Virus du NIL - Prévention (version de travail)

Protocole en version de travail pour le XXXXXX

ATTENTION CE PROTOCOLE N'EST PAS ADOPTÉ POUR USAGE AU XXXXXX

Adopté: NON

Mise à jour:

Document

ANNEXE 1

Le virus du Nil occidental en 2003

(surveillance, aspects cliniques, investigation et mesures de protection)

1. SURVEILLANCE

Isolé pour la première fois en 1937 à Omogo dans le district du Nil de l'Ouest, d'où son nom, c'est en 1999 que le virus du Nil Occidental (VNO) fait sa première apparition en Amérique. Partie de New York, lenzootie na cessé de sétendre.

En 2002, le système de surveillance québécois a permis de démontrer la présence de ce virus

chez 139 oiseaux, 50 groupes de moustiques et 3 chevaux. Chez l'humain, 3 des 19 personnes infectées en 2002 sont décédées.

L'an dernier dans la région de la Chaudière-Appalaches, un examen en laboratoire confirma l'infection de 9 oiseaux par le VNO et aucun cas ne fut retrouvé tant chez les insectes, les chevaux ou les humains.

Le tableau 1 vous donne une idée de la répartition des oiseaux retrouvés positifs en Chaudière-Appalaches.

Tableau 1 Répartition des oiseaux positifs en Chaudière-Appalaches pour l'année 2002.

Actuellement au Québec, en date du 25 juin 2003, on compte trois oiseaux positifs pour le VNO (deux dans la région de Montréal-Centre et un en Montérégie). La surveillance des cas chez les chevaux, les insectes et les humains na encore rien détecté.

Cette année, le système de surveillance a subi quelques modifications. Comme par les années passées, le public est sollicité pour signaler les oiseaux morts. Par contre, seuls les renseignements concernant les corbeaux, les geais bleus et les corneilles seront recueillis. Les personnes qui veulent signaler un oiseau mort doivent contacter CommunicationQuébec en composant le 1-800-363-1363. Lorsque la présence du virus aura été confirmée de façon certaine dans un secteur, les oiseaux ne seront pas nécessairement tous analysés. Par contre, il demeure

important de signaler les oiseaux morts, car leur nombre donne une bonne idée de l'activité du virus du Nil.

Chez l'humain, seules les infections graves avec symptômes neurologiques feront lobjet de surveillance. Les médecins qui soupçonnent un cas d'infection par le virus du Nil pourront préciser leur diagnostic en demandant les tests appropriés (voir l'annexe 2). Le Laboratoire de santé publique du Québec (LSPQ), plutôt que celui de Winnipeg comme l'an dernier, offrira des tests diagnostiques rapides, ce qui devrait raccourcir les délais nécessaires à l'obtention des résultats. Nous aimerions être informés de tout résultat de laboratoire suspect ou positif pour le VNO.

2. PRÉSENTATION CLINIQUE DE L'INFECTION PAR LE VNO

La transmission de l'infection se fait principalement par la piqûre d'un maringouin qui a préalablement piqué un oiseau infecté. Environ une personne infectée sur 150 présentera des symptômes neurologiques graves et même potentiellement mortels.

À de rares occasions, l'infection par le VNO peut être aussi transmise par le don de Sang ou d'organes. La période habituelle d'incubation du virus chez l'humain varie entre 3 et 6 jours et peut aller jusqu'à 15 jours. La virémie, qui atteint un pic entre les jours 4 et 8 après le début des symptômes, dure environ 6 jours et est peu importante. L'infection est sub-clinique ou se manifeste par une symptomatologie plus ou moins sévère, allant d'une fièvre de 38-40 °C pendant 4 à 5 jours à une encéphalite grave et à la mort. Chez environ 80 % des personnes, l'infection passera inaperçue. Chez le 20 % qui reste, l'infection pourra se manifester par des symptômes le plus souvent bénins comme la fièvre du Nil.

À titre indicatif, un cas suspect de fièvre à VNO pourrait être défini comme :

Histoire d'exposition dans une région où l'activité du VNO a été décelée

OU

Histoire d'une exposition à un autre mode de transmission autre que par piqûre de moustiques

et

fièvre38 °C

et au moins un des symptômes suivants :

  • myalgies

  • arthralgies

  • céphalées

  • fatigue

  • photophobie

  • lymphadénopathies

  • éruption cutanée maculopapulaire

3. INVESTIGATION

Les personnes qui présentent une symptomatologie frustre nont pas à subir de sérologie de confirmation. La surveillance humaine vise à identifier les cas de manifestations graves de la maladie avec symptômes neurologiques. Les experts recommandent dinvestiguer les personnes qui répondent à la définition de cas cliniquement suspect dune infection grave par le VNO avec manifestations neurologiques soit :

PERSONNES À INVESTIGUER

Présence de fièvre ≥ 38 °C et au moins un des syndromes neurologiques suivants :

• encéphalite ou méningoencéphalite

• méningite virale

• paralysie flasque aigüe

Chez une personne ayant une histoire d'exposition dans une région où l'activité du VNO a été décelée (1) ou une histoire d'exposition à un autre mode de transmission (2)

1. Infection acquise au Québec, au Canada ou à l'étranger.

2. Les autres modes de transmission identifiés à ce jour sont : par transfusion

sanguine, par transplantation dorganes et par voie percutanée. Une transmission par le lait maternel et par voie transplacentaire est aussi possible.

