LA GAUCHE ALGERIENNE NE PARTICIPE PAS A LA MARCHE du 12 Février.

Les partis de la gauche algérienne disent non au contenu de la marche du 12 février 2011. 

A savoir le PST de Salhi Chawki, le FFS et le PADS. Ce dernier est l'héritier du PCA (Parti Communiste Algérien) & du PAGS (Parti de l'Avant-Garde Socialiste).  

Pour comprendre ces positions, AKHBAR D'ZAER vous fournit les déclarations de ces partis.

Il est souvent soulevé au sein de l'opposition et particulièrement des partis au pouvoir, la question de la représentativité. Ces formations politiques n'ont pas d'élus. Ce n'était pas le cas du FFS qui a participé, par le passé aux élections, a eu des élus à l'assemblée nationale et même des cadres au gouvernement au temps de Hamrouche, chef responsable de l'exécutif.

Le PST et le PADS refusent de trahir les travailleurs. Et ne cautionnent pas, conjointement, un projet ultra-libéral qui se dessine selon leurs analyses.

FELICITATIONS : Pour une fois nous avons droit à un débat. Celui qui développe des idées dont les démocrates peuvent en tirer lecture. Construire des visions que recherchent à la fois le peuple et les émeutiers du début du mois de janvier 2011. Ces partis n'appellent pas à la marche et ne partagent pas qu'aucun préalable politique ou idéologique ne soit fixé. 

Cette tâche de la marche du 12 février, n'est pas une fin en soi. Puis que le pouvoir vient de céder sur une revendication de la marche : LA LEVEE DE L'ETAT D'URGENCE. Qui n'a aucun fondement social ou politique, et semble ne pas exister pour le FLN et le RND. La Tunisie et l'Egypte étaient sous ETAT D'EXCEPTION, comme ça veut dire quelque chose ?

AKHBAR D'ZAER et le contenu de la démocratie !

Arracher les falsificateurs de la constitution du monopole du KOURSI, n'est pas une mince affaire. Notre modeste organe "AKHBAR D'ZAER" entretient le débat inter-démocrates. Cette marche reste de la société civile, la présence de partis et de personnalités de la mouvance démocratiques la renforce certainement. 

Mais portent-ils ces partis des projets de société ? LA REPONSE EST OUI !

LE PST : A propos de la marche du 12 février

 

La presse a rapporté l’implication du PST dans la rencontre du 28 janvier.

Il est exact que le PST était présent pour rappeler les luttes des travailleurs et des jeunes contre la précarité que généralise le libéralisme. Les jeunes présents, étudiants et chômeurs, ont, tous, abondé dans ce sens revendiquant, par exemple, une indemnité de chômage à 50% du SNMG.

Notre représentant appelait à une mobilisation pour une alternative démocratique et anti libérale.  Cela n’apparait pas l’objectif de cette coalition.

La coordination a refusé d’intégrer à sa plate forme les revendications sociales des masses ne proposant que des libertés formelles abstraites. Ce refus insistant interpelle le PST qui ne se voit pas en supplétif d’un pôle démocratique libéral à l’opposé des aspirations populaires.

Par ailleurs, la surenchère verbale et le radicalisme sans contenu ne nous semblent pas compatibles avec les rapports de forces réels et les tâches qui s’imposent à ceux qui veulent vraiment un changement radical.

En l’état actuel, les instances du PST n’ont pas signé la plate forme de la coordination et le PST ne s’est donc pas associé à la marche du 12 février.  Nous restons toutefois à l’écoute et garderons le contact avec tous les acteurs du combat démocratique et social.   

 

SN du PST. Alger, le 01 02 2011

LE FFS

La coordination nationale pour le changement et la démocratie a décidé, lors de sa réunion tenue vendredi matin à la maison des syndicats de Dar El Beida ( Alger ), d’organiser une marche nationale le 12 février prochain à Alger. Cette manifestation met en avant trois revendication : la levée de l'état d'urgence, l'ouverture politique et médiatique et la remise en liberté des manifestants arrêtés lors des dernières émeutes qui ont secoué l'Algérie au début du mois de janvier 2011.

au premier : Aït-Ahmed Président du FFS 

Une marche pour le changement et la démocratie. La coordination nationale qui regroupe des syndicats, des partis politiques et des associations entend organiser une marche nationale, le samedi 12 février dans la capitale pour exiger la levée de l’état d’urgence, instauré en Algérie depuis le 9 février 1992, l’ouverture du champ politique et médiatique et la libération des personnes arrêtées pour des raisons de manifestations ou de délits d’opinion.

