B'gayeth - Béjaïa : Recul sur une atteinte aux libertés par arrêté du Wali.

Un récent arrêté du Wali (préfet) de Béjaïa, capitale de la petite Kabylie en Algérie, portant le n° 2288 daté du 23 septembre 2015, bannissait toute activité partisane, voire même associative, dans les salles culturelles qui relèvent, dans l'ensemble du pays, du patrimoine immobilier public. Le témoin présent était une sonde, une manipulation, une boulette (erreur), une provocation ou bien un cas d'appel qui intéresserait l'ensemble du pays. L'arrêté de Béjaïa est unique, comme venant d'un autre univers !

La mobilisation des représentants des partis politiques et des membres de la société civile, a obtenu son abrogation, ou bien sa rectification, le 13 octobre. L'action citoyenne, à la base, paie. Est-ce le cas dans d'autres régions du pays ? Pour que ce modèle de revendication vérifie...

Dans l'article 2 du nouveau arrêté numéroté 2437, il est stipulé que “les demandes d’autorisation pour des manifestations en dehors du cadre culturel doivent être transmises au directeur de la culture pour avis”.

La ligue algérienne de la défense des droits de l'Homme, est l'une des structures d'organisations, où se liguent les habitants de cette coquette ville côtière du centre du pays. Ils ont rejoint une protestation citoyenne qui a dénoncé le caractère anticonstitutionnel de l'arrêté préfectoral. Ses adhérents avec ceux des associations et des partis politiques qui sont parmi les premiers usagers de ces espaces, ont montré leur riposte largement ancré dans la civilité protestataire de citoyens d'abord.

La bureaucratie, restant provocatrice, s'est justifiée en laissant croire une mauvaise interprétation et même un rappel de la nécessite de la procédure d’introduction de demandes d’autorisation pour accéder à ces salles sous son autorité. L’intention du wali (préfet) n'était pas d’interdire les activités partisanes mais de veiller au respect d'une procédure vieille comme le Monde.

Mais quand cela arrive en terrain où le militantisme, pour la question de l'identité berbère est vigilant, c'est un choc. Il devait réveiller une vérification, si ailleurs les décisions locales ne piétinent pas la constitution. 

Les "Bejaouis" prennent acte du nouvel arrêté, mais aussi de l'appréhension de la société dans son ensemble de la ville qui fut un lieu de science et de savoir en mer méditerranée.

Si la décision originale n'était pas une provocation lourdement appuyée par son caractère anticonstitutionnel, elle est représentative de la grande médiocrité des services publics et de leur philosophie autoritaire. Inimaginable qu'un Wali de la région de Kabylie, abroge ou rectifie sa décision ayant valeur de décret, pour raison d'atteinte aux libertés !

Premiers résultats de notre mini-enquête et notre article.

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