Stratégie

Jouer l'Italie

Publié sur Frog : Écrit par Mark Berch

L'Italie commence avec un étalage consternant de handicaps. Bien qu'habituellement plus une puissance navale que terrestre, elle ne commence la partie qu'avec une seule flotte, nécessaire pour prendre Tunis, et ses principales zones maritimes (Mty & Ion) manque de débouchés intéressants. Le mouvement de ses armées en Europe est partiellement bloqué par la Suisse. De plus, une armée construite à Rome, loin de la ligne de front, a besoin d'un an pour simplement quitter le territoire italien. Vous êtes plus dépendant de l'assistance d'alliés qu'aucun autre pays.

D'un autre côté, il y a des avantages. L'Italie peut, d'une manière unique, se tourner vers l'est ou vers l'ouest, et ainsi peut accepter la meilleure offre de l'un ou l'autre secteur, et peut être capable de s'engager sur les deux fronts. La plupart des gens ne craignent pas de s'allier à l'Italie, sentant que si nécessaire, ils peuvent finir l'Italie tout seul. L'étroitesse des approches de l'Italie vous donne une force défensive considérable. En effet l'Italie est rarement "blitzé" tôt dans la partie. Votre diplomatie doit chercher à annuler ces désavantages et faire le meilleur usage de vos ressources.

Attaquer l'Autriche est une option populaire, soit par une attaque directe sur Trieste, soit en ordonnant A Ven-Tyr et A Rom-Ven au printemps 1901. Cela vous donne le choix entre une attaque supportée sur Trieste à l'automne, ou un mouvement sur Vienne. C'est probablement le meilleur coup de l'Italie pour un gain rapide. Toutefois, la Russie et la Turquie voudront certaines des dépouilles de l'Autriche, et quand celle-ci sera éliminée, vous aurez à faire face seul à une alliance russo-turque. Sinon, attaquer la Turquie est prometteur, car elle est votre plus sérieuse rivale maritime au début de la partie. Pour cela, ordonnez A Rom-Apu, et puis convoyez cette armée à Tunis via F Ion à l'automne 1901. Cela met votre flotte en position immédiate pour se déplacer dans les eaux turques. Au printemps 1902, faites F Ion-Mor et déplacez votre nouvelle flotte de Naples en Mer Ionienne, préparant un convoi en Syrie ou à Smyrne. C'est l'ouverture lépantine, qui requiert l'alliance de l'Autriche. L'usage de votre autre armée dépend du degré de confiance que vous placez dans l'Autriche. Elle peut aller à l'Ouest, ou faire A Ven-Tyr-Boh et alors aider l'Autriche face à la Russie. De même que la flotte autrichienne vous aidera face à la Turquie. Ou bien encore elle peut tenir sur place.

Autrement vous pourrez aller vers l'Ouest. Attaquer la France signifie se déplacer au Piémont. Tunis est prise soit par la flotte de Mer Tyrrhénienne, soit par l'expédition d'une armée via F Mty. Cela permet l'entrée directe dans les eaux françaises au printemps 1902. Une telle attaque requiert l'aide de l'Allemagne et/ou de l'Angleterre, plus une solide alliance avec l'Autriche (idéalement il détourne l'attention de la Turquie et/ou de la Russie) mais peut facilement vous rapporter Marseille et l'Espagne à l'hiver 1903. Enfin, il y a l'attaque sur l'Allemagne via A Ven-Tyr-Mun. Cela réclamera une bonne coordination avec la France et une Autriche à qui l'on peut faire confiance, car elle peut ne pas aimer toutes ces armées marchant à travers le Tyrol.

Sans plus vous intéresser à votre première victime, aussitôt que vous avez le dessus, vous devez sélectionner un de vos alliés comme deuxième victime, parce que dans la plupart des cas vous ne pourrez pas l'éliminer rapidement sans aide. De même, dès que vous serez assez fort pour que les autres jugent profitable de vous attaquer. Si vous avez deux alliés dans cette première attaque (e.g. Angleterre/Allemagne contre France, ou Russie/Turquie contre Autriche), vous devez gentiment détraquer leur alliance, ou sinon ils vous enlèveront rapidement vos nouveaux gains. Si l'alliance paraît trop forte, n'hésitez pas à interrompre l'attaque, alliez-vous avec ce qui reste de votre première victime et partez de l'autre côté du plateau pour des gains frais, ou en quête d'un allié pour vous aider contre eux.