Sauge

La "sauge" [1] est notée comme étant "herbe sacrée des Latins"[2], nommée en France comme "thé de provence" ou encore "thé de la grèce", et traduite outre manche comme le "french tea".

Étymologie de sauge

La "sauge" ou "herba sacra" vient de "salvare", signifiant "sauver"

La sauge apparaît comme étant une des plantes les plus anciennement usitée en médecine. ; Hippocrate, Dioscoride [3]et Théophraste la désignent sous le nom d'Elelisphakon ("ελελισφακον" [4])

La sauge, en grec est une "elisphakos" ("Ελελίσφακος "[5]) venant des mots "elelidzo" ("ἐλελίζω ") signifiant tournoyer, agiter, et "sphakos" ("σφακος"[6]) signifiant la "sauge" elle même.

La "sauge" ou "sauge officinale" de Pline est la plante "Salvia officialis" [7] ou "herbe qui sauve". La "salvia" en latin est la "sauge"[8] et la "salvia tribola" [9]

La sauge dans le "tetrabible " d'Aetius :

Aetius [10] est un compilateur comme Oribase et Paul d'Egine. Ses tétrabibles sont tirés en grande partie d'Oribase lui même ; le plus souvent Aetius s'est contenté d'abréger le texte du médecin de l'empereur Julien et d'en changer la rédaction.

"Aetius [11]assure que la femme qui en boit le suc, mêlé d'un peu de sel, avant de s'unir à son mari ne manque jamais de concevoir."

A l'école de Salerne les deux vers suivants précisent la réputation de la sauge:

"Charles Etienne, dans son "de Re Hortensi", dit que Salvia a été dit
"quod salvos nos servat et effecit"
[12]
Cur moriatur homo cui salvia crescit in horto ?
Contra vim mortis non est medicamen in hortis.
[13]

Outre Manche la "Sage [14]" : est l'équivalent de notre Sauge. Du latin "salvia" "salvus". (Différemment du mot "sage", désignant celui qui possède la sagesse, qui vient lui du mot latin "sapere")

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(24 mars 2012 ; 03 mai 2021 ; 15 sept. 2022)
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[1] "L'aromathérapie" Nelly Grosjean. Eyrolles 2007. Page 207

[2] Notons que la vervaine étrait aussi l'herbe sacrée des latins. (source Les commentaires de Matthiolis,
medecin Senois sur les livres de Pedacius Dioscoride. Al Lyon, 1627, chez Claude Rigaud et Claude
Obert, rue Mercière. Page 393

[3] Médecin grec, Dioscoride ("Πεδανιος Διοσκουριδης" : Pedanios Dioskouridès) aurait rédigé les cinq
volumes "De "Materia Medica" durant les années 90 de notre ère.

[4] Dictionnaire des Science médicales. Paris C.L.F. Panckoucke 1820. Volume 50 page 61

[5] Dictionnaire Grec Français Anatole Bailly page 643 colonne I.

[6] Dictionnaire Anatole Bailly, ibid, page 1878 colonne III.

[7] Histoire naturelle de Pline. Traduction de M Ajasson de Gransagne. Charles Louis Fleury Panckroucke,
Paris 1832.Volume 14. Page 195.

[8] Dictionnaire Felix Gaffiot page 1387 colonne I

[9] Food in the ancient World from A to Z. par Andrew Dalby. Routledge London 2003. Page 290, colonne II

[10] Aetius d'Amida médecin du Ive siècle. Vécut en Egypte Auteur de la Tetrabible. Auteur de l'ouvrage intitulé :
"De la médecine en seize livres" ("βιβλια ιατρικα̣̣̣ εκκαιδεκα")

[11] Dictionnaire de sciences médicales par une société de médecins et de chirurgiens. Paris C.L.F. Panckoucke,
1820. Page 61. Aetius Tetrabible Sermon I

[12] Dictionnaire Etymologique Gilles Ménage. Tome II. page 460 colonne II Quod salvos nos servat et effecit :
Que sauvé, cela nous serve et produise.

[13] Dictionnaire etymologique Gilles Ménage. Ibid : "Cur moriatur homo cui salvia crescit in horto ?"
Il n’y a donc dans le jardin aucun remède à la puissance de la mort ? . "Contra vim mortis non est
medicamen in hortis" : Contre la force de la mort, il n'y a pas de remède dans le jardin.

[14] Dictionnaire Merriam Webster Dictionnary, page 745 colonne I.