Les participants à la première réunion, organisée sur les mêmes lieux, le 20 janvier dernier, avaient annoncé que la date de la marche était le 9 février.

Cependant, et après discussions et débats vendredi mtin, la majorité a décidé de la reporter pour le 12 février prochain. Le changement de date a été décidé pour faire coïncider la marche avec un jour de repos, samedi, au lieu du mercredi 9 février.

Le Front des forces socialistes ( FFS ) ainsi que l'association Rassemblement actions jeunesse ( RAJ ) ont décidé de ne pas s'associer à cet événement.

Pour rappel la coordination regroupe plusieurs représentants d’associations, de partis politiques ainsi que des personnalités, à l’image de Ali Yahia Abdenour, président d’honneur de la LADDH ( Ligue Algérienne pour la défense des droits de l’Homme ).

Les manifestations sont interdites dans la capitale algérienne depuis juin 2001. Samedi 22 janvier, une marche organisée à l'appel du RCD ( Rassemblement pour la Culture et la démocratie), a été réprimée par le gouvernement.

 

Communiqué de la Coordination Nationale pour le Changement et la Démocratie

La Coordination Nationale pour le Changement et la Démocratie réunie le vendredi 28 janvier 2011, se félicite que la dynamique créée se soit renforcée et élargie. Elle décide :

- l’organisation d’une marche nationale pacifique à Alger le samedi 12 février 2011 pour exiger la levée de l’état d’urgence, l’ouverture du champ politique et médiatique et la libération des personnes arrêtées pour des raisons de manifestations ou de délits d’opinion,

- l’installation d’une commission technique chargée de la préparation et de l’organisation de la marche du 12 février 2011.

Elle lance un appel :

- aux jeunes, chômeurs, étudiants, avocats, journalistes et médecins, à toutes les franges de la société algérienne pour s’organiser et rejoindre la dynamique pour le changement démocratique.

- aux partis politiques, syndicats et autres associations de la société civile pour s’inscrire dans une dynamique pour le changement.

Alger 28 janvier 2011 La Coordination 

UN COURRIER DU PADS, à un lecteur qui questionnait les communistes algériens, A PROPOS DE LA MARCHE du 12 Février

LE PADS (Parti Algérien pour Démocratie & le Socialisme) 

Réponse à une question d'un visiteur du site web "solidarite-internationale-pcf.over-blog.net"

 

Logo du LIEN, l'organce du PADS.

Cher ami,

 

Vous nous demandez si nous appelons à marcher ou non contre Bouteflika.

La réponse à votre question est contenue dans notre déclaration.

La pointe de notre combat n'est pas dirigée contre Bouteflika seulement mais contre tout le régime de la bourgeoisie compradore, affairiste, exploiteuse et ses alliés, y compris parmi les partis et organisations de l'opposition ultra-libérale.

Face au désastre provoqué par la politique économique ultra-libérale mise en oeuvre depuis 20 ans, à la misère, à la détresse sociale indicible des travailleurs et des jeunes, aux inégalités qui n'ont pas de précédent depuis 50 ans, face aux conséquences de cette politique, les partisans du capitalisme cherchent à sauver ce système tout en en ravalant la façade et en sacrifiant sans état d'âme ceux qui l'ont incarné depuis des années et sont de ce fait complètement discrédités.

Nous soutenons toute action, toute manifestation, toute grève dirigées contre ce régime et ses choix de classe. Nous dénonçons toute entrave à la liberté d'expression des travailleurs et des progressistes. Quand nous en avons les moyens, nous organisons nos propres initiatives, fussent-elles d'envergure limitée, sous des mots d'ordre clairs pour la réalisation des aspirations de classe des masses laborieuses. Quand nos forces ne nous le permettent pas, nous nous adressons aux travailleurs entraînés dans les marches organisées par les partis bourgeois ou petits-bourgeois pour qu'ils impriment à ces marches leurs revendications politiques et économiques de classe.

