Stratégie

Retraits et Ajustements d'Hiver

Retraits et ajustements d'hiver 

Publié sur 18centres le samedi 29 mars 2003, Écrit par Matthew Self, Traduit par Laurent Lafrechoux 

Table des matières

 La retraite en avant

 Préférer une retraite à un mouvement

 Attendre les ajustements pour démanteler ses unités

 Démanteler une unité plutôt que d'effectuer une retraite

 Convertir une unité

 Rendre ses arsenaux disponibles pour les constructions

 Détruire avantageusement une unité adverse

 Retarder ses constructions

1. La Retraite en avant

En travaillant avec un allié, il est parfois possible de déloger ses propres unités dans le but d'effectuer une « retraite en avant ». Bien que vous ne puissiez pas déloger vos propres unités, rien n'empêche l'un de vos alliés de le faire pour vous. Cela peut s'avérer très utile dans la mesure où vous saurez où effectuer votre retraite après que tous les mouvements adverses seront connus. Dans l'exemple 2.1, l'Italie ne peut pas défendre à la fois Naples et la Tunisie. L'Autriche et la Turquie se sont alliées contre elle et sont désireux de prendre un arsenal dès le prochain tour (nous sommes en automne). Par une retraite, l'Autriche peut assurer ce succès.

Exemple 2.1

 Turquie : F Grèce S Mer Egée -> Mer Ionienne

 Turquie : F Mer Egée -> Mer Ionienne

 Autriche : F Mer Ionienne H (*délogée*)

La flotte autrichienne est à même de pouvoir effectuer sa retraite sur le territoire que l'Italie n'aura pas défendu.

Mais l'Italie dispose néanmoins d'un tour auquel il convient de prêter attention. Cette dernière dispose en effet de l'utilisation d'un soutien non sollicité à la flotte autrichienne pour se prémunir d'une retraite !

Exemple 2.2

 Turquie : F Grèce S Mer Egée -> Mer Ionienne

 Turquie : F Mer Egée -> Mer Ionienne

 Autriche : F Mer Ionienne H

 Italie : F Mer Tyrrhénienne S Mer Ionienne

Malheureusement pour l'Italie, il est également très facile de contrer cette défense : Le soutien est voué à l'échec si l'Autriche ordonne un mouvement.

Exemple 2.3

 Turquie : F Grèce S Mer Egée -> Mer Ionienne

 Turquie : F Mer Egée -> Mer Ionienne

 Autriche : F Mer Ionienne -> Naples

 Italie : F Mer Tyrrhénienne S Mer Ionienne (*non valide*)

Si l'Autriche ne souhaite pas se déplacer vers Naples (ou la Tunisie), il est bien sûr possible de rédiger un ordre de mouvement vers la Grèce ou la Mer Egée. Ces mouvements sont assurés d'un échec, mais se prémunissent contre un soutien non sollicité. Quoi que vous fassiez, vous devez éviter de rester en mer Ionienne auquel cas, le soutien italien serait valide.

2. Préférer une retraite à un mouvement

Si vous savez d'avance que vous allez être délogé et que vous n'avez pas de retraite sûre, il est parfois préférable de vous laisser déloger. Vous pourrez alors choisir où vous réfugier lorsque vous aurez pris connaissance des mouvements adverses. En outre, tenter de vous échapper pendant la phase de mouvements peut provoquer un rebond et réduire vos possibilités de fuite.

Dans l'exemple 2.4, l'Autriche sait qu'elle ne pourra résister à une attaque sur Munich, mais elle souhaite s'infiltrer à travers les lignes ennemies pour pouvoir menacer les territoires du Benelux. Si elle fonce aveuglément en Rhénanie, elle risque alors de se voir contrée par l'armée de Bourgogne. Comme il est interdit d'effectuer une retraite en un territoire sur lequel s'est produit un rebond, elle pourrait être contrainte à un retour en son pays.

