Citoyenneté et environnement

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La protection de l’environnement ne peut être disjointe de la préoccupation pour ce même environnement. Il semble évident que nous ne pouvons participer volontairement, et là se pose réellement le problème, à la protection de notre environnement que si nous sommes conscients des dangers encourus, d’une part et, que si nos voix sont audibles d’autre part.

La citoyenneté est un statut dont le titulaire est en droit de réclamer, de proposer, et de s’exprimer. Il est cependant tenu au respect des lois de la république, de la plus triviale à la plus sophistiquée. Cette définition, un peu à l’emporte pièce, a, je l’espère le mérite d’induire des nuances de toutes natures.

La préoccupation minimale pourrait être celle qui a rapport à la cellule familiale. Cette cellule « souche » est proposée comme cercle immédiatement appréhendable par les individus. Par là il faut entendre que la préoccupation minimale concerne au premier chef les frontières les plus accessibles, donc celle de la maisonnée. Cet environnement, du premier degré, sera, peu ou prou, l’objet de soins, de sollicitude, de surveillance, simplement parce qu’il y a une relation d’appartenance. Les nuances de cette affirmation sont, bien entendu, nombreuses, mais nous pouvons considérer, dans une tentative de typologie du ou des environnements, qu’il y a des cercles, concentriques au premier, de plus en plus grands ; ces cercles nous semblent justement relever d’une préoccupation de niveau intellectuel, politique et social d’autant plus élevée qu’ils sont éloignés du centre.

La seconde partie appelle en fait à la conscientisation des individus quant au fait environnemental. Être citoyen présuppose, dans un repère galiléen, une relation d’appartenance, moins étriquée que celle dont il est fait mention plus haut, entre les individus et les espaces que l’on pourrait qualifier, de manière triviale et faute de mieux, de communs.

Ces espaces (ou ces cercles) constituent une espèce de hiérarchie à plusieurs dimensions. La première hiérarchie est, bien évidemment géographique. Au-delà de l’espace familial, nous pouvons considérer que les espaces communs sont d’abord l’immeuble puis le quartier et enfin l’agglomération. Conjointement des espaces comme l’école et, plus généralement, ce que les sociologues nomment espaces de sociabilisation, constituent probablement un axe particulier dans la mesure où ce sont des endroits réputés contribuer à la formation (ou la déformation ?) citoyenne. Plus éloignés encore sont la ville, la région, le pays et, au bout du compte la planète toute entière. Il est raisonnable de penser, qu’au nom d’une indifférence née de plusieurs décennies de pouvoirs centralisés et sclérosants, nous sommes très loin de la définition de la citoyenneté et de son statut.

La seconde hiérarchie, plus subtile celle-ci, est le niveau d’appréhension des dangers que courent ces espaces de plus en plus éloignés. Il est patent que la sensibilité à ces dangers sera plus forte et plus précise au prix d’un effort intellectuel et politique inégalement réparti entre les individus et les groupes d’individus.

Cet effort nous semble participer de l’adhésion et de la coercition. L’adhésion des individus au problème de la protection de l’environnement se fait par l’explication et un prosélytisme conduits par les pouvoirs publics mais également par la manifestation citoyenne que constitue le mouvement associatif. Ce dernier semble, dans la conjoncture actuelle, au moins dans l’intention à défaut de l’être dans l’action, un levier important pour permettre au citoyen local de devenir citoyen planétaire (Marcos REIGOTA)

Toute la problématique peut se résoudre à l’existence d’efforts, plus ou moins locaux, qui seront consentis pour appliquer ce que le rapport Brundtland appelle le développement durable (sustainable development). Ces efforts, de quelque nature qu’ils soient, ne seront efficaces et ne concerneront les espaces les plus éloignés qu’au prix d’une conscience citoyenne. Celle-ci souffre d’un caractère étriqué, certainement dû en grande partie aux prescriptions schématisantes qui ont prévalu dans notre pays.

Il est de bon ton, dans l’actualité, de faire constamment référence aux problèmes que connaît la planète, du fait de l’impact écologique humain sur la nature. C’est ainsi que l’un des points d’orgue a été l’attribution du prix Nobel de la paix à l’américain Al Gore pour, en particulier, son film « une vérité qui dérange ». Des associations internationales (Attac, Greenpeace, Ushuaia, etc.) interviennent dans un champ où leur visibilité est importante. Leur impact sur des décisions impliquant les individus et les groupes d’individus est réel.

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