Cependant, le PADS ne marchera pas derrière les partisans de l'ultra-libéralisme et amis des magnats de l'huile et du sucre, affameurs du peuple et exploiteurs sans vergogne des travailleurs. Il ne marchera pas derrière ceux qui se concertent avec l'ambassadeur des USA pour obtenir son appui dans leur course au pouvoir après avoir conféré avec les responsables des services de sécurité algériens. Il ne marchera pas sous la banderole agitée par ceux qui n'ont rien trouvé de mieux à faire que de chercher à gagner la sympathie de Cohn-Bendit, ancien partisan de la libération de Ali Belhadj, au plus fort des massacres commis par les terroristes du FIS, et député européiste enragé, viscéralement hostile à tout peuple aspirant à se libérer de la tutelle des grandes puissances impérialistes.

Le PADS marchera avec les travailleurs, les jeunes, les petits fellahs, les intellectuels démocrates progressistes et humanistes, les cadres honnêtes et patriotes de l'Etat et de l'économie, pour un changement radical de régime, pour que soit enfin instaurée la république démocratique et populaire rêvée par les masses populaires et esquissée dans le Programme de Tripoli et le programme du PCA à la veille de la proclamation de l'indépendance de l'Algérie après une guerre de libération lourde de sacrifices.

Nous ne tromperons par les travailleurs et les jeunes par des mots d'ordre suivistes qui les pousseraient à se mettre à la remorque des partisans du capitalisme dits d'opposition, à servir de chair à canon pour favoriser la réalisation de leurs objectifs de rééquilibrage des forces en présence au sein du régime, sans rupture avec le système capitaliste, quels que soient les bavardages sur le "changement de régime". Les travailleurs conscients ne veulent pas servir de forces d'appoint pour une "Révolution sans révolution" comme celle que l'impérialisme cherche à imposer en Tunisie après avoir lâché la marionnette Ben Ali vomie par le peuple. Nous les mettrons en garde pour qu'ils ne soient pas les jouets des forces de l'ultra libéralisme et les instruments inconscients du plan des puissances impérialistes qui considèrent que le moment est venu de prendre complètement le contrôle de l'Algérie par l'intermédiaire d'hommes de paille totalement soumis à leurs visées et encore plus réactionnaires que les gens du régime.

Il serait criminel de cacher au peuple et aux travailleurs que les dirigeants de l'opposition ralliée à l'ultra libéralisme agissent de concert avec les pays impérialistes et jouent sur tous les tableaux pour arriver à leurs fins: exercer le pouvoir pour gérer "loyalement" un territoire selon les voeux des pilleurs impérialistes, les règles et les critères qu'ils ont définis pour le monde entier afin de soutirer le maximum de profits des pays pris dans leur filet. Il serait impardonnable de notre part de ne pas éveiller la vigilance des travailleurs pour qu'ils ne tombent pas dans le piège de leurs ennemis de classe déguisés en amis compatissant à leur détresse, sous prétexte que l'heure est d'abord à la lutte pour la démocratie et que les objectifs que nous poursuivons seront débattus plus tard grâce aux "acquis de la démocratie". Les comploteurs ultra libéraux nous disent en substance: "battons-nous pour la levée de l'état d'urgence, pour la démocratie et c'est elle qui fournira ensuite aux travailleurs le cadre le plus favorable à l'expression de leurs revendications". Beaux discours et belles proclamations sauf que leur contenu est mystificateur. Depuis la sanglante manipulation d'octobre 1988, la grande masse du peuple a appris que la bourgeoisie compradore, affairiste et exploiteuse a toujours agi sous le drapeau des "réformes démocratiques" pour renforcer son influence, son pouvoir, mettre la main sur les richesses créées par le pays depuis 50 ans, plonger les travailleurs dans un moyen âge social, en un mot effectuer une contre-révolution d'une envergure inimaginable au point que, dans un pays qui a accumulé tant de pétro-dollars, des milliers de jeunes et de travailleurs se sont suicidés depuis le début des années 1990 qui ont sonné le glas des acquis du développement et de l'édification nationale économique et social enregistrés après l'indépendance. Nous ne séparons pas la forme démocratique de gouvernement de son contenu de classe. Nous ne séparons pas le combat démocratique de la lutte pour mettre en échec les complots des pays impérialistes. Démocratie populaire en faveur de la classe ouvrière, de la paysannerie laborieuse, des couches intermédiaires vivant de leur travail et écrasées elles aussi par le système impérialiste-compradore ou démocratie bourgeoise inféodée à ce système? Telle est la question posée à l'étape actuelle des luttes.

