Brimade contre la recherche scientifique, la démence bureaucratique

Atteinte à la liberté de recherche, université d’Oran

Par Djamel GUERID

Chers collègues du SESS 

Je suis convaincu que le rôle des représentants syndicaux ne peut se réduire à la seule défense des intérêts matériels et moraux  des enseignants mais s’élargit aussi à la défense de l’institution universitaire, à la préservation de la liberté d’enseignement et de recherche et à la promotion de leur qualité.

 J’ai le regret de porter à votre connaissance un fait particulièrement grave et sans précédent d’atteinte à la liberté de recherche.

Menant des travaux de recherche sur l’université et les étudiants depuis les années 1970, je me suis vu interdire par la Direction de la Faculté de médecine de l’Université d’Oran de faire passer un questionnaire auprès d’un échantillon d’étudiants de troisième année de cette faculté. La passation de ce questionnaire n’a posé aucun problème dans les cinq autres départements (Sciences commerciales, Sciences islamiques, Informatique, Langues et Architecture-USTO).  Plus, l’initiative a été bien accueillie par les étudiants qui n’ont pas manqué d’exprimer leur satisfaction de voir que l’on se rappelle d’eux et que l’on attache de l’importance à ce qu’ils peuvent dire et penser. Ils furent 539 à avoir répondu aux questions du questionnaire.

La Direction de la Faculté de médecine motive son refus par le fait que certaines questions du questionnaire sont ‘’déplacées’’ mais sans prendre la peine de les désigner. Outre le fait qu’il est impossible de produire une définition autre que subjective de la notion ‘’déplacées’’, il n’est pas acceptable que des spécialistes d’une discipline particulière, ici la médecine, s’arrogent le droit de dire aux spécialistes d’une autre discipline,  ici la sociologie, comment ils doivent travailler.

A la suite de ce refus que j’ai pris pour un malheureux malentendu, j’ai adressé une lettre d’explication et de recours à la Direction de la Faculté de médecine mais celle-ci n’a pas cru utile de répondre confirmant ainsi l’acte délibéré de censure et d’atteinte à la liberté de recherche.

Je vous prie de trouver ci-joints les documents suivants :

1-Une copie de la lettre de refus de la Direction de la Faculté de médecine

2-Une copie de la lettre d’explication et de recours envoyée à la Direction de la Faculté de médecine.

3-Une copie de la lettre que j’ai fait parvenir à M. le Recteur et au Conseil scientifique de l’Université d’Oran

Avec toute ma considération

Oran le 18 Juin 2012

Professeur à la Faculté des Sciences sociales

Université d’Oran