Des imams se font exorcistes pour les candidats au bac

On ne chasse pas seulement les démons avec l'exorcisme. On se donne aussi des chances de décrocher le fameux bac, pour accéder à l'université algérienne, comme pour mobiliser "les Djinns" de son côté. Tel est le sujet dernier sujet que plusieurs médias, ont diffusé ces derniers jours à propos des préparatifs pour l'examen de fin d'étude du secondaire.

Habituellement, les exorcistes sont sollicités pour booster la chance, limiter ou guérir certaines atteintes dites psychologiques et même calmer certains dépressifs jugés possédés par une quelconque déclinaison de force satanique. 

Selon tous les articles publiés aussi bien en Algérie qu'à l'étranger, ce sont les parents, plus les mères que les pères, qui encouragent les candidats algériens au bac 2014 à avoir recours à cette pratique peu anti-académique. Un peu plus de 650.000 élèves doivent se présenter pour cet examen à partir du 1er juin, le taux d’échec a été supérieur à 50% l’année dernière.

L'AFP (Agence France Presse) s'est empressée de savoir du degré d'implication de la musulmane et des institutions dans la roqya (exorcisme) à laquelle s'adonnent publiquement les imams. Au lieu de s'adresser aux services de psychologues ou de médecins pour favoriser la réussite de leurs enfants, affirme à l’AFP le président du syndicat des imams, cheikh Djamal Ghoul,

 les imams accomplissent cet acte qui replace les éléments dans les têtes des candidats au bac algérien.

Le représentant du syndicat des imams Cheikh Ghoul, admet qu’il n’y a pas de «recette miracle» pour le succès espéré. Il ajoute cependant que «l’imam peut exorciser les démons de la peur et du stress».

Si une telle pratique est répandue, il est insoutenable qu'elle soit exercé à l'intérieur des mosquées, tel qu'il a été rapporté par la dépêche de l'AFP, citant le cas de la région de Blida (50 km à l'ouest d'Alger).  Cet imam préconise aux candidats au bac, dit-il à l’AFP, des recettes qui aident à accroître les capacités de concentration. Il s'inspire d’ouvrages de référence en matière d’islam. Et il élabore une potion magique  composée de miel, d’amandes, de grains d’anis, de pistaches et de raisins secs. Il y adjoint aussi des prières appropriées récitées au début et à la fin de chaque épreuve du bac.

Avant de quitter ses fonctions début mai, l’ex-ministre des Affaires religieuses Bouabdallah Ghoulamallah avait dénoncé de telles

 pratiques combattues aussi depuis des décennies par l'association des Oualams d'Ibn-Badis. Pour certaines situations, c'est du cinéma. Les exorcismes conduisent parfois à des fins dramatiques quand il faut chasser le démon par la violence. Il avait ainsi interdit les séances de roqya dans les mosquées et les écoles qui en dépendent. Mais, chaque année la banalisation prend le dessus.

Selon le même article de l'AFP qui cite une mère d'un candidat au bac, médecin de profession, les élèves sont aidés. Et même les derniers de la classe trouvent leur chance de se munir du diplôme pour accéder aux études universitaires.