Epidémie "Newcastle" décime les volailles d’élevage industriel à l'est du pays.

A un moment crucial de forte demande pour ce produit de large consommation et destiné généralement aux populations aux revenus modestes, voilà une crise qui va parler d'elle. Elle risque de créer une difficulté dans la fluidité et la stabilité du commerce de ce produit de première nécessité, qu'est le poulet.

Le souci majeur qui a prévalu depuis des années est celui des conditions d’élevage. Ce qui a souvent échappé aux contrôles vétérinaires et sanitaires. Il a laissé libre champ aux manques flagrants d’hygiène, dont les désinfections périodiques et les soins renforçant l’immunité des espèces produites.

 

Par ailleurs, la propagation de cette maladie est aussi due à un déficit pour sa maîtrise, du fait de la forte dominance des activités informelles qui prédominent dans le secteur agricole en général, les élevages animaliers en particulier et est plus étendu pour la production avicole.

Plus connue par la peste aviaire et baptisée "Newcastle", cette infection a déjà tué plusieurs dizaine de milliers de poulets, depuis mi-mai, à l'est du pays. Décelée dès le début du même mois dans la wilaya de Bordj-Bou-Arréridj, auprès de certains sites (hangars) avec l'apparition quelques dizaines de poulets morts, puis au bout d'une semaine elle a détruit la totalité des poules et coqs qu'abritent les garages touchés.

La propagation de la maladie a par la suite atteint les wilayas (départements) de Sétif et de Batna qui sont mitoyennes à celle de Bordj-Bou-Arréridj. De là, l'Alerte à la peste aviaire dans ces trois wilayas a été lancée. Notons que l'une des grandes unités de distribution des oeufs se trouve à Sidi-Embarek, sur la route menant à Batna et Sétif. Alors que pour la viande de poulet, il est impossible de cerner les circuits des échanges en vigueur, liant éleveurs et distributeurs.  

Depuis mi-mai donc, les éleveurs de volaille des wilayas de l’Est sont sur le qui-vive. Les services vétérinaires ont constaté les dégâts. Mais d'après les premiers témoignages les spécimens qui ont péri ont été jetés dans la nature. Ce qui un réel péril pour les jours avenirs. 

La wilaya de Bordj-Bou-Arréridj, est classée troisième fournisseur du pays en œufs de poules et viande blanche, selon un classement datant de quelques années. Ces statistiques restent toujours en vigueur quant aux capacités de production de ce département situé plus au centre du pays.

A ce titre, cette épidémie constitue maintenant une véritable menace pour l’économie nationale. Les services vétérinaires des wilayas affectées sont mobilisés pour intervenir et lutter contre cette maladie, alors que les zones touchées s'élargissent. Les éleveurs commencent déjà à crier au désespoir afin que le ministère de l’Agriculture intervienne pour sauver la filière avicole, et surtout pour venir en aide aux aviculteurs touchés par des pertes désastreuses de leurs élevages. 

N.E. Tatem

A la veille du mois de Ramadhan qui débute la fin du mois de juin, c'est une véritable catastrophe qui s'annonce pour les prochaines semaines et risque de se prolonger des mois. L'arrivée de cette épidémie qui touche les élevages industriels de poulets, risque de perturber grandement les circuits de commerce de la viande dite "blanche" (appellation réservée aux chaires de volailles). Et elle aura divers impacts dont colères sociales ayant trait au pouvoir d'achat.