4 cent. Sur toute la longueur et de serrer avec 3 lacs comme nous faisions de mon temps aux hôpitaux. Ce soir mon neveu Léonce m’a délivré de ce supplice et je me trouve bien mieux.

3 Mai : Quand je suis levé mon pied enfle toujours ; mais je ressens moins de douleurs et la reprise des fragments ma parait en bonne voie : les petits craquements que je ressentais il y a quelques jours ont disparu.

7 Mai : Léonie Blondet femme d’Achille Grange morte avant-hier d’une hémorragie cérébrale a été inhumée aujourd’hui.

8 Mai : Je me suis levé pour déjeuner et j’ai pu rester 2 h hors de mon lit, mais la position assise avec la jambe étendue m’est pénible.

9 Mai : Gueneau est venu me demander un écrit affirment qu’il a fait exécuter les réparations locatives et les travaux d’entretien des fossés et clôtures aux quels il était tenu par son bail ; je lui ai donné pour éviter chicane ; il viendra me payer son dernier semestre le 28 mai et je serai enfin débarrassé de ce Jean et de sa famille avec le doux espoir de ne les revoir jamais. Ainsi-soit-il !!!

10 Mai : Le Docteur Morlat est venu examiner ma jambe : il ne trouve plus de mobilité. Après avoir fendu le bas il a passé son doigt sur la crête tibiale : j’ai ressenti une vive douleur au niveau de la facture. Le Docteur a resserré fortement les lacs après avoir bourré de ouate sous les tours de bande sans précaution. Au bout d’une heure, je souffrais trop et j’ai fait desserrer l’appareil et enlever les tampons de ouate ; Marie et Rosalie ont trouvé sur la peau au niveau du trait de fracture 2 petites plaies superficielles, cause de la douleur : le Docteur n’y avait rien vu…

11 Mai : Eugène Gauthier : je lui ai remis la liste des champs et prés de la Gâtine avec la contenance de chaque parcelle ; plus 4 cachets de cyanure mercurique pour 2 litres de solution.

19 Mai : M. Héliard m’a apporté de Paris une lampe à alcool dite de laboratoire, prix 1 fr 25.

14 Mai : Le biphosphate de chaux que je prenais depuis quelques jours ne s’assimile pas : il me donne des coliques, je n’en prendrai plus.

22 Mai : Le Docteur Morlat est venu me voir : il a constaté que ma jambe ne s’est pas consolidée dans l’axe, que je pied est trop en dehors, qu’enfin l’ossification n’est pas complète : Seulement il n’a pas ajouté que tout cela était de sa faute, sa très grande faute !!!!

23 Mai : Mort de Joséphine Guiblain femme de Gueneau à 65 ans (diabète sucré).

24 Mai : Mon pied et ma jambe enflent toujours au bout de peu de temps et je souffre dans les mouvements de l’articulation tibio-tarsienne et au niveau du trait de fracture.

25 Mai : Les vignes et les pommes de terre placées dans le voisinage de la Vrille ont souffert de la gelée.

26 Mai : Obsèques de Joséphine Gueneau ce matin à 10 h au cimetière d’Annay, mes deux sœurs et ma fille y sont allées conduites par M. Héliard et revenues à midi.

28 Mai : Gueneau fils est venu avec son beau-frère Reby des Valots ; il m’a payé le ½ terme du fermage des Gatines dont il n’est plus fermier depuis le 16 mai.

29 Mai : Mort de M. Texier fils le gendre de M. Branger : Ce malheureux jeune homme (27 ans) s’était marié le 26 avril. Il s’alita le lendemain et ne s’est pas relevé : Il était en pleine santé et les 3 médecins qui l’ont soigné ( ??) n’étaient pas d’accord sur la maladie qui pendant ce temps là a poursuivi son œuvre infernale.

