La droite algérienne dans un réel plaisir de trahison de la démocratie

La pauvreté en Algérie, rappelée lors de la Journée mondiale du refus de la misère, fixée le 17 octobre par l'ONU avec la résolution 47/196 du 22 décembre de 1992, a fait l'objet d'un communiqué de la LADDH (Ligue Algérienne de la Défense des Droits de l'Homme).

Nous sommes dans un pays où il est devenu difficile aux socialistes et aux gens de gauche de se déclarer du côté des prolétaires. L'engagement des intellectuels envers les plus vulnérables de la société est perçu comme une honte. En Algérie l'arrogance des prédateurs du capitalisme, alignés sur l'idéologie dominante dans le Monde, mènent la double offensive de l'identité "arabo-musulmane" et de l'hégémonie économique. 

Mais se contenter de ce constat, en oubliant les syndicats et les mouvements progressistes qui défendent les plus déshérités de la distribution équitable de la rente, ne peut résoudre les injustices et les disparités entre les couches sociales désormais distinguées entre riches dominantes et pauvres sans droits de réclamer des intérêts des richesses collectives. 

Même les seuls partis qui siègent à l'assemblée nationale avec le label socialiste (le FFS de Hocine Ait-Ahmed et le PT de Louiza Hanoun) préfèrent aller aux polémiques qui concernent le DRS ou bien un quelconque mouvement du personnel des rouages, que de présenter un des programmes de luttes sociales qui mobilisent les militants de la justice sociale pour laquelle l'Algérie s'est libérée du joug colonial.  

Des chiffres éloquents reflètent la dégradation de la situation sociale où sont arrivées des familles qui, par le passé, n’étaient pas catégorisées parmi les plus démunies. Cette organisation se hasarde à mettre en avant cette évaluation de la répartition des richesses du pays : « 10% d’Algériens détiennent 80% des ressources du pays. »

Message pour 2015 de M. Ban Ki-moon, Secrétaire général de l'ONU « Cette année, la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté est célébrée au moment où le monde s’engage sur une voie nouvelle et ambitieuse, celle d’un avenir de dignité pour tous guidé par le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  »

Ce constat pour la situation en Algérie coïncide avec le 17 octobre qui est donc une double commémoration, la journée l’émigration pour l’Algérie et celle mondiale de lutte contre la pauvreté, instituée par l’ONU grâce à un mouvement de plusieurs organisations dont  le mouvement international ATD Quart Monde, basé en France qui fut à la pointe de cette action de consacrer une journée mondiale.    

Selon le LADDH, 4500 ménages répartis à travers plusieurs régions en Algérie ont été sujets d’une enquête, selon les critères internationaux d’évaluation, affirme le secrétaire national chargé  des dossiers  spécialisés au niveau de la LADDH, Houari Kaddour. Pour ce militant de la société civile algérienne, 35% de la population algérienne, l’équivalent de quatorze millions de personnes sur les quarante millions des algériens, sont classés pauvres.

L’Algérie, dont les ressources proviennent à 95 % de la rente énergétique, traverse une période de crise économique grave, du fait de la chute du prix sur le marché mondial, entamée dès l’été 2014, du pétrole. Les personnes questionnées lors de l’enquête de la LADDH considèrent à 93%, de celles qui ont répondu, que leurs revenus ont baissé et en conséquence elles constatent la détérioration de leur pouvoir d’achat donc de leurs conditions de vie. 

La carte de l'ONU qui détermine que l'Algérie a entre 21 et 40 % de pauvres.

L'initiative d'ATD Quart Monde

Le 17 octobre 1887, 100 000 personnes sont rassemblées place du Trocadéro (sous la tour Eiffel) à Paris pour y graver le texte suivant dans le marbre du parvis des droits de l'homme, là-même où fut adoptée, le 10 décembre 1948, la Déclaration universelle des droits de l'homme. Voici son texte  :

Le 17 octobre 1987 des défenseurs des droits de l’homme 

Et du citoyen de tous pays

Se sont rassemblés sur ce Parvis. Ils ont rendu hommage

Aux victimes de la faim, de l’ignorance et de la violence,

Ils ont affirmé leur conviction que la misère n’est pas fatale.

Premiers résultats de notre mini-enquête et notre article.

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