Les victimes habituelles des sbires algériens...

La mémoire contemporaine algérienne est frappée d’ostracisme, amputée de toute véracité et réduite à la propagande. Elle est transversalement jalonnée du complexe communiste, celui que traduisent le PCA et le PAGS. Un débat quelconque tente d’ouvrir cette page, mais il devient rapidement des parenthèses fermées. La virulence par laquelle des critiques s’accordent d’abord d’en parler, puis de promptement s’adonner à la vindicte de ce qu’étaient le PCA puis le PAGS. Simplement, ce n'est pas une mode en Algérie d'être socialiste et ensuite parce que l'on montre un "label" d'être devenu contre !

Le premier est pour les vieilles générations un segment de l’Histoire algérienne, un témoin dérangeant en possession des preuves que les cycles anciens ont été des épopées oubliées, sinon falsifiées. Et pour les algériens de certains âges (vieux est trop péjoratif), c’est une peur de s’autocritiquer qui les pousse à se regarder lâchement.

Les attaques contre l’ex Parti de l’Avant-Garde Socialiste masquent difficilement l’interprétation rationnelle ce qu’est le socialisme, suggérant de ne plus y songer ou de rêver... Priver le reste du monde de son idéal ne peut passer que par la haine. Basta aux haines, aux mensonges !

Dans ce sujet, Tahar Hamadache relate que le même martyr habite la même idéologie. La cruauté de la mort d’un autre militant de cet idéal saint d’une Algérie juste, amoureusement choyée par ses enfants qui vivent pour cette idée communiste qu’est le socialisme. Pour que ceux dont la dignité a été massacrée par la mendicité, il y a des algériens qui ont toujours eu le sens du martyr.

MERCI Monsieur Tahar, pour cette vérité ! 

Par Tahar Hamadache

Un universitaire assassiné. Dépouille déposée par effraction dans le siège d'un parti politique. Lequel parti politique a des racines -même lointaines- socialistes.

Convoquer de cette manière la mémoire de Liabes, Belkhenchir, Boukhobza et tant d'autres ! N'est-il pas temps que l'Algérie, société, état et nation- perçoive toute agression contre l'université ou un intellectuel comme une agression contre elle ?

Un tel acte se voudrait-il comme une démonstration que les universités et les (sièges de) partis politiques pourraient être les endroits les moins sûrs pour la vie des intellectuels ? Cela entendrait-il signifier qu'il n'y a de salut pour les intellectuels que d'accepter le rang de travailleurs intellectuels au service des affairistes ou des "idéologues" qui d'une façon ou d'une autre se confondent ? Cela entendrait-il au contraire que les intellectuels survivants ont à choisir entre les différentes façons d'opérer la traversée de la Méditerranée : haragués à la chaloupe, menés en bateau ou envolés en avion ?

A-t-on les moyens d'accepter le sort d'un pays en danger d'être écervelé ?

Le Mouvement démocratique et social est un parti politique né au deuxième Congrès de "Ettahadi-Tafat" (Défi-Lumière, bizarre appellation à la façon italienne), parti né consécutivement à la chute du mur de Berlin, en 1993, de l'éclatement du PAGS (parti d'avant garde socialiste) en Ettahadi-Tafat et en PADS (dans l'émigration) tandis que l'ancien secrétaire général -clandestin- du Pags, Sadek Hadjerès, est parti en exil et a renoué avec l'université. Le Pags lui-même est né de l'ORP (Organisation de la résistance populaire) au coup d'état de 1965 qui avait congloméré des anciens du PCA (Parti communiste algérien, qui s'est distingué du PCF à la fin ou au tout début des années 50 du siècle dernier) ainsi que d'autres militants gauchistes issus du Fln et d'autres tendances.

Il y a quelques années, notamment à l'occasion de toutes les dernières élections, le MDS a lui-même éclaté en deux tendances, chacune ayant sa propre direction. On pourrait même jurer que le PLD (parti pour la laïcité et la démocratie), lancé il y a quelques deux ans maintenant, est né de ce terreau. La fédération du MDS-Oran m'a semblé dans un premier temps ignorer la partition du parti au sommet, puis a mené en solo, en tant que telle (fédération du MDS-Oran) de multiples débats publics, y compris au niveau de ce siège, ce qui fait que son impact n'est pas du tout nul dans le contexte actuel et que les déclarations de politique générale, qui m'ont semblé au fur et à mesure s'ancrer davantage à gauche, émises par le MDS-Oran sont généralement lues comme les déclarations par défaut du MDS en tant que structure nationale qui est devenue aphone depuis un certain temps déjà.

Pour précision, le PCA a été interdit en 1962, juste après l'indépendance, alors qu'il ne l'avait pas été par les structures de l'ALN-FLN au plus fort de la guerre d'Algérie. D'aucuns parmi ses membres sont entrés en clandestinité (à l'exemple de Hadjerès peut-être), tandis que d'autres renforceront l'aile gauche du FLN afin d'empêcher les réactionnaires d'être tout à fait libre de donner la configuration qu'ils souhaitaient à la patrie.

Bien plus, le PCA est le seul parti politique que l'ALN-FLN n'avait pas obligé à se dissoudre dans le FLN, et le seul avec lequel il y avait coopération, concertation et courrier, y compris avec le GPRA, jusqu'à l'indépendance.