Lakhdar Brahimi, lauréat 2010 du Prix Spécial du Jury

Lakhdar Brahimi, pour son action en au Liban, en Irak et en Afghanistan

Né en Algérie en 1934, il fait ses études de droit et de sciences politiques en Algérie et en France.Pendant la guerre de libération de l’Algérie (1956-1962), il est Représentant du Front de Libération Nationale (FLN) en Asie du Sud Est. Alors âgé de vingt-deux ans, il est chargé de représenter la révolution algérienne à Djakarta, dans l’Indonésie militante de Sukarno, l’un des pères du non alignement et de la lutte contre le colonialisme.

De 1963 à 1970, il est le Représentant permanent auprès de la Ligue des Etats arabes au Caire. Ambassadeur au Royaume-Uni de 1971 à 1979, il est ensuite Conseiller diplomatique du Président de l’Algérie, de 1982 à 1984, en Egypte et au Soudan, puis Sous Secrétaire général de la Ligue Arabe entre 1984 et 1991.

En 1989 en qualité d’Envoyé spécial du Comité Tripartite de la Ligue Arabe pour le Liban, Brahimi réussit la négociation d’un accord mettant fin à la guerre civile qui avait duré dix sept années : l’Accord de Taef.

Ministre des affaires étrangères de l’Algérie de 1991 à 1993, il est Rapporteur de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement de 1992 à Rio de Janeiro.

En 1993, commence une seconde carrière pour Lakhdar Brahimi, au sein des Nations unies, suite à la proposition de Boutros Boutros Ghali d’en faire son « représentant spécial ». Il est envoyé tout d’abord en Afrique du Sud, où il conduit la Mission d’observation des Nations Unies de 1993 jusqu’aux élections qui portent Nelson Mandela au pouvoir, en 1994. Puis à Haïti entre 1994 et 1996, année au cours de laquelle il mène des missions ONU pour des conflits, ouverts ou latents au Nigeria, au Cameroun, au Burundi et au Soudan. Enfin, en Afghanistan à partir de 1997 à 1999. Puis de nouveau en 2001. Il conduit le groupe d’experts qui rédige le rapport sur les opérations de paix de l’ONU, dit « Rapport Brahimi » en 2000.

Il est membre des « Elders », un groupe de leaders internationaux établi au début du XXIe siècle pour promouvoir la résolution pacifique des conflits dans le monde.

Le rapport Brahimi

Publié en août 2000 et présenté à l’occasion du Sommet du Millénaire des Nations unies en septembre 2000, le « rapport Brahimi » est un document qui reconnaît les limites politiques, administratives et financières de l’ONU pour gérer les crises, et soumet un certain nombre de propositions afin d’améliorer l’efficacité des opérations de maintien de la paix de l’ONU.

Le rapport insiste sur l’importance d’un renforcement de capacités d’analyse stratégique et d’appui technique pour la prévention de crise. Cela passe par des moyens supérieurs alloués au Secrétariat général, ainsi qu’une réforme des méthodes d’intervention de maintien de la paix, en insérant les postes de désarmement, démobilisation et réinsertion dans le budget initial des opérations, et en donnant plus de liberté budgétaire au chef de l’opération de maintien de la paix de l’ONU.

Le rapport recommande la mise en place d’une doctrine d’intervention plus ambitieuse, posant comme condition la capacité pour les casques bleus de se défendre elles-mêmes, les autres composantes de la mission d’intervention, et le mandat de l’ONU. Cela passe également par une augmentation des moyens de renseignement sur le terrain.

Enfin, le rapport met les Etats membres devant leurs responsabilités afin que le déploiement rapide des contingents mis à disposition par les Etats soit effectué en trente jours à compter de l’adoption d’une résolution du Conseil de Sécurité, ou 90 jours pour une opération complexe. C’est en effet au bon vouloir des Etats membres qu’il revient de mettre des contingents à disposition de l’ONU.

La plupart de ces propositions ont été reprises dans la résolution 1327 du Conseil de sécurité, adoptée le 13 novembre 2000.

Le rapport Brahimi sur le site des Nations unies

L’engagement de Lakhdar Brahimi dans la prévention des conflits

Au Liban :

En 1982, Lakhdar Brahimi accepte sa première mission de «déminage politique». Elle lui est confiée par le président d’Algérie Chadli Bendjedid, et consiste à réconcilier Yasser Arafat et le président syrien Hafez El-Assad au lendemain de l’invasion israélienne du Liban.

Lire la suite

En Irak :

Lakhdar Brahimi se rend en Irak pour la première fois en 1997 à l’occasion des crises cycliques entre Bagdad et les Inspecteurs de l’ONU. A la demande de Kofi Annan, il mène alors une délégation pour ouvrir le dialogue entre les Nations unies et Bagdad.

Lire la suite

En Afghanistan :

Lakhdar Brahimi a été représentant spécial de l’ONU pour l’Afghanistan à partir de 1997, 34 mais démissionna de son poste en 1999, frustré par l’incapacité des Nations unies à gérer le conflit entre les talibans et les autres factions belligérantes.

Lire la suite