Stratégie

Jouer la Russie

Publié sur Frog : Écrit par Randolph Smyth 

Obtenir la Russie à votre première partie est une bénédiction ambiguë. Aucune autre puissance n'a de telles possibilités de rapide et continue croissance ; vous avez quatre unités alors que tous les autres pays n'en ont que trois, et quatre centres nationaux qui vous donnent une grande influence dans les batailles méridionale et septentrionale. La Roumanie et la Suède sont vos gains "traditionnels" pour l'année 1901, aussi si vous pouvez adopter le profil bas et éviter un choc avec l'un de vos voisins, vous aurez six centres en 1902. Alors quatre voisins vous donnent une large sélection d'alliés et d'objectifs.

Mais aucune autre puissance n'est aussi vulnérable au début de la partie. Vos unités sont dispersées, en particulier, vos deux flottes n'ont aucun espoir de s'entraider. Après 1901, les centres tenus par la Russie sont l'objectif favori de la Turquie et de l'Angleterre ; à moins que vous puissiez forger une solide alliance avec eux, ou avec quelqu'un d'autre, vous devrez vous retrancher pour mener une guerre sur deux fronts . . . ce qui vous rendra incapable de vous défendre contre l'Autriche ou l'Allemagne. La position russe est un château de cartes ; une forte image fera clamer à la plupart de vos voisins qu'ils sont vos alliés, mais si vos unités sont enlisées face à plusieurs ennemis, tous afflueront pour participer à l'action. En conséquence, votre réussite réclame une attitude assurée, voire quelque peu agressive, et vous devez obtenir des pactes de neutralité avec plusieurs de vos voisins. La flotte de Sébastopol ira en Mer Noire ou en Roumanie selon vos accords avec la Turquie ; un stand-off au printemps 1901 en Mer Noire est le résultat le plus classique, mais l'unité finira habituellement en Roumanie à l'automne que le Turc soit amical ou non. F Stp(cs)-Bot-Sue est la ligne adoptée par l'énorme majorité des joueurs russes ; la seule variation courante tient compte l'hostilité manifeste de l'Allemagne (normalement une occupation au printemps de la Prusse et/ou de la Silésie l'indique). Si sa flotte est allée au Danemark, F Den-Sue suit habituellement à l'automne ; il peut alors être préférable pour le russe d'ordonner F Bot-Bal, et de se placer d'emblée pour une revanche en 1902.

Les armées russes ont plus de choix. Faites A Mos-Stp si vous êtes déterminé à combattre l'Angleterre. Cette unité peut aller ensuite en Norvège si vous pensez que vous pouvez lui dénier ce centre, ou en Finlande, suivie d'une construction à St-Pétersbourg. Alors il y aura une forte pression sur la Norvège en 1902. Si vous avez choisi l'Allemagne comme adversaire, A Var-Sil est recommandé, cependant, comme indiqué ci-dessus, s'il fait mouvement vers le Danemark, vous pouvez dire adieu à la Suède en 1901.

La politique russe habituelle consiste à fixer le sud avant de s'occuper du nord. Si vos deux armées partent au sud, vous devez souvent choisir entre la Turquie et l'Autriche. Les mouvements A Var-Gal, A Mos-Ukr probablement irriteront l'Autriche à moins que vous puissiez la convaincre que A Var-Gal est destiné à prendre la Roumanie à l'automne. Si vous prévoyez que la flotte de Sébastopol se déplacera avec succès au printemps, alors A Var-Ukr, A Mos-Seb est une bonne possibilité . . . mais le décalage ennuiera probablement la Turquie. Le mouvement des armées russes est le premier indicateur des intentions de la Russie. La Russie peut habituellement convaincre l'Allemagne et l'Autriche de démilitariser la Prusse, la Silésie et la Galicie si c'est son but . . . ces pays ont des problèmes plus importants à l'ouest et au sud, et accueilleront favorablement l'offre de la Russie. Mais cela restreindra sérieusement la portée de vos propres armées si vous restez fidèle à ces accords.

La Russie a un avantage : ses succès ou ses échecs sont habituellement suffisamment spectaculaires pour permettre à un novice de tirer une leçon de l'un ou l'autre résultat