Stratégie

Région Particuliére : Kiel

Kiel

Publié sur 18centres le mercredi 21 juin 2006, par Christophe Müller de Schongor, David Hood

par David Hood traduit par Christophe Müller de Schongor

OK, avant que nous ne rentrions trop dans l’analyse percutante du monde mystérieux de Kiel, prenons le temps d’une interrogation surprise. Quel est le plus gros avantage de jouer l’Allemagne ?

Certains répondront peut être la proximité de trois centres neutres dès 1901, que l’Allemagne arrive souvent à conquérir. C’est une tentative de réponse satisfaisante, mais essentiellement fausse.

Qu’est-ce que vous dites ? L’Allemagne est le pivot dans la résolution finale du jeu, car proche de la Ligne de Démarcation ? C’est vrai, en particulier grâce à MUNich - mais cela fait aussi de l’Allemagne une cible privilégiée du milieu de partie jusqu’à la fin. La force d’être proche de la Ligne de Démarcation est que l’Allemagne peut mieux que quiconque (par exemple l’Angleterre ou la Turquie) atteindre 18 centres, les derniers centres pouvant être piochés de n’importe quel côté de cette ligne. Et pourtant, ce n’est toujours pas la bonne réponse.

Fin du temps, je ramasse les copies. La réponse attendue est flexibilité. Certes, les options allemandes ne sont pas totalement illimitées, mais elles ont un certain niveau de souplesse stratégique, et les centres qui vont avec, que l’Angleterre ou l’Italie n’ont tout simplement pas. Une stratégie allemande légitime, et gagnante si menée correctement, et d’attaquer l’Angleterre ou la France au début, puis la Russie fin 1902 ou début 1903. Une unité envoyée en Autriche ou au sud de la Pologne peut vraiment changer la donne pour celui - peut importe lequel - qui domine l’Est, disons autour de 1904. La possibilité d’aller dans différentes directions, avec la diplomatie adéquate bien sûr, est la meilleure carte à jouer dans la main de l’Allemagne.

Pourquoi l’Allemagne a-t-elle cette flexibilité ? Grâce à KIEl, bien sûr ! Je devrais d’ailleurs dire grâce au Canal de Kiel. La véritable clef pour l’Allemagne est de pouvoir passer vite d’une chose à une autre. Tant avec les ajustements qu’avec les ordres. Une flotte à KIEl peut aussi bien naviguer vers le théâtre d’opérations russe qu’anglais. La construction F[KIEl] peut se justifier auprès de l’Angleterre comme anti-russe, et vice-versa. Les armées en Scandinavie peuvent rentrer au pays par Kiel également.

En 1901, la flotte de KIEl est particulièrement importante. Son mouvement est crucial dans la mise en place du jeu à l’Ouest. La première et évidente possibilité est de prendre le DANemark, et de pouvoir ensuite ou pas refuser à la Russie la prise de la Suède et la construction attenante. Ma stratégie préférée consiste à utiliser ce pouvoir de refus dans les négociations avec la Russie, afin qu’elle se tourne contre l’Angleterre. Une autre possibilité est de rentrer au Danemark pour ensuite viser la Mer du NoRD, avec ou sans support, selon les avancées anglaises et françaises. Ou bien cela assassine l’Angleterre, ou bien cela reporte un transfert naval pour un tour. Bien sûr, la flotte peut aussi être envoyée au PAYs-Bas, afin de soutenir la prise de la Belgique à l’automne. Toutes ces ouvertures sont puissantes.

Une erreur que je constate souvent chez les joueurs débutants est de jouer Diplomatie d’une manière trop défensive. C’est encore plus frappant avec l’Allemagne. Parfois l’Allemand fait vraiment trop attention à protéger son territoire, et au début et à la fin de la partie. En 1901/1902, par exemple, l’Allemagne se laisse trop occuper à empêcher quiconque de se glisser à MUNich., au point de laisser des centres faciles à prendre pour défendre la très improbable attaque de l’Italien en ALPes. Ne faites pas ça !

Pourquoi pas ? Parce que, et encore une fois, Kiel. Si quelqu’un passe, ce ne devrait pas être difficile de le renvoyer dès le printemps 1902 après une mobilisation à KIEl et/ou BERlin.

Kiel est vraiment important en début de partie, comme montré précédemment. Elle est aussi centrale plus tard, quand les combats se resserrent autour de MUNich et les territoires adjacents, sur la Ligne de Démarcation. Kiel trouve son importance à ce moment car l’Allemagne aura parfois le besoin de construire et que l’endroit de construction ne saurait être MUNich (en tant que zone convoitée, elle est souvent occupée). BERlin est aussi habituellement voisin d’unités russes ennemies en PRUsse et/ou SILésie, ou a tout du moins une unité pour soutenir celle de MUNich ou de SILésie. Ce qui ne laisse que la bonne vieille KIEL de libre.