Exemple 2.4

 Autriche : A Munich -> Rhénanie (*rebond, délogée*)

 Allemagne : A Bourgogne -> Rhénanie (*rebond*)

 Allemagne : A Berlin -> Munich

 Allemagne : A Silésie S Berlin -> Munich

L'inconvénient est que si l'armée de Munich attend simplement d'être délogée, elle devra se retirer soit en Ruhr soit en Bourgogne suivant les possibilités que lui aura laissées l'Allemagne. La règle générale à suivre est de rester attentif aux éventuels rebonds provoqués qui permettent à une unité adverse de vous interdire deux territoires simultanément.

Notez qu'une attaque en Bourgogne est toute aussi sûre, mais n'offre pas de réel avantage pour notre exemple (vous n'êtes pas certain que l'Allemagne va vous chasser de Munich après tout). Si la situation était légèrement différente et qu'à la place d'être à Kiel la flotte allemande se trouvait au Danemark, vous pourriez bien sûr attaquer Kiel. En contrant la flotte allemande et en vous réfugiant en Bourgogne, vous effectueriez ainsi l'équivalent de deux mouvements dans le même tour !

3. Attendre les ajustements pour démanteler ses unités

Evitez de démanteler une unité que vous devrez contraindre à la destruction lors de la prochaine phase d'ajustement. En conservant votre unité lors de la phase de retraite, vous compliquez quelque peu la décision de vos adversaires concernant leurs propres constructions. Même si cela semble irrationnel d'isoler une unité au prix d'une nouvelle construction susceptible de défendre vos arsenaux, cette possibilité est toujours à envisager par vos adversaires. Les joueurs proches d'une élimination ont parfois tendance à ne plus se comporter de manière rationnelle (il est en effet difficile de définir le terme « rationnel » dans une position sans espoir).

4. Démanteler une unité plutôt que d'effectuer une retraite

D'un autre côté, si vous n'êtes pas sujet à la destruction d'unités lors de la phase d'ajustement, il peut alors être préférable de démanteler une unité lors de la phase de retraite afin de pouvoir la reconstruire en un autre lieu où elle sera plus utile. Vous pouvez ainsi rappeler une unité sur votre territoire pour y assurer une meilleure position défensive.

Dans l'exemple 2.5, l'Italie est assurée de s'emparer de l'Espagne, mais la France veut être sûre de pouvoir occuper Toulon afin de pouvoir se défendre lors de la prochaine saison. Mais il n'est pas nécessaire pour cela d'utiliser l'armée de Bourgogne pour soutenir l'entrée des troupes espagnoles. Si l'attaque sur Toulon échoue, il est possible pour la France de détruire son armée pour en reconstruire une sur le territoire qu'elle voulait occuper. C'est comme si le mouvement vers Toulon était assuré. Cela laisse à l'armée bourguignonne la possibilité de s'employer à d'autres tâches, comme une attaque sur la Belgique. (Ceci n'est bien sûr valable que lors d'une phase d'automne NDT)

Exemple 2.5

 France : A Espagne -> Toulon

 France : A Bourgogne S F Picardie -> Belgique

 France : F Picardie -> Belgique

 Italie : F Méditerranée occidentale -> Espagne

 Italie : F Portugal -> Espagne

Une autre raison de démanteler pour reconstruire est simplement de cacher autant que possible vos intentions. Supposons que vous soyez contraint à un retrait sur l'un de vos arsenaux originels à la suite d'une phase d'automne. En démantelant votre unité pour reconstruire la même, vous compliquez la décision des constructions pour vos adversaires. Ou encore, vous pouvez très bien changer vos projets après avoir pris connaissance des retraites adverses.

Notez que contrairement aux retraites, aucune règle ne vous interdit de construire en un arsenal sur lequel un rebond s'est produit pendant la phase de mouvements.

5. Convertir une unité

Si vous possédez des flottes ou des armées dont vous n'avez plus l'utilité, il est généralement difficile d'en changer le type. Si la Russie et la Turquie sont alliées, la flotte russe en Mer Noire est alors d'une bien faible valeur. De la même façon, après la conquête de l'Angleterre, ses agresseurs peuvent s'estimer en excès de flottes.