Les docteurs Morlat de Neuvy, Fié d’Arquian et Gauthier de Pouilly ont d’abord conclu à une typhoïde (sans saburre, sans diarrhée, sans gargouillement ni douleur, enfin sans pétéchies) !!! Après le docteur Fié a pensé à une grippe infectieuse…

Bref après de nombreuses hémorragies qui se succédaient tous les 2 jours, le pauvre jeune homme est mort épuisé sans qu’on ait aidé la nature à se défendre. C’est absolument navrant !!!

2 Juin : M. Héliard m’a apporté 250 gr de trisulfure de potassium ; la quantité pour un bain complet est de 125 gt soit 1 gr par litre d’eau pour un bain de jambe.

9 Juin : Félix et Emilie Deschampt mes enfants sont arrivés ce soir à 4 h 30 venant de Dangé pour passer qq jours ici. Ils doivent repartir avec Marie qui restera une douzaine de jours chez sa sœur en Poitou avant d’aller faire sa saison à St Honoré les Bains.

10 Juin : Louis est arrivé de Nevers à 10 h, il a grandi mais il est un peu maigre et porte encore un furoncle au cou. Roger je lui ai donné pour payer sa cotisation au cours de gymnastique ! Je n’ai jamais pris de leçons et je crois qu’à 18 ans il eut été difficile de m’en remontrer.

13 Juin : Tous mes enfants sont allés déjeuner chez leur tante Laure Boucher ; puis Louis est reparti pour Nevers pour s’inscrire au concours des arts.

18 Juin : Roger est parti ce matin pour pécher : il a emporté des vivres pour la journée ; il était accompagné d’un ouvrier potier Buchet qui demeure à Neuvy et travaille à Bonny chez Brisdoux.

Nos pêcheurs ont tenu les 2 bords du fleuve d’ici Bonny et sont revenus ce soir avec 14 petits meuniers et 3 livres de mauvaise friture. Il n’y a plus de beaux poissons en Loire…

21 Juin : Marie a été chez sa tante Laure Boucher cueillir des fraises qu’elle a rapportées pour faire des confitures.

23 Juin : Roger est parti avec M. Duchampt pour aller à Cosne en remontant la Loire dans un bateau à voile.

Je doute que nos navigateurs inexpérimentés atteignent leur but.

25 Juin : Je suis sorti ce soir et suis allé jusque chez M. Héliard avec mes béquilles ; ma jambe devient un peu plus forte.

29 Juin : Marie est partie avec sa tante Félicie Billiard pour St Honoré les bains pour suivre sa cure. Louis est revenu au train de 3 h 7, il a passé son brevet simple et a été reçu sixième sur…

4 Juillet : Desenne a porté chez Lebrun rue des ponts à Cosne un petit sécateur pour le faire réparer : il m’en a apporté un plus fort (sous condition) qu’il a payé à Lebrun 4 fr. je trouve ce modèle trop massif et je le renverrai à la première occasion.

7 Juillet : Société de Gymnastique « la Démocrate », payé ma cotisation pour 1905 : 6 fr.

10 Juillet : Mes amis Desenne et Guerbois sont venus me tenir compagnie.

11 Juillet : Mme Dumont, son mari, son père et son frère sont venus me rendre visite : Ils m’ont donné des nouvelles de Camille Billiard mon beau-frère, qui a été opéré il y a 2 mois d’un fibrome utérin, et qu’aujourd’hui il est en pleine voie de guérison.

12 Juillet : Modeste Fié m’a envoyé ce soir une grande corde de moulée de charme (soit 7 mestres cubes) 100 fr.

14 Juillet : Eugène Gauthier est venu hier m’apporter une lettre du directeur de son assurance qui invoque pour ne pas lui payer son indemnité trois raisons aussi sottes les unes que les autres : j’ai écrit à ce directeur inénarrable tire-laine une lettre rectificative. Si Gauthier n’obtient pas satisfaction je saisirai la presse de cette affaire.

15 Juillet : Les jeunes gens du port ont organisé sur la grève en face du quai, une petite fête avec lampions et fusées, le tout réussi malgré les modestes ressources de cette jeunesse.