Nous alertons les travailleurs sur le profond travail d'infiltration effectué par l'impérialisme dans notre pays avec l'assentiment de tous les clans du régime, y compris de ceux qui ont pu considérer qu'il fallait leur faire des concessions pour desserrer la pression lors de la lutte contre le terrorisme islamiste. Nous disons aux travailleurs et aux progressistes: "Attention! Le pays impérialistes ont tissé des liens très étendus avec de nombreuses associations et organisations pour les embrigader et en faire les instruments de réalisation de leur plan expansionniste. N'attendez pas qu'il soit trop tard pour déjouer leurs plans! C'est maintenant qu'il faut vous battre pour arracher les libertés d'expression sans servir de masse de manoeuvre à ceux qui vous chantent le doux refrain de la démocratie pour vous berner!" Le fait que le pays n'est plus depuis quelques années sous le joug des puissances financières grâce à la quasi extinction de la dette extérieure ne plaît absolument pas à ces puissances qui craignent par dessus que la proie Algérie s'échappe de leurs griffes à la faveur d'un sursaut patriotique.

Comment ne pas interpréter le silence des partis d'"opposition" sur la question des pressions des USA pour obtenir une base pour l'Africom, comme un signe d'allégeance tacite à l'impérialisme? Compte tenu de l'histoire anticolonialiste de notre pays aucun courant politique de droite ne peut ouvertement déclarer son accord avec les demandes américaines. Mais il peut leur manifester son acquiescement en observant un silence calculé.

Les partisans du capitalisme, agents actifs de l'application des sinistres ajustements structurels - dont les résultats sont d'avoir détruit les acquis de l'industrialisation et d'avoir placé le pays sous la dépendance économique de l'impérialisme - ont en réalité participé consciemment ou de fait au monopole de la vie politique par leur soutien à la loi sur les partis, à leur refus même maintenant de demander clairement son abrogation. Ils ont contribué à étouffer la voix des travailleurs en échange de l'accès à certains privilèges politico-médiatiques, pour ne citer que ces aspects.

Notre principe tactique est d'être dans toutes les manifestations avec nos propres analyses, nos propres mots d'ordre et nos propres objectifs sans se laisser lier les mains par aucun appel à la "trêve idéologique et politique" avec les partis de la bourgeoisie et de la petite-bourgeoisie "modernistes" au nom d'une soi-disant unité la plus large des "démocrates" qui serait "indispensable" pour abattre le régime. Notre tactique est de combattre les tentatives d'exploiter le mécontentement des travailleurs et les révoltes des jeunes, par les partis et organisations qui critiquent d'un point de vue encore plus réactionnaire certaines décisions économiques du pouvoir en se camouflant sous le drapeau de la lutte pour la démocratie pour cacher leurs objectifs de classe. Pour de nombreuses forces politiques de l'"opposition démocratique", l'enjeu actuel est de se faire des alliés parmi les pays impérialistes et des secteurs de la bourgeoisie lésés par le contrôle qu'une frange "éclairée" du régime a introduit pour éviter à moyen terme une situation révolutionnaire de nature à mettre en péril leurs positions. On ne peut comprendre cette soudaine ébullition si on ne tient pas compte des contradictions qui ont éclaté au sein du régime et de l'instrumentalisation de tel ou tel groupe d'"opposants" par tel ou tel groupe de la bourgeoisie compradore et de ses alliés, soutiens ou parrains dans le régime. La grande masse des travailleurs en est consciente. Elle étudie le moment le plus favorable pour faire entendre sa voix mais n'a aucune envie de tomber dans le piège des conflits internes à ses différents groupes de la bourgeoisie affairiste. Les émeutes du 5 octobre 1988, l'émergence du FIS et son terrorisme de masse, les événements sanglants de Kabylie de 2001, ont cruellement instruit les éléments les plus conscients d'entre eux.

