Déclaration du 1e mai 2014

DÉCLARATION

CÉLÉBRATION DU 1ER MAI

BARAKAT L’INJUSTICE SOCIALE !

BARAKAT salue les travailleurs qui célèbrent le 1er Mai. Sur eux se fonde l’espoir d’une société basée sur la seule valeur du travail et la création de richesses générateurs de progrès et de bien-être. Cette aspiration fait jonction avec les forces qui désirent l’édification d’une économie de production et le redressement de l’Algérie. C’est le même combat démocratique et social. Longtemps nous avons sous-estimé ce lien entre le caractère démocratique des exigences politico-idéologiques et les aspirations socio-économiques de la société. Elles ont permis à Bouteflika d’aller au bout de sa forfaiture à l’occasion du scrutin du 17 avril. Les intérêts des travailleurs ne ressortent pas renforcés de cette parodie électorale. L’abstention exprimée par les salariés qui perçoivent que la reconduction de Bouteflika n’est que le prolongement d’une dérive et expriment les craintes qu’elle ne reproduise et aggrave les injustices d'un système inhumain, la société observe, impuissante, cette déliquescence de l’Etat. Une large partie de la population ne se sent pas protégée. L’ajustement structurel et la politique économique actuelle ont accru la précarité des couches les plus modestes et ont porté atteinte à l’exigence de respect de la dignité humaine. Bien qu’il semble penser que c’est le prix à payer pour renouer avec la croissance, le pouvoir ne peut plus continuer à cacher une réalité cruelle derrière l’accroissement des réserves financières qui est le résultat des seuls sacrifices de la société. Il ne peut pas demander, non plus, que les victimes de son orientation attendent, résignées, qu’elle apporte un jour des fruits. En réalité, les réserves algériennes s’accumulent depuis le 1er mandat de Bouteflika sous forme de bons de trésor dans différentes institutions bancaires occidentales, ne profitent nullement à la société algérienne, et sont devenus l'otage des visées géostratégiques des lobby de guerre et ce, au vu des conflits au Moyen Orient et au Sahel. Les pseudo-emplois créés n'existent que dans le secteur informel et sont occupés pour la majorité par des femmes soumises à une nouvelle forme d’injustice et d’inégalité alors que le pouvoir parle de réhabiliter leur statut ! Durant tout le règne de Bouteflika, les parasites et les spéculateurs, dont une partie constitue les bailleurs de fonds de ses campagnes, en profitent sans vergogne. Ils attendent l’amnistie générale pour blanchir leurs fortunes accumulées au détriment de la production et de l’accumulation nationale et par la fraude fiscale. Les travailleurs ne veulent plus assister impuissants, devant ce spectacle lamentable de scandales financiers et des projets de cirque présidentiel, au bradage de leur outil de travail mis constamment en danger comme moyen de chantage, de leurs conditions de travail qui continuent à se dégrader, de la descente en enfer sans précédent de leurs conditions de vie et de celles des millions d’Algériens. 

Les puissances étrangères affectées par la crise et affairées à affronter les revendications de leurs travailleurs et catégories populaires, paraissent se satisfaire de la réélection grotesque de Bouteflika qui est l’incarnation d’un système, et qui se livre au pillage des richesses et à la gestion la plus opaque des affaires économiques au profit justement du capital financier mondial prédateur. La société civile doit intervenir pour dire qu’il n’y a pas de fatalité sociale quand l’Etat est de moins en moins présent, et ce, pour palier aux conséquences de sa politique. Que les travailleurs se mobilisent plus largement et agissent solidairement! Ces luttes syndicales ne peuvent être dissociées des luttes qui doivent être déployées pour sauver le pays de ce système mafieux. VIVE LE 1er MAI !VIVE LES TRAVAILLEURS !VIVE LE SYNDICALISME !