La Libye dans la démarche diplomatique française : de l'accueil moche de Kadhafi à celui des musulmans en Hexagone !

Prémunir Israël, pour ses crimes à Gaza, de sanctions internationales, est loin comme l'amitié avec Kadhafi. 

DEUX PEUPLES, DEUX DECISIONS DIFFERENTES ! 

PAR Hubert Coudurier

Titre original : Analyse. Libye : une course de vitesse

Même si le nombre de morts en Libye semble plus proche de 600 que de 6.000, les initiatives diplomatiques de Nicolas Sarkozy, d'abord critiquées par les Européens, souvent frileux sur l'action extérieure, ont été confortées par la décision de la Ligue arabe en faveur de l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne.

D'où l'accélération du tempo avec la réunion des ministres des Affaires étrangères du G8 qui participe d'une véritable course de vitesse alors que Kadhafi a entrepris de liquider la rébellion dans son pays. On ne peut à la fois soutenir que la France reste inerte à l'égard du Printemps arabe et lui reprocher de mobiliser ses partenaires pour éviter le massacre d'une population. Ou alors, c'est que la politique étrangère est constamment dictée par les revirements de politique intérieure. Peu importe que le chef de l'État ait reconnu de façon précipitée le Conseil national de transition libyen (CNT). Ou que son ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, ait été pris à revers par une décision à laquelle il était au départ hostile. En réalité, Nicolas Sarkozy n'agit pas autrement que Jacques Chirac lorsqu'il réussit à convaincre Bill Clinton de lancer des frappes aériennes contre les Serbes en Bosnie. Il s'agissait alors de sauver l'enclave musulmane de Sarajevo. Les Diafoirus habituels nous expliquent qu'une telle action serait de nature à recréer le sentiment d'une guerre de civilisation. Qu'on ne peut pas stigmatiser les musulmans sur notre sol à travers des débats inutiles et les défendre à l'extérieur. Que le droit d'ingérence reste une ineptie. Certes, les réticences américaines à s'engager pour ne pas recréer un front après l'Irak et l'Afghanistan pèsent lourdement sur l'issue des négociations en cours. Mais on ne peut dire tout et son contraire, et la réactivité de la présidence française sur ce dossier, comme en Géorgie ou lors des bombardements israéliens à Gaza, mérite d'être saluée.