26 personnes arrêtées pour les feux de forêts en Algérie

Pour une fois, aussi rare qu'elle n'a que rarement été faite auparavant, pour des faits qui ont suscité l'indignation, la gendarmerie algérienne a communiqué que 26 personnes ont été arrêtées, comme présumées avoir été des déclencheurs des feux de forêts, lors de cet été 2017. 

Les pompiers tentent d'éteindre un incendie forestier [Agence Yassine Gaidi / Anadolu]

Notons que plusieurs politiciens, analystes et membres de la société civile se sont exprimé sur ces catastrophes que les autorités algériennes n'appréhendent pas au bon moment, en les anticipant, et d'une manière lucide. Sur les réseaux sociaux, les citoyens et les acteurs associatifs se sont offusqués des départs de feux, en les attribuant à la mégarde de la population du voisinage et des badauds qui visitent les forêts, avec les grandes chaleurs.

Certains commentateurs refusent de croire que le pays devait posséder une flotte de "canadairs", relevant que le coût de ces équipements est lourd. Or à un certain temps, l'Algérie utilisait des petits avions, du même genre, pour répandre les engrais sur les terres cultivables des domaines autogérés qui servaient aux céréales. Ces sols appartiennent à l'Etat. Elles ont été, à l'indépendance en 1962, abandonnées avec le départ des gros propriétaires du colonialisme. C'est en fait, les mêmes aéronefs qui peuvent être employés, en convertissant les cales, par l'introduction des bâches hermétiques pouvant contenir le liquide pour éteindre le feu. 

Puis, ces observateurs ont soulevé l'absence des points d'eau pour charger ces bombardiers d'eau. Or aussi les lacs artificiels des barrages, notamment dans les hauts plateaux, ou bien la mer peuvent les approvisionner. La question des eaux, en cas d'incendies, ne peut pas justifier l'absence de canadairs en Algérie. Quand on sait que le pays voisin, le Maroc, en dispose de ces avions et a prêté main-forte dernièrement, ainsi que l'année passée en 2016, au Portugal, avec un de ces appareils.

Parmi les politiciens, la populiste Louisa Hanoune, chef du Parti des travailleurs dont la versatilité et la démagogie est des plus criardes, a accusé les sociétés de lancer délibérément les feux, afin de libérer des terrains pour des projets de construction et de logement. Une thèse mensongère, du fait qu'on ne peut s'imaginer que les promoteurs immobiliers agissent ainsi. Et quand c'est l'Etat qui suit les opérations de l'habitat. L'Algérie a souffert d'une pénurie de logements qu'un dernier effort a tenté de juguler. Mais la politique continue de faire des ambiguïtés insoutenables.     

 Aucun détail n'a été donné sur les enquêtes, par les gendarmes. Et pour les régions où ces pyromanes ont été appréhendés, la déclaration est centralisée, faite au niveau national, aucune indication aussi n'est donnée. Au total 36 wilayas (départements) ont été touchées par des incendies. Dans un premier bilan qui n'est définitif, car la saison n'est pas encore clôturée, pas moins de 100 000 hectares de végétation arborée et de maquis ont été ravagés cette année, alors les grandes chaleurs ne sont pas encore dissipées.

Pour l'économie informelle dont ces délinquants en sont l'auteur, environ 5,4 tonnes de charbon de bois ont été confisquées, lors de plusieurs arrestations. Le communiqué de l'agence du "Dark El-Watani" (gendarmerie nationale) du matériel a été utilisé pour détruire 11 663,5 hectares, des superficies où des arbres adultes ont été détruits.

Lors de ces catastrophes qui se déclenchent en saison estivale, neuf personnes ont été tuées et 17 blessées au troisième degré, pour uniquement la période du 20 juillet au 13 août.   

Les autorités, conjointes entre services des forêts et protection civile, ont enregistré 131 incendies d'une ampleur qui ont nécessité des interventions de plusieurs heures, voire pendant des jours. Ces feux ont détruit 4 446 arbres fruitiers, 159 hectares de terres agricoles et 162 maisons, au cours de la période de trois semaines, citée ci-haut.