La responsabilité historique des communistes algériens et de toutes les forces de progrès du pays est de travailler à la prise de conscience des travailleurs pour qu'ils jouent un rôle fondamental dans les luttes en vue d'un changement radical de régime. Ces luttes vont être longues étant donné les grandes difficultés que le mouvement ouvrier révolutionnaire algérien doit surmonter pour s'affirmer et peser de tout son poids dans les luttes politiques. Ces difficultés été créées par la destruction de la classe ouvrière et de ses organisations politiques et syndicales de classe sous les coups, non seulement des islamistes et des alliés de ces derniers dans le pouvoir, mais aussi des ajustements structurels, de la désindustrialisation qu'ils provoquée, de la liquidation des franges les plus expérimentées de la classe ouvrière que cette désindustrialisation a entraînée. Ces difficultés sont aussi le résultat de la trahison en 1990-1993 de la majorité de la direction et de l'encadrement du Parti de l'Avant-garde Socialiste. La liquidation de ce parti dont se réclament avec fierté les militants du PADS et bien d'autres, a désarmé les travailleurs et les petits fellah au moment où ils en avaient le plus besoin pour contrer la sauvage offensive lancée contre leurs conquêtes sociales. Cette offensive a été activement soutenue, sous couvert des "réformes économiques et sociales", par ces partis dits "démocratiques" et pratiquement toute la presse aussi bien gouvernementale que celle dite démocratique. Celle-ci n'hésite pas ensuite à verser des larmes de crocodile sur la paupérisation des masses comme si cette paupérisation n'avait aucun lien avec la libéralisation qu'elle a défendue, qu'elle défend encore et qu'elle met simplement sur le compte de la "mauvaise gouvernance" ou de "l'autoritarisme" du pouvoir pour laver de leurs responsabilités les tenants du choix capitaliste, dans le pouvoir ou en dehors de lui.

Les partisans d'un capitalisme dépendant mais à visage "démocratique" cherchent seulement à "déverrouiller" la vie politique au profit des couches sociales qui ont recueilli leur part du coup de barre déclaré vers le capitalisme en 1987-1990, sans remettre en cause les orientations capitalistes du régime, sources de la misère des masses et du désarroi total des enfants du peuple. Ce n'est pas pure coïncidence si de nombreux porte-parole de la petite-bourgeoisie "moderniste" se prévalent de leur statut social de "classes moyennes" qui les habiliterait, en vertu des pseudo théories socio-politiques en vogue, à guider la société en leur qualité de gage et de fondement de sa stabilité. Sous ce verbiage politico-idéologique perce la prétention de ces couches sociales à éloigner les travailleurs du socialisme, à les éduquer dans la soumission à l'ordre capitaliste, à le faire admettre comme "le moins mauvais des systèmes" et malheureusement conforme à la "nature humaine" qu'il convient seulement de corriger par des mesures sociales bien étudiées. Ce rôle de chien de garde du capitalisme, grassement rémunéré dans un système injuste de redistribution du revenu national, faut-il préciser, sera combattu sans concession par les communistes.

 Nos buts sont de guider la classe ouvrière, la paysannerie laborieuse et toutes les couches sociales exploitées ou victimes de la domination financière impérialiste pour changer l'ordre actuel, conquérir les libertés démocratiques, instaurer un véritable régime démocratique populaire assurant le progrès social et une indépendance économique réelle.

Sous la bannière de la lutte contre le "système", l'aile la plus entreprenante parmi les initiateurs de la marche du 22 janvier et celle du 12 février prochain, la mieux organisée et la plus liée à des cercles du pouvoir et à l'impérialisme, cette aile cherche à faire d'une pierre deux coups: imposer la politique ultra-libérale que réclament les secteurs de la bourgeoisie compradore et des couches industrielles monopolistes, arracher leur participation à la décision politique à la faveur de l'affaiblissement, voire de l'éviction pure et simple des courants détenant dans le pouvoir une hégémonie issue de l'histoire de la constitution de l'Etat algérien, hégémonie devenue aujourd'hui insupportable pour toutes les classes et couches sociales. Forts des appuis dont ils jouissent au sein même du régime, ces initiateurs agissent soit pour un nouveau partage des rôles dans l'Etat, soit pour se substituer aux groupes dirigeants tout en continuant la même politique économique et sociale ou en l'aggravant en "dorant la pilule".

La tâche qui se pose à toutes les forces progressistes authentiques du pays est de conduire la lutte de classes des exploités et des catégories sociales marginalisées par le système politique et économique actuel sans servir de marche-pieds pour leurs ennemis de classe, fussent-ils "opposants" et "démocrates".

PADS

 Communiqué.

Face à l'impasse économique et sociale et aux manœuvres des forces de l'ultra-libéralisme, quelle alternative pour les travailleurs Algériens et le pays?

 

Communiqué du Parti algérien pour la démocratie et le socialisme (PADS) repris par http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

La crise politique et sociale se développe dans notre pays. L'effervescence politique gagne de nombreux courants d'opinion à la suite des manifestations récentes des jeunes de nombreuses villes et région du pays. La chute de la dictature du clan Benali en Tunisie abattue par la révolte sociale de la jeunesse marginalisée et de l'intifadha du peuple a redonné espoir dans notre pays à de larges couches de la société dans leur capacité à arracher la liberté d'expression et d'organisation.

