La vague des 19, l'article 88 et les bulletins de suivi sanitaire!

L'intelligence avec laquelle, 19 citoyens algériens ont réussi à mettre en lumière une cachoterie ubuesque, comme les combine habituellement le sérail, est instructive. Les "19" ont ouvert un débat qui relève d’une pédagogie sur les  tuteurs historiques du nationalisme populiste. Boumediene mort a été mis dans le congélateur. Pendant 40 jours de maladie, rien ne filtrait et sa fin est restée cachée. Puis « l’affaire cap sigli » s’est déroulée, le lendemain de l’annonce fatidique…

ICI Les 19 signataires se disent dans l'attente d'une réponse et s'inscrivent dans le registre politique et social en insistant sur la détérioration de la gouvernance. Ils engagent, devant l'opinion nationale, une démarche citoyenne. Une initiative qui pénètre le palais par ses hautes tours de gardiennage, que sont les officiels des partis présidentiels et de l'exécutif gouvernemental représenté par Abdelmalek Sellal. Le chapitre du 4ème mandat est plus sombre finalement, sans transparence, quand dorment sur leurs deux oreilles les rentiers et applaudissent leurs clients...Des sites Internet d’informations disent que Bouteflika a été évacué à l’étranger, sans pouvoir préciser la gravité de son état de santé ou bien la destination qui l’accueille. Aucun bulletin de santé n'est émis, alors que la situation l'exige, par respect à l'ensemble de la communauté nationale. Une dignité nécessaire exigée par la circonstance spéciale, des voix qui se lèvent, comme le mouvement Barakat, au temps du 4ème...

Khalida Toumi persiste et signe, en disant sur le journal « Liberté » que le groupe sait des choses graves. Elle, dont notre précédent sujet a suggéré sa relative connaissance des affaires, puisqu'elle a appartenu à des gouvernements récents. 

De son côté Maître Boudjemaâ Ghechir, avocat et militant des droits de l’homme, se dit préoccupé de ce qui se passe. Cet ancien moudjahid soulève la ruine économique qui frappe à la porte, pour mettre en indexe la responsabilité trébuchante, pour avoir raté en 3 mandats l'émergence du pays qu'il a défendu. L'effritement de l'Etat-de-droit avec des emprisonnements de hauts gradés retraités de l'armée, ouvre grand le débat sur les rouages, aux pratiques anticonstitutionnels, de la justice et de sa communication. 

Alors que selon le quotidien d’informations El-Watan, 3 membres du groupe se désistent de la démarche, en se justifiant de s’être précipités. Il s’agit respectivement d’une militante des droits des femmes et cadre supérieur, d’une éditrice ainsi que d’un ancien moudjahid devenu écrivain. Ils se rétractent, sans pression et pour avoir subi des réactions qui sortent de leur espoir… Zehira Yahi, Samia Zennadi et Rachid Hadj-Naceur ont annoncé leur retrait de l’initiative des 19, dans une lettre citée par l'APS, qui elle a égaré toute information sur le président. Ils reconnaissent publiquement « fait montre de naïveté politique et de précipitation ».

La vacance du pouvoir est devenue tellement visible, puisque le ballet diplomatique qui montrait le président de la république en intense activité n’existe plus. Il n’est plus avec la rotation d’il y a quelques semaines. Le président ne reçoit donc aucun de ses visiteurs. Et ces derniers, comme la ministre colombienne dernière en date à se déplacer à Alger, se font aussi rares. Est-ce une célérité dans la gestion, du planning du président, par la chancellerie des affaires étrangères ?

La constitution prévoit en son article 88 la situation d'empêchement du président, l'exigence de bulletins officiels de santé, du moins par respect aux Algériens quand le président est physiquement amoindri. Et bien l'éclipse de Bouteflika qui apparaissait dans un ballet de visites, met un doute sur la solvabilité d'une présidence fantomatique...

Premiers résultats de notre mini-enquête et notre article.

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