Stratégie
Jouer l'Autriche-Hongrie
Site crée en Aout 2022, Mise en Ligne le 01/05/2023 (348 pages Actuellement - Bonne Lecture)
Jouer l'Autriche-Hongrie
Jouer l'Autriche-Hongrie
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Mise à part l'attaque immédiate d'un autre pays (ou une attaque immédiate de vos voisins), chaque pays a accès au cours de la première année de jeu à certains des douze centres neutres du plateau de jeu. La part traditionnelle de l'Autriche comprend la Serbie et la Grèce qui sont souvent occupées par l'envoi de la flotte de Trieste en Albanie, et l'armée de Budapest en Serbie, tandis que l'armée de Vienne monte la garde face à l'Italie ou la Russie si on suspecte des mouvements hostiles de l'une de ces puissances lors des mouvements de printemps 1901. A l'automne 1901, la flotte passe en Grèce avec l'appui de l'armée en Serbie, tandis qu'une nouvelle fois l'armée de Vienne est utilisée pour parer les attaques d'unités adverses, ou réaliser un mouvement offensif contre un autre pays. Cette séquence d'ouvertures est en fait la plus commune pour l'Autriche.
Les mouvements de l'ouverture ci-dessus sont habituellement sûrs si personne n'est activement contre vous. Si quelqu'un l'est, on peut ressentir le besoin de faire quelques ajustements. Qui, alors, l'Autriche doit-elle craindre au début de la partie ?
Certainement pas l'Allemagne. L'Autriche et l'Allemagne n'ont pas à se combattre aux premières étapes de la partie. Une alliance active contre la Russie est possible avec l'Allemagne, mais si ce n'est pas possible alors les deux pays devraient signer un pacte de non-agression. Le Tyrol et la Bohème servent de zone tampon neutre, et l'Italie est habituellement associée à l'accord pour démilitariser le Tyrol. Il est absolument évident qu'il faut éviter un conflit précoce entre l'Autriche et l'Allemagne - il y a simplement beaucoup trop d'ennemis potentiels.
L'Allemagne mise à part, l'Autriche a trois adversaires possibles au début de la partie : l'Italie à l'ouest, la Turquie au sud-est, et la Russie au nord-est.
Italie est la menace la plus immédiate parce que son armée de Venise jouxte directement Trieste ; si l'Italie s'arrange pour franchir la frontière, elle peut porter un coup dévastateur à l'Autriche. Un conflit italo-autrichien est souvent le résultat d'un échec de diplomatie parce qu'aucun des deux joueurs ne fait confiance à l'autre. Si une guerre se développe avec l'Italie, l'Autriche doit enrôler une aide française, et si cela arrive, l'Italie peut souvent être défaite, ajoutant deux centres au total autrichien et permettant une expansion supplémentaire de la puissance maritime autrichienne dans la Méditerranée.
Le seul inconvénient de cet autrement favorable développement est la Turquie qui a un choix extrêmement réduit d'ouvertures : attaquer l'Autriche ou attaquer la Russie. Si la Turquie tente de convaincre l'Autriche de se joindre à une attaque contre la Russie, et que l'Autriche refuse, alors elle essayera sûrement de convaincre la Russie de l'aider dans une campagne anti-autrichienne. Une alliance contre la Russie protégera le dos de l'Autriche de la menace de la Turquie mais le répit peut être seulement temporaire. En effet, la Turquie obtiendra la part du lion d'une défaite décisive de la Russie - particulièrement en termes de position. Le partage des dépouilles dans les Balkans riches en centres conduit souvent à des problèmes et laisse la Turquie avec une seule direction d'expansion : droit au travers de l'Autriche. Dans la guerre entre les deux qui en résulte, la Turquie a tous les avantages. La Turquie ne peut être prise à revers et peut consacrer toutes ses ressources à la guerre, là où l'Autriche doit demeurer prudente face à l'Italie et quiconque occupe la Russie du Nord.
Une alliance avec la Russie contre la Turquie peut être une option qui fonctionne très bien. L'Italie peut même être persuadée d'aider avec une ouverture lépantine. Si tout va selon le plan, l'Autriche et la Russie éliminent un dangereux adversaire, et la Russie s'étend au nord et à l'est tandis que l'Autriche peut se tourner vers l'Italie ou l'Allemagne. Ou bien l'Autriche peut trahir la Russie après la chute du Turc.
Les buts premiers de l'Autriche sont alors de faire en sorte que la Russie et la Turquie partent en guerre l'une contre l'autre, et de persuader l'Italie de regarder ailleurs pour son premier objectif. Si l'Autriche survit aux tout premiers tours de jeu, et ce n'est pas toujours facile, ses perspectives de victoire sont meilleures que celles de la plupart des pays.
Il y a des ouvertures bien moins fréquemment utilisées qui peuvent être brièvement décrites. Le Hérisson méridional (F Tri-Ven, A Vie-Gal, A Bud-Ser) fournit une défense contre à la fois l'Italie et la Russie et n'est pas nécessairement vu comme une attaque par l'un ou par l'autre si les intentions de l'Autriche ont été clairement affichées auparavant. L'armée de Budapest peut foncer sur la Roumanie si une offensive précoce contre la Russie est envisagée. Si une guerre totale avec l'Italie est décidée (une circonstance très inhabituelle) faites A Vie-Tyr, A Bud-Tri, F Tri-Adr.
L'Autriche est l'un des pays les plus exigeants à Diplomacy. La délicate balance qu'implique un début de partie complètement encerclé par des ennemis potentiellement hostiles réclamera tous les talents diplomatiques de l'Autriche. Pour entretenir une chance réelle de succès, il faut absolument établir et maintenir le contact avec tous les joueurs de la partie. Je ne connais personne qui ait jamais prétendu que l'Autriche était un pays facile à jouer.