Stratégie
Carnet Noir de Diplomacy
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Carnet Noir de Diplomacy
Le Carnet Noir de Diplomacy
Publié sur 18centres le jeudi 10 juillet 2003, par Christophe Courtois
On peut parfois prévoir qu'une de ses unités va être délogée, sans aucun espoir de survie. Plutôt que de tenter une défense désespérée ou de chercher à faire une retraite pendant la phase de mouvement (où ? le choix n'est pas toujours facile), cette unité peut être utilisée doublement :
1. Faites-lui attaquer une unité ennemie, par exemple pour couper un soutien contre une autre de vos unités. Cela peut la sauver. NB : Rappelez-vous qu'une unité A qui en attaque une autre B coupe toujours tout soutien que peut donner B ailleurs, quel que soit le destin de A (délogée, détruite...).
2. Une fois A délogée, elle devra retraiter (sauf dans le cas où elle est détruite). Mais en toute quiétude car les bounces sont exclus. Et avec le choix du meilleur territoire pour l'offensive. (Attention cependant ; rappelez-vous que si deux unités retraitent au même endroit, elles sont toutes les deux détruites).
Conclusion : L'unité délogée aura donc pu opérer dans le même tour une attaque et un mouvement.
Cette technique est une extension de la précédente, et peut être utilisée si une de vos unités doit quitter son territoire, et qu'un allié doit le récupérer.
L'allié peut attaquer ce territoire avec une force de 2, ce qui garantit qu'il l'occupera. L'unité est libre de faire ce qu'elle veut, et ne partira qu'en phase de retraite.
Il est conseillé d'avertir celui à qui on laisse le territoire, au cas où le geste serait mal interprété :) Cette opération n'est possible qu'entre alliés, car il est impossible de faire sauter ses propres armées...
Exemple :
L'Anglais occupe le Danemark avec une flotte et a décidé de le laisser au Russe occupant la Suède et Skaggerak. La guerre fait rage en Allemagne. Le Russe ordonne :
F Skaggerak - Danemark
A Suède S F Skaggerak - Danemark
La flotte du Danemark peut attaquer Kiel (pour forcer un bounce, couper un soutien, voire à tout hasard), ou (parties sans presse) ordonner un convoi fantaisiste. Ces actions ne sont pas affectées par l'attaque russe. A la phase de retraite, le Russe entre au Danemark, et la flotte anglaise part où elle veut : Baltique, Heligoland, Mer du Nord suivant ce qui l'arrange, sans risque de bounce...
Parade : Difficile. Un ennemi qui se doute de la manœuvre peut désorganiser les plans adverses en soutenant l'attaque qu'opère à tout hasard l'unité assiégée. Dans l'exemple précédent, une flotte allemande en Hel pourrait soutenir la Flotte anglo-danoise (s'il espère qu'elle n'attaquera pas), ou au contraire la soutenir vers Kiel.
Un grand classique !
Une unité est dite assiégée si elle est attaquée de deux côtés par deux forces égales qui, isolément, la détruiraient.
Exemple :
Une armée française est à Paris et ne bouge pas. Elle est attaquée par les Anglais (A Brest - Paris avec le soutien de A Picardie), et par les Allemands (A Bourgogne - Paris avec le soutien de Gascogne).
Les deux attaques s'annulent (2 contre 2), l'armée parisienne n'est pas forcée de retraiter et tient une saison de plus.
Cela peut être mis à profit dans le cas où l'unité assiégée doit impérativement attaquer une sixième unité, par exemple pour provoquer un bounce ou couper un soutien. Si cette unité bouge, elle ne peut être soutenue !
Il suffit donc de la laisser opérer, et d'envoyer une force équivalente à l'adversaire pour tenter de prendre le territoire.
Exemple :
La Russie a envahi Berlin et la Silésie. La France tient Munich, les Alpes, la Bourgogne, et possède sans l'occuper Kiel. Une dernière unité allemande au Danemark veut désespérément rentrer à Kiel avec la bienveillance russe.
Si le Français ordonne à Munich de rester sur place, l'armée du Danemark viendra se positionner à Kiel (ce qui rendra la situation plus délicate encore). Mais si Munich bouge, impossible de le soutenir. Le Russe comptera là-dessus, et attaquera Munich avec Berlin et la Silésie.
Solution :
A Munich-Kiel (bounce)
puis A Bourgogne-Munich soutenue par Alpes.
Deux attaques de 2 à Munich qui s'annulent.
Une méthode simple et efficace pour interdire l'entrée d'un territoire à une armée ennemie solitaire, sans déplacer ses pièces.
Exemple :
La France veut interdire l'entrée de la Bourgogne à l'Allemagne sans déplacer pour autant ses armées de Paris et Marseille :
A Paris-Bourgogne
A Marseille-Bourgogne
Que Munich attaque (seule !) ou pas, la Bourgogne sera libre cette saison.
Cette technique est couramment utilisée pour garantir une zone démilitarisée sans y aller réellement soi-même, ce qui pourrait être un casus belli. Ou bien pour protéger un territoire tout en le laissant libre (notamment si on veut y construire).
Exemple classique en automne 1901 :
La France (armées en Bourgogne et Espagne) voudrait construire une flotte à Toulon après les mouvements. Une armée italienne est entrée au Piémont et menace.
Ordonner A Espagne-Toulon soutenu par A Bourgogne ferait perdre l'Espagne (non occupée à l'automne), et empêcherait de construire.
De même, A Bourgogne-Toulon soutenu par A Espagne interdit aussi de construire, et ouvre éventuellement la voie à une invasion allemande.
Solution :
A Bourgogne-Toulon et A Espagne-Toulon : Toulon reste libre, et est protégée d'un éventuel A Piémont-Toulon.
A noter que, même si une des deux unités en jeu était délogée (par exemple, Munich et Ruhr expulsent l'armée de Bourgogne), le bounce reste valable.
Enfin, le territoire où se provoque le bounce est également protégé contre toute retraite d'une unité ennemie dans ce territoire.
Parade :
Si on suspecte l'adversaire de vouloir utiliser un auto-bounce, il est possible de soutenir soi-même une des unités impliquées...
Un coup délicieux (et, disons-le, jouissif) pour celui qui peut se le permettre.
Exemple :
Turquie et Russie veulent une fois de plus dépecer l'Autriche, complètement encerclée.
Russie : A Alpes, A Roumanie, A Vienne
Turquie : A Grèce, A Bulgarie
Autriche : A Budapest, A Serbie
Les deux unités autrichiennes se soutiennent mutuellement en désespoir de cause. La Turquie attaque la Serbie avec la Bulgarie soutenue par la Grèce. La Russie attaque Budapest avec la Roumanie soutenue par Vienne, A Alpes va à Trieste.
L'armée de Budapest ne peut retraiter qu'en Galicie (pas en Roumanie, car l'attaque qui la déloge vient de là). La Serbie ne peut pas retraiter en Bulgarie (car l'attaque en vient), par contre, la Roumanie est libre : le Russe perd un centre et se retrouve avec un ennemi derrière ses lignes...
Le nom vient de la comparaison (merci Jacques :o ) ( NDE : ce ne serait pas Romain ? :-)) avec des portes : une attaque est comme une porte, et on peut retraiter à travers une porte. Mais là, deux portes se sont ouvertes, créant un grand trou au milieu.