16 Juillet : Très chaud, plus de 35 ° à l’ombre ; quelques coups de tonnerre en fin de journée.

21 Juillet : Marie et sa tante sont arrivées au train de 3 h en bonne santé ; j’ai envoyé M. Héliard avec sa voiture pour ramener les malles.

30 Juillet : Souscription pour la Fête Nautique du 3 septembre : 3 fr.

31 Juillet : Le père Leroux est venu à 6 h scier la moulée grande corde que Modeste Fié m’avait envoyé le 12 juillet.

1 Aout : Leroux père est venu ce matin à 5 h 30 pour terminer son travail à 10 h. Je lui ai payé 5 fr bien mérité pour cet excellent travailleur.

2 aout : Chez M. Gangnard payé mon abonnement à « le petite République ».

6 Aout : Première sortie : Je suis allé jusqu’au bourg avec une seule béquille ; j’étais un peu fatigué en revenant.

18 Aout : Fête Patronale de St Laurent à Neuvy. Marie a été prise à l’église vers 3 h d’une légère poussée congestive au poumon. Elle a craché un peu de sang. Une fois rendue à la maison elle s’est couchée et tout s’est arrêté avec une bouillotte d’eau chaude aux pieds qui étaient très froid, plus 2 sinapisme et boissons tares froide ; je lui ai fait prendre 1 pilule d’Ergotine Bonjean.

28 Aout : Je suis allé au bourg chez Chavanne me faire couper les cheveux et la barbe.

30 Aout : Éclipse à 1 h30 ; nous avons vu quelques minutes l’éclipse partielle du soleil.

3 Septembre : Fête organisée par les jeunes gens du Port : Le quai de Loire et la rue du port sont pavoisés et enguirlandés de feuillage. Beaucoup de monde.

7 Septembre : Eugène Gaudron est venu tapisser mon petit cabinet (bureau) avec le papier que j’avais choisi ; il a amené avec lui son neveu Georges Desfougères. Il à terminé ce soir après avoir repeint par places les plinthes, les ferrures de la porte et les embrasures de la fenêtre

17 Septembre : Fête de la Société de Gymnastique.

18 Septembre : Assurance accident : J’ai reçu de M. Legrand agent de la Compagnie l’Eternelle (en liquidation) la somme de 1 100 fr pour solde de ce qui m’était dû depuis le 22 mars dernier (fracture du tibia soignée par un médecin absolument incapable).

20 Septembre : Mes enfants Roger et Louis sont partis à 8 h 30 pour St Amand où leur grand-père M. Vivien les enverra chercher. M. Héliard les a conduits jusqu’à St Amand par un temps affreux.

21 Septembre : J’ai réglé avec Mme Clémenti Ricard la somme de 39 fr 65 pour la fourniture de lait quotidienne.

24 Septembre : Pérot et H. Gauthier (d’Annay) sont venus me donner un devis du hangar pour la Gâtine avec les solives, chevrons et poteaux nécessaires. J’ai envoyé Pérot dit Papillon porter ce devis à M. Eugène Branger qui voudra bien m’établir le plan et le coût.

25 Septembre : Voyage à Ratilly : Je suis parti à 8 h avec M. Héliard pour prendre mes enfants et les ramener à Neuvy. Papa Vivien ne se porte pas mal pour un vieillard de 80 ans ; il était gai et de bonne humeur. J’ai rapporté une caisse de poires, du lait et du beurre excellent.

27 Septembre : M. Chevrier a ramené en voiture vers 6 h, Marie et les vendangeuses de chez nous ainsi que Roger qui a porté la hotte.

30 Septembre : Léonce Billiard mon neveu est parti pour Paris reprendre son travail ; il pense pouvoir venir pour la Toussaint.

9 Octobre : Mme Laure Boucher commence ses vendanges aux vignes des Loups. 1er trimestre de Louis : J’ai envoyé par lettre recommandée à M. Vincent directeur de l’Ecole de la Charité, un mandat de 100 fr à valoir sur le trimestre de Louis qui échoira le 1 janvier.