Note : Une personne infectée par le VNO et qui présente une paralysie flasque aiguë peut se présenter avec ou sans fièvre concomitante et avec ou sans altération de l'état mental. Un état mental altéré peut se situer entre la confusion et le coma avec ou sans signes de dysfonction cérébrale

La présentation clinique d'un cas d'infection neurologique causée par le VNO peut être variable. D'abord une infection par le VNO devrait être considérée dans le diagnostic différentiel de tous les cas suspects ayant une faiblesse musculaire ou une paralysie flasque aiguë généralement unilatérale, mais pouvant aussi être bilatérale, avec ou sans déficit sensoriel. De plus, plusieurs nouvelles manifestations cliniques associées à une infection neurologique par le VNO ont été identifiées au cours de la saison 2002 : des troubles moteurs (tremblements, myoclonies), du parkinsonisme (rigidité, roue dentée, bradykinésie, instabilité posturale), neuropathie périphérique, polyradiculopathie, encéphalite démyélinisante aiguë. D'autres manifestations cliniques ont aussi été rapportées comme la rhabdomyolyse (destruction massive des cellules musculaires) ou des atteintes oculaires (névrite optique et choriorétinite).

4. CONFIRMATION PAR LABORATOIRE

Le peu de spécificité de la symptomatologie de l'infection par le VNO implique que des tests de laboratoires soient nécessaires pour établir un diagnostic précis.

Dans l'investigation dun cas d'infection par le VNO, on suggère le prélèvement de deux sérums, un sérum précoce, prélevé le plus rapidement possible dès le début des symptômes et sérum tardif, effectué 14 à 21 jours plus tard. Différentes analyses seront effectuées par le LSPQ sur ces prélèvements, principalement la recherche d'IgM et d'IgG, ainsi qu'un test de confirmation.

L'annexe 2 résume les modalités de prélèvement tant pour le sang que pour le liquide céphalorachidien. -

Comme déjà mentionné, le médecin traitant na pas à signaler un cas cliniquement suspect. Par contre, nous Vous demandons d'être avertis des résultats anormaux.

5. MESURES DE PRÉVENTION

5.1 Mesures collectives

Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) a entrepris des mesures de protection collectives en conformité avec les recommandations des experts provinciaux. Tout d'abord, des mesures ont été prises par HémaQuébec pour sassurer que les dons de sang demeurent sécuritaires. Entre autres mesures, les collectes se sont amplifiées dans la période où le VNO est absent et un test de dépistage sera effectué sur tous les dons de sang à partir du juillet 2003.

Aussi, dans certains secteurs précis du sud du Québec, l'application d'un larvicide biologique, le BTI (Bacillus thuringiensis israelensis), est commencée. Le méthoprène, un autre larvicide, sera utilisé pour diminuer la quantité de moustiques du genre Culex dans le réseau pluvial des municipalités concernées. Ces secteurs ont été délimités sur la base du nombre de cas d'oiseaux, d'insectes et de personnes infectées en 2002. La densité de la population est aussi prise en considération.

5.2 Mesures de protection personnelles

Comme par le passé, des mesures de protection personnelles raisonnables sont recommandées. Vous trouverez dans cet envoi des dépliants produits par le MSSS que vous pourrez utiliser pour informer vos clients. Outre des renseignements sur le VNO, ces dépliants contiennent entre autres des informations sur l'utilisation des chassemoustiques. D'autres exemplaires peuvent être obtenus auprès de votre direction de santé publique (Tél. : 418-774-4230).

6. INFORMATIONS SUPPLÉMENTAIRES

Le MSSS a aussi débuté la diffusion d'une campagne d'information pour le public et des informations plus détaillées sont aussi disponibles sur le nouveau site Internet à l'adresse suivante :

http://www.virusdunilinfo.

Enfin, pour des informations supplémentaires, tant pour la surveillance que pour la gestion d'un cas cliniquement suspect, nhésitez pas à contacter l'équipe en maladies infectieuses de votre direction de santé publique au (418) 774-4230.

Pièce jointe : dépliant Nil n'est à l'abri.

ANNEXE 2

Prélèvements suggérés lors de l’investigation dune infection par le VNO

1. SPÉCIMENS

Le prélèvement de deux sérums (un sérum précoce et un sérum tardif) doit être effectué de 14 à 21 jours d'intervalle. Le sérum précoce (phase aiguë) doit être prélevé le plus rapidement possible dès le début des symptômes. Le sang doit être prélevé dans un tube à bouchon rouge, avec ou sans gel, sans anticoagulant ni préservatif, puis centrifugé et décanté pour conserver le sérum.

Le sérum précoce peut être envoyé au LSPQ sans attendre le prélèvement du sérum tardif.

Si un prélèvement de LCR a été fait dans le cadre de l'investigation clinique, il peut être envoyé au LSPQ en même temps que le premier sérum.

La présence d'acide nucléique du VNO sera recherchée si les résultats de l'analyse sérologique savéraient positifs.

Les échantillons sont acheminés au LSPQ en remplissant une requête d'analyse pour chaque échantillon. En plus des renseignements habituels (nom, prénom, numéro d'assurance-maladie, sexe, nom du médecin, il faut spécifier la recherche du virus du Nil occidental sur la requête et veiller à ce que la date de prélèvement sy trouve, ainsi qu'une brève description clinique (ex. encéphalite d'étiologie indéterminée).

2. TRANSPORT

Le sérum et le LCR peuvent être conservé à 4°C sils sont acheminés dans les 48 heures après le prélèvement. Ils doivent être conservés et transportés à -20 °C passé ce délai.

3. PRÉCAUTIONS

Il est recommandé de manipuler les échantillons comme tout spécimen pouvant contenir des microorganismes transmis par le sang.

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