Daniel Ali Vérin écrit au président Bouteflika

-Né à Alger en 1933 d'une famille française de souche. Vit entre Alger, Annaba, Sidi BelAbbès, Chlef et Oran.

- Ecole Normale de Bouzaréah puis instituteur.

- Avec sa famille, il s'intègre dans la société algérienne et revendique son algérianité.

- Désobéit à l'ordre d'appel du service militaire français.

- Rejoint le FLN puis l'ALN (Front Ouest)

- Rejoint les Boussouf Boy's au Maroc et le MALG ensuite en sa qualité de technicien dans la radio-télécommunication.

- A l'indépendance,il est envoyé aux USA pour des études supérieures.

- En 1965, il se voit retiré son passeport par l'Ambassade d'Algérie à Washington. Il ne lui sera remis qu'au début des années 90.

- Poursuivi par la France et abandonné par l'Algérie officielle, il obtient la nationalité américaine en 1969.

- Il obtient officiellement la nationalité algérienne en 2001 et en 2004,il est reconnu Moudjahid.

-Il vit avec sa famille aux Etats-Unis.

Monsieur le Président,

J'ai l'honneur de vous présenter cette requête qui vous concerne personnellement.

Des similarités qui nous unissent me permettent de m'adresser respectueusement à vous : nous sommes tous deux citoyens Algériens, vieux et malades. Nous avons tous deux contribué à la Lutte de Libération Nationale durant notre jeunesse, poussés par notre ardeur patriotique. Nous nous sommes coudoyés plusieurs années à Oujda-ville et à la base Ben M'hidi, au temps où vous portiez le nom glorieux de Si Abdelkader.

A partir de mon exil forcé, j'ai suivi avec orgueil national les exploits diplomatiques très significatifs réalisés par l'Algérie sous votre égide aux Affaires Etrangères. J'ai vainement essayé de vous contacter durant vos visites officielles aux Nations Unies. J'ai admiré votre sagesse, votre intelligence et votre compréhension des besoins du peuple Algérien, démontrées par votre courageuse décision de promouvoir la Réconciliation Nationale, en dépit des oppositions.

Mais, hélas, les dérapages ont commencé à se manifester lors de votre décision de modifier la Constitution pour servir votre ambition personnelle pour un troisième terme qui s'est avéré désastreux.

Et voilà qu'en dépit des pénibles évidences médicales, en dépit des angoisses de millions d'Algériens, en dépit des interventions aimables ou fortes d'anciens collègues ou de personnalités révolutionnaires bien connues, en dépit des moqueries des cercles diplomatiques du monde entier, en dépit de l'opinion publique mondiale totalement ahurie, et surtout en dépit de la mémoire de nos chouhadas, clairement sous l'influence maléfique de vos courtisans, vous vous acharnez à vous lancer dans le gouffre d'un quatrième mandat.

Monsieur le Président, suivez mon conseil de vieux. Ecoutez les voix des citoyens que votre police bâillonne en les mettant au fourgon. Leurs voix sont vraiment sincères et en votre faveur quand elles disent «khmastach sna barakat ».

Respectueusement,

Daniel Ali Vérin

USA, Mars 2014.