10 Octobre : J’ai été au domaine de Gâtine pour examiner l’emplacement d’un hangar ; je le ferai dans le pignon N.E de l’écurie. Donné 6 fr pour le voyage à Héliard.

11 Octobre : Mollette : Je lui ai montré les plans et croquis avec mesures pour le hangar des Gâtines ; il en fera un nouveau plan, moins compliqué de manière à réduire la dépense le plus possible.

15 Octobre : Hubert Desenne est revenu hier au soir de Paris : il a un abcès développé. Le jeune homme est parfaitement sain, il n’a aucune tare héréditaire ; son métier de jardinier et particulièrement le maniement exagéré de la bêche qui appuie fortement sur les muscles antérieurs par l’intermédiaire de la face externe du cubitus.

D’où tares probablement formation d’une bourse séreuse qui ne s’est enflammée que petit à petit et à conduit l’abcès après plus d’un an de travail trop fort pour un jeune homme qui n’a que 17 ans. Repos, bonne nourriture et un peu d’huile de morue.

19 Octobre : Bois : Modeste Fié m’a fait amener une voiture de régale non fendue : cela forme au moins 4 stères d’excellent bois.

29 Octobre : Le Docteur Morlat est venu ponctionner l’abcès d’Hubert Desenne ; il en a tiré un liquide blanc jaunâtre plus séreux que purulent.

Ce qui tendrait à prouver que la cause (carie osseuse) supposée par les Docteurs n’est pas aussi fondée qu’on pourrait le croire.

J’en reviens à mon idée : Développement d’une bourse séreuse par pression continuelle de l’avant bras sur la cuisse : inflammation consécutive et abcès…

7 Novembre : La Loire a cru fortement depuis 3 jours.

12 Novembre : Baptême de la petite fille d’Eugène Gauthier : nous sommes partis Roger, Rosalie et moi pour les Petits Picards conduis par Eugène Gauthier. Le temps est resté beau avec un vent un peu frais. Nous nous sommes mis à table qu’à 1 h 30 ; je me suis amusé à découper les victuailles et nous sommes revenus à Neuvy à 6 h conduit par le gendre d’Eugène.

17 Novembre : Mme Veuve Frottier qui est morte le 15 a été inhumée aujourd’hui à Neuvy.

18 Novembre : Envoi des solutions du concours à la petite République. Et achat de billets de loterie des tuberculeux des postes.

20 Novembre : Le Docteur Morlat a épousé aujourd’hui Mlle Pinon, la fille des boulangers: nombreux étaient les assistants.

22 Novembre : La Loire croit toujours ; elle a dépassé à l’étiage 3 m 10 qui nous avait été annoncé.

1 Décembre : St Eloi cotisation : 2 fr. J’ai acheté des marrons 4 fr 80 pour le gâteau des St Eloi : 1 fr.

12 Décembre : j’ai acheté une paire de souliers sibériens (couvre-chaussure): 5 fr.

15 Décembre : Roger est allé à Cosne pour acheter divers objets : chapeau, souliers, gants, cravates : il a dépensé en tout pour ses acquisitions : 33 fr 45.

18 Décembre : Mariage de Mlle Jeanne Pautrat avec Gabriel Chavanne. Je suis allé à 1 h à la mairie et j’ai marié les deux fiancés.

J’ai donné 17 fr à Roger pour la noce à laquelle M. Pautrat l’avait invité et Rosalie pour assister à la noce aussi j’ai donné 10 fr.

19 Décembre : Je suis allé manger des huitres et assister au déjeuner le lendemain de la noce.

26 Décembre : Ce matin les arbres sont couverts de givre, le soleil brille et tous les petits cristaux de glace jettent des feux de diamant

27 Décembre : J’ai acheté la photographie de la noce Pautrat-Chavanne : 1 fr 50. Louis est arrivé ce soir, il est en bonne sante et son bulletin trimestriel est satisfaisant.