 

Le mécontentement de larges catégories sociales populaires est très grand face à la cherté de la vie, aux difficiles conditions de vie, au fossé qui sépare une petite minorité de riches trafiquants et d'exploiteurs à l'immense majorité de la population, à l'absence de perspectives pour les jeunes et les travailleurs, à l'absence de rupture avec le système capitaliste parasitaire et antinational, au verrouillage de la vie politique. Il a atteint un tel degré qu'il a attisé les conflits dans le pouvoir entre les diverses fractions de la bourgeoisie compradore, affairiste, parasitaire, trafiquante et exploiteuse et entre leurs représentants parmi les partis et personnalités politiques médiatisés par la presse.

 

Les divers clans de la nouvelle bourgeoisie et les Etats impérialistes intriguent pour renforcer leur domination sur l'Algérie, piller ses richesses et exploiter encore plus les travailleurs

 

Ces luttes de clans n'ont rien à voir avec la recherche de solutions aux problèmes des travailleurs, de leurs enfants, de la petite paysannerie, des couches sociales qui ne vivent qu'à la sueur de leur front, aux problèmes du chômage, du logement, de la misère, du favoritisme et du népotisme, des inégalités de classe.

 

Les barons de l'import se battent entre eux pour monopoliser la plus grande part des ressources en devises de l'Etat. Ils utilisent certaines franges de la jeunesse déshéritée qu'ils ont réussi à tromper pour le repartage des zones tombées sous leur domination depuis 1990 et le contrôle de l'importation des produits alimentaires de base comme l'huile, le sucre, le café, le lait en poudre, les céréales et légumes secs, ou des médicaments et d'autres produits sur lesquels ils ont bâti leurs immenses fortunes ces dernières années.

 

Ils n'acceptent pas que la taille de leur gâteau soit réduite. Ils veulent plus d'argent de l'Etat et moins ou pas d'impôts du tout. Ils veulent continuer à faire fuir les capitaux en toute impunité à travers le système de la surfacturation des biens importés. Ils refusent tout projet d'investissements de réindustrialisation du pays qui aurait pour effet de réduire leurs importations et leur part dans le partage des devises du pays. Ils se dressent contre toute mesure tendant à réduire l'hémorragie des devises provoquée par la hausse vertigineuse des importations et des profits rapatriés par les sociétés étrangères. Ils veulent continuer à gaspiller l'argent du pétrole dans l'importation de biens de luxe pour satisfaire l'appétit insatiable de la minorité des gros possédants.

 

Ils tentent de consolider leur force économique par un contrôle direct des leviers de direction de l’Etat.

Les pays impérialistes exploitent de leur côté le mécontentement populaire et l'impopularité du régime. La crise économique mondiale du capitalisme les pousse à intensifier leurs pressions pour accentuer leur mainmise sur l’Etat algérien. Plus l’Etat leur fait de concessions, comme l’accord d’association avec l’Union européenne, le dialogue permanent avec l’OTAN, dans le but de préserver les intérêts des classes possédantes et l’hégémonie des groupes dirigeants du régime, plus les puissances impérialistes sont incitées à exiger davantage de faveurs. Et plus elles encouragent leurs alliés internes à remettre violemment en cause les timides tentatives de contrôle des transactions financières extérieures amorcées par une frange de ce pouvoir depuis l’été 2009.

 

Le but de leurs pressions ouvertes ou cachées est de porter à la tête de l'Etat des valets à leurs bottes pour piller à plus grande échelle encore les richesses du pays. Ils travaillent à renforcer les pouvoirs des clans disposés à se mettre sans hésitation à leur service. Ils financent une multitude d’associations, appâtent des jeunes et citoyens de divers milieux socioprofessionnels, tissent sans relâche de vastes réseaux d’influence pour établir leur domination sur le pays, étouffer toute évolution favorable aux intérêts des couches laborieuses du pays et contraire à ceux des oligarchies financières impérialistes. Ils continuent à manipuler des groupes terroristes islamistes pour justifier leurs ingérences militaires dans la région au nom de « la lutte internationale contre le terrorisme ». Ils appuient les hommes qui leur ouvriront toutes les portes du pays et leur permettront en particulier d'installer des bases militaires. Ils espèrent transformer l'Algérie en néo-colonie et renforcer par son intermédiaire leur mainmise sur toute l'Afrique.

