Le devoir patriotique face au terrorisme dans la constitution algérienne.

L'évitement d'un Etat théocratique, à l'orée de la décennie 90 du siècle dernier en Algérie, fut certainement le plus important fait historique de postindépendance. Un défi qui dépasse celui du coup d'état de Boumediene le 19 juin 1965, érigé en rectification (ou sursaut) révolutionnaire. Conséquemment de la démission de Chadli, qui a été passée en direct à la TV, s’est déclenchée une violence idéologique où la religion est le prisme de sa sacralité. Est-ce que les Algériens qui ont combattu les pères du Daesh existent dans la nouvelle mouture de la constitution ?

Images du compte facebook d'Abdelghani Kayouch

 Ce n'est pas aussi pire que la continuité d'un processus électoral suicidaire, mais le dérivé fut la "décennie rouge et noire". L'évitement de la criminalité islamiste aux portes du pouvoir, allant propager la terreur depuis les institutions, fut une riposte de la société civile. Ceux qui ne comprennent pas ce stade de la lutte démocratique, du rejet des islamistes, sont restés dans la "nation en formation". Celle, de jadis en 1939, recherchée par Ferhat Abbés dans les cimetières. L’enjeu de la religion en politique, est un fait social avantageant les « islamistes », mais surtout antinomique d’une lecture littérale du nouveau texte !  

Un quart de siècle nous sépare de la rupture avec l'hégémonie des forces réactionnaires légalisées au détriment de la constitution de 1990. Un quart de siècle après le grand chamboulement, le président est dans le rôle du malade imposé par l'autocratie "militaro-populiste". Il soumet une Nième révision constitutionnelle, encore plus catastrophique que toutes les précédentes. 

Pour en finir avec le brouillon écrit sur une civière !

Le projet de nouvelle constitution, que vous trouverez en fin de cet article, version 2016, commence par trébucher sur l'article 51. Ce dernier interdisait les hautes fonctions aux binationaux. Le lendemain, il a été vite rectifié par la présidence. Alors qu'Ouyahia, chef de cabinet du président handicapé, a présenté le nouveau texte, en tenant ces propos "bien connaître le pays qu'on est censé diriger". Il reçut un cinglant démenti de son mentor, pourtant connu pour savoir diligenter cyniquement moult pièges, tant de sondes que de bourdes. La médiocrité est ses ratures…  

Dernièrement un communiqué, en hommage au héros du mouvement de libération national, a cité les évasions des geôles du colonialisme, de ce précurseur de la lutte armée libératrice. Or la seule fois où Aït Ahmed a réussi à s'échapper de prison, c'était le 1er mai 1966, après l'indépendance et Bouteflika était ministre. Si pour la constitution, la correction du contenu de l'article 51 est venue à la rescousse, la manipulation, de la vie d’un père de l’éveil national, est restée une erreur, attribuée à "l'amateurisme" des employés du raïs. 

La nouvelle constitution  proclame "Tamazyght" langue officielle et nationale. Et limite les mandats du président à deux, une invention tombée du camion de Zéroual. Ces deux points sont venus aplatir les principales discordes. Celle des prérogatives présidentiel, desquelles Bouteflika s'est arrogé 4 mandats. Et de la question "berbère" noyée dans l'officialisation constitutionnelle, sorte de défiscalisation, de la langue dont les variantes sont davantage régionales que conduites par des académies en mesure de l'instituer par la science positive...

Qui parle de l’Algérie libérée du terrorisme toujours présent ?

La crise algérienne est de nature oublieuse, elle ne s’est pas fermée aux poussées rétrogrades. Les troubles, la constitution et le système politique qui produisent une démocratie formelle, loin d'être effective, ne font que maculer dans le tableau d’un nationalisme qui indispose la république. Son patriotisme fait une communication avec une faramineuse mosquée et des générations de prédateurs, après Khellil-Bedjaoui arrive Hadad-Saâdani parmi les derniers. 

Une constitution de cette envergure, tripotée avant d’arriver à l’Assemblée nationale, est une pitoyable réponse de colmatage. La légitimité due aux repentis étant déséquilibrée, quand la résistance au terrorisme n’est perçue comme acte de citoyenneté. Même les prestataires, comme les éloges pro-islamistes, peuvent perpétuer le résiduel. Sinon comment les victimes des crimes de la décennie 90 ne trouvent pas leur place dans la nouvelle constitution ? 

La justice constitutionnelle envers les criminels qui se sont pris à l’Algérie, les citoyens égarés !

 « L’Alliance nationale patriotique », a diffusé l’appel des combattants démocrates qui ont pris les armes, contre les criminels qui dévastaient le pays. Un cri qui cartonne comme le seul à déterminer de qui l’Algérie aspire à la stabilité et à la fin des affaires terroristes.

Quand les gens qui ont servi dans les rouages de l’Etat, et comme auxiliaires de la gendarmerie, pour endiguer la criminalité politique, n’intéressent pas la nouvelle première loi, voilà la réalité ingrate. Elle encourage, à la lecture d’une constitution divorcée de la vie quotidienne, la violence dont l’islamisme radicalisé est en "djihad" … (Lire le document algérien sur la « dé-radicalisation », à la fin de cet article).

Les Patriotes, les Groupes de légitime défense (GLD), les gardes communaux et les victimes du terrorisme qui ont été au cœur de la continuité des institutions et dans la bataille armée pour la survie de l’Algérie, soulèvent une dimension récente du parcours du pays. Elle est plus morale que politique.

Si l’exclusion des émigrés de double nationalités des postes de responsabilité a été rectifiée et l’admission de « Tamazyght » dans la mission du populisme qui verrouille la résistance au terrorisme, le crucial est évacué. Tel est l’autre visage d’une constitution mettant la république en retranchement !

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