Il existe deux manières essentielles de changer ses anciennes unités par de nouvelles.

La première est de trouver un allié pour déloger votre unité que vous pourrez démanteler pour la reconstruire par la suite, comme nous l'avons vu précédemment. Vous pouvez également espérer qu'un ennemi se charge lui-même de vous déloger en négligeant de vous protéger.

Une autre approche consiste à « emprunter » un centre de ravitaillement pour une année (avec ou sans l'accord de la nation concernée). Ce nouvel arsenal vous permet de construire une unité du type que vous désirez, puis lorsque vous rendrez son arsenal à son propriétaire, vous serez alors à même de démanteler l'unité qui vous déplait. Vous pouvez également inverser l'ordre de cette opération en accordant pour une année l'accès à l'un de vos arsenaux. Ce choix dépend de votre disposition, ou de celle de votre allié, à vous priver d'une unité pendant toute une année.

6. Rendre ses arsenaux disponibles pour ses constructions

Si vous prévoyez des constructions, assurez-vous que vous gardez des arsenaux disponibles sur votre territoire. Si vous souhaitez construire une flotte, faites bien attention à ce qu'un arsenal côtier soit libre. Cela peut paraître évident, mais nécessite parfois d'être préparé bien avant. En certaines occasions, vous devrez utiliser un auto-rebond pour défendre un arsenal sans l'occuper.

Inversement, s'il s'agit de votre ennemi qui prévoit une construction, essayez de faire en sorte que ses arsenaux soient occupés. Souvent, l'Italie peut se prémunir de la construction d'une nouvelle flotte autrichienne simplement en gardant une unité à Venise et en restant évasif quant à ses intentions. Le simple fait de menacer l'invasion de Trieste lors d'une phase d'automne peut contraindre l'Autriche de l'occuper elle-même, empêchant ainsi la construction d'une flotte.

En vous battant sur les propres terres de vos ennemis, vous pourrez avoir une influence sur leurs possibilités de constructions.

7. Détruire avantageusement une unité adverse

Il est parfois particulièrement intéressant de détruire une unité plutôt que de se contenter de la déloger. Une unité éloignée de sa base est souvent bien plus active et donc plus importante pour votre adversaire qu'une autre qui serait restée sur ses terres. C'est une très bonne occasion pour la détruire. (C'est le même principe qu'aux échecs lorsque vous échangez une pièce adverse ayant des temps de développement d'avance contre une des vôtres que vous venez de sortir.)

Si les arsenaux nationaux de votre adversaire sont occupés, capturés ou qu'ils sont déjà en attente de constructions, toute unité détruite pourrait bien attendre un bon moment avant de pouvoir réapparaître, si toutefois elle y parvient un jour. Il est bien sûr plus intéressant de détruire une unité au printemps qu'en automne.

Le revers de la médaille est que certaines unités de valeur moindre peuvent être assignées à des tâches risquées acceptant de se faire détruire.

8. Retarder une construction

Il arrive parfois qu'il soit préférable de ne pas construire une unité, même lorsque vous en avez la possibilité. Par exemple, si la Russie envisage d'attaquer la Grande-Bretagne et dispose de deux constructions, il lui est meilleur de construire une flotte à Saint-Pétersbourg (côte nord) et de retarder la deuxième. Cela lui permettra de construire une nouvelle flotte nordique l'année suivante, même sans avoir progressé d'un arsenal.

Une construction en attente peut également être un bon moyen de décourager une éventuelle trahison. Plutôt que de construire une unité vouée à rester inactive à domicile, vous pouvez toujours attendre que la situation se clarifie. Si l'attaque redoutée se produisait, vous seriez alors à même de construire l'unité qui convient le mieux à votre défense. Dans le cas inverse, vous pourriez alors construire une unité appropriée à vos nouveaux projets d'expansion.

Comme il est généralement assez difficile de détruire ses unités, il est important de pouvoir envisager l'attente d'une construction plutôt que de s'encombrer d'une mauvaise unité.