 

La sociale-démocratie française, support de l’impérialisme en Afrique et dans le monde, s’active pour maintenir l’Algérie dans l’orbite de la mondialisation impérialiste Elle agit par l’entremise de personnalités politiques affiliées à l’Internationale socialiste et tente d'embrigader certaines organisations syndicales « autonomes ».

 

De nombreuses forces politiques dans l'opposition ultra-libérale sont elles aussi étroitement liées aux importateurs et aux capitalistes nationaux et étrangers. Elles cherchent activement l'appui des puissances impérialistes. Les dirigeants de groupes d'opposition - RCD et certainement d’autres personnalités - sollicitent la sympathie et l'appui des USA. Le dirigeant du RCD a fait également un grand clin d'oeil à l'impérialisme français. Il s’est élevé contre la conclusion d'un accord de principe entre l'Algérie et l'Allemagne sur le projet d'énergie solaire « Desertec » aux dépens des groupes financiers et industriels français auxquels s'est associé le groupe algérien privé Cevital. Ce magnat créé de toutes pièces par des clans puissants du régime ne cache pas son désir de mettre les banques algériennes publiques à la disposition exclusive de ses projets monopolistes juteux. Le vrai problème pour le peuple algérien n'est pas de choisir avec qui, de l'Allemagne, de la France, du Japon ou de Rockefeller, il doit se lancer tête baissée dans le projet gigantesque d'énergie solaire pour l’alimentation de l'Europe. Le problème crucial est d'exploiter rationnellement les ressources gazières et pétrolières existantes afin d’assurer sa propre sécurité énergétique. Le vrai problème est de ne pas rééditer l'expérience ruineuse du plan d’exportations massives de gaz, le plan dit « Valhyd » condamnant l’Algérie à vider ses gisements dans un avenir tout proche.

 

Benbitour s'inscrit à fond, lui aussi, dans ce jeu au bénéfice des grandes puissances impérialistes. Ce personnage a été un homme de la Banque mondiale. Il a donné en 2000 le coup de grâce à l'appareil productif national par sa décision, en qualité de chef du gouvernement, d’interdire à l'Etat d’intervenir dans le financement des entreprises publiques industrielles.

 

Pour l'avènement d'un véritable Etat démocratique populaire de progrès, patriotique et anti-impérialiste

 

Les travailleurs, les petits paysans, la jeunesse marginalisée par le système capitaliste compradore actuel, tous ceux qui ne vivent que du produit de leur travail et qui désirent de profonds changements pour réaliser leurs aspirations sociales à des conditions de vie dignes et un lendemain meilleur, n'ont pas d'autre alternative que de se battre, s'unir, s'organiser pour des changements politiques, économiques et sociaux radicaux.

 

Ils doivent se battre pour leurs propres revendications politiques et sociales de classe dans la plus grande vigilance pour éviter de faire le jeu des forces de l’ultra libéralisme et de leurs porte-parole dans les partis de l'opposition "libérale". Ces partis ont approuvé et justifié les mesures imposées à l'Algérie par le FMI en 1994. En réalité, ils combattent toute politique économique de rupture avec les orientations ouvertement capitalistes suivies depuis le lancement des soi-disant réformes en 1990. Pour éviter de dévoiler leur vrai programme économique et masquer leur action en faveur du renforcement du poids de la grosse bourgeoisie, ils prétendent concentrer leurs luttes sur la liquidation du « système ». Ils arborent le drapeau de la lutte pour la dignité. Ils feignent d’ignorer que la destruction de l'économie nationale, la paupérisation de la grande majorité de la population, l'aggravation du chômage avec la dissolution des entreprises, le fléau de la prostitution, les inégalités sociales, la corruption, le détournement de l'argent de l'Etat, l'accaparement des terres agricoles, l'abandon des populations de vastes régions du pays à leur sort, etc., sont des conséquences directes de ces ajustements qu’ils ont soutenus et veulent « approfondir ». Le musellement de la vie politique, sous prétexte de lutter contre le terrorisme, n’a servi et ne sert qu'à briser toute résistance populaire à cette politique désastreuse. C'est une grande hypocrisie que de se présenter comme le défenseur de la "dignité" quand on a appuyé une politique dont le résultat a été de plonger dans une profonde détresse les travailleurs, de pousser à la "harga" ou au suicide des milliers d’entre eux et de jeunes depuis 1994. C'est une grande hypocrisie que de dénoncer le verrouillage politique quand on a, comme le RCD, appuyé la modification en 1996 de la loi sur les partis dans un sens anti-démocratique et policier, quand on a siégé sans hésitation dans un gouvernement issu de la fraude et de la manipulation électorales.

