Un journaliste algérien malmené par une police secrète.

DÉCLARATION :

L’information rapportée par le quotidien El Watan du 15/08/2012 et concernant le harcèlement et les intimidations dont est victime le journaliste M. Aït Mouhoub Zouheir, par des agents desservices de sécurité, m’ontrévolté au plus haut point. De telles méthodes me rappellent encore ce que j’avais moi-même subi dans le milieu des années 80, lorsque des agents en civil m’apostrophaien

t dans la rue et me balançaient des : "on t’a à l’œil" ; "un jour ton heure viendra" ; "on finira bien par t’épingler"… Cela, quelques jours à peine après une altercation violente que j’avais eue avec le divisionnaire de la wilaya de TiziOuzou, lors d’une manifestation organisée, le 1er novembre 1984, par les enfants de chouhada et des militants du Mouvement Culturel Berbère (MCB).C’était, tout simplement, horrible à vivre !

Considérant que de telles pratiques n’honorent ni leurs auteurs ni le pays dans lequelcelles-ci ont encore cours, et parce que convaincue que l’inacceptable à force de se répéter finit presque toujours par être accepté, la Maison des Droits de l’Homme et du Citoyen de Tizi-Ouzou (MDHC-TO) :

- Condamne avec la plus grande vigueur le harcèlement et les intimidations dont est victime le journaliste Aït Mouhoub Zouheir.

- Assurecelui-ci de son soutien indéfectible.

- Exige que toute la lumière soit faite sur cette affaire indigne d’un pays qui vient de célébrer ses cinquante ans d’indépendance.

Tizi-Ouzou, le 15/08/2012

P/la MDHC-TO

Le coordinateur,

Arezki ABBOUTE

mardi 14 août 2012- sur populiscoop

DECLARATION de l’Observatoire Algérien des Droits de l’Homme.

Intimidations contre le journaliste Zoheir Ait Mouhoub par une police parallèle : l’OADH alerte l’opinion ! L’Observatoire Algérien des Droits de l’Homme ( OADH) a appris que le journaliste du quotidien El Watan, Zouheir Ait Mouhoub est l’objet d’ harcèlements et d’intimidations de la part d’une police parallèle dépendant du ministère de l’intérieur.

l’OADH alerte l’opinion !

Ainsi, le mardi 31 juillet 2012, à 16h50, alors que Zoheir Ait Mouhoub, sortait de son domicile accompagné par un ami, quatre policiers qui étaient à bord d’une Polo noire, l’interpellent violemment au niveau de la rue Didouche Mourad, au centre d’Alger. Pendant que deux d’entre eux, lui tenaient les mains, les deux autres l’ont fouillé. Zoheir Ait Mouhoub, a immédiatement présenté sa carte professionnelle de journaliste. Les policiers qui ne voulaient rien entendre l’ont, à nouveau bousculé, et celui qui s’est présenté comme étant leur chef, a ordonné de le conduire au commissariat du 6ème. Après un échange verbale avec le chef des quatre policiers et des menaces « tu le paieras très cher », il est finalement relâché sur place sans avoir été conduit au poste de police. Zoheir Ait Mouhoub a informé ses supérieurs au sein du quotidien El Watan.

Le soir même, en rentrant chez lui, le journaliste aperçoit les quatre policiers près de son domicile, ainsi qu’une bande de jeunes avec un comportement inhabituel. Le chef des quatre policiers accompagné par deux autres personnes, l’ont poursuivi dans les escaliers. Sitôt rentré chez lui, Zoheir Ait Mouhoub, informe à nouveau sa rédaction.

Le lendemain, il est reçu par le chef adjoint de la sureté de wilaya, puis par le chef de sureté de la Daira de Sidi M’hamed. Après vérifications, il est informé que le véhicule et les quatre policiers ont été identifiés mais qu’il ne dépendent pas de leur service.

L’observatoire Algérien des Droits de l’Homme, condamne avec la plus grande énergie ces pratiques odieuses contre un journaliste et exigent que toute la lumière soit faite sur ces intimidations. L’OADH, exige également du ministre de l’intérieur, Daho Ould kablia, d’apporter à l’opinion publique nationale et internationale tous les éclaircissements sur l’existence éventuelle d’une police parallèle au sein du ministère de l’intérieur. Qui la dirige et dans quel but ? L’OADH, tient à préciser que ce n’est pas la première fois que des informations lui parviennent sur l’existence d’une telle police parallèle, et rappelle que cela constituerait une atteinte très grave à la constitution algérienne.

L’OADH apporte tout son soutien au journaliste Zoheir Ait Mouhoub et appelle l’ensemble des organisations de défense des droits de l’homme et de la liberté d’expression en Algérie comme au sein de la communauté internationale, ainsi que tous les acteurs de la société civile à condamner sans réserve ces agissements intolérables.

Zoheir Ait Mouhoub a publié de nombreuses enquêtes dans le quotidien El Watan, révélant des affaires de corruption. Il a été à trois reprises, l’objet de filatures et d’intimidations, ces deux dernières années.

Le 12 aout 2012