 

Travailleurs, jeunes des couches populaires, petits paysans, petits artisans et commerçants, cadres honnêtes de l'économie et de l'Etat, battez-vous pour un système politique, économique et social qui défend vos intérêts.

 

Battez-vous pour que soient chassés de l'Etat les féaux des barons de l'import, des spéculateurs, des exploiteurs!

 

Battez-vous pour:

 

-l'abrogation de la loi sur les partis, de la loi et des règlements scélérats qui empêchent la formation de vrais syndicats de classe indépendants, la liberté de réunion, d'expression, d'organisation, de manifestation pacifique;

 

-le droit à l'accès à la radio et à la télévision publiques pour faire entendre votre voix;

 

-mettre fin au détournement de l'Etat d'urgence de ses objectifs: la lutte contre les groupes terroristes qui utilisent l'Islam pour réaliser leurs conceptions moyenâgeuses ; supprimer toutes les dispositions de cet état d’urgence interdisant les rassemblements, les manifestations, les réunions des travailleurs, des paysans, des jeunes, des forces démocratiques et progressistes;

 

-le soutien financier et matériel de l’Etat à la presse d’opinion démocratique, progressiste et patriotique;

 

-l'abrogation du code de la famille et l'abolition de toute discrimination envers les femmes.

 

Battez-vous pour:

 

-la reconstitution des entreprises publiques pour l'importation et la distribution des produits alimentaires de base, le médicament, les principaux matériaux de construction et équipements, l’élimination des monopoles privés qui ont accaparé le commerce extérieur ;

 

-l'appui à la relance et au développement d’entreprises publiques chargées de produire des biens et services de base comme le lait, le sucre, l'huile, la semoule et la farine, les médicaments, le transport public, la santé, etc., afin de briser tout monopole privé dans quelque secteur que ce soit;

 

-une politique de relance industrielle, seule capable de créer de vrais emplois durables, à travers la réhabilitation du secteur public comme moteur et colonne vertébrale du développement ; pour une gestion transparente et démocratique de ce secteur;

 

-un soutien massif à la petite paysannerie afin de l'aider à accroître la production des aliments de base, à améliorer ses conditions de vie;

 

-la renationalisation des secteurs stratégiques privatisés ;

 

-une véritable politique de formation professionnelle, de recherche scientifique et technologique liée aux besoins de la relance des secteurs productifs;

 

-une planification démocratique et scientifique;

 

-une politique de logement social décent et d’aide au loyer pour les locataires à faibles revenus;

 

-l’application de la loi obligeant les employeurs à déclarer leurs salariés à la sécurité sociale, la lutte contre la précarisation des salariés et l’utilisation arbitraire des contrats à durée déterminée pour asservir le travailleur ;

 

-la suppression de la TVA sur les produits de base et de large consommation ainsi que sur les équipements productifs, l'augmentation des impôts directs sur les bénéfices des sociétés et les revenus des catégories sociales les plus riches, l'institution de lourdes taxes sur les produits de luxe, l'application de l'impôt sur la fortune et sur tout signe d'opulence;

 

-la lutte contre l'évasion fiscale, la grosse corruption et les signes d'enrichissement des responsables à tous les niveaux de l'Etat et des entreprises publiques;

 

-l'abrogation de l'accord d'association avec l'Union européenne;

 

-le refus de l'intégration à l'OMC ou à toute zone de libre-échange qui détruit notre économie nationale et plonge les travailleurs dans la précarité, zone arabe, Maghreb, UE, etc.;

 

-l'intensification de la coopération et de l’entraide économiques, culturelles et militaires avec les pays qui rejettent le diktat de l'impérialisme.

 

 

Battez-vous contre toute ingérence étrangère dans les affaires internes du pays!

 

Battez-vous pour que l'Algérie ne s'intègre en aucune manière à l'OTAN, à aucune structure militaro-politique de domination impérialiste des peuples!

 

Ne comptez que sur vos propres luttes organisées et coordonnées pour arracher de vrais changements!