Daphné

Étymologie de Daphné : "qui fait bien entendre le son des Lauriers"

Vient du Grec "Daphné" ("δαφνη") : le laurier[1].

Pour la mythologie Grecque, Daphné est la fille du fleuve Ladon ou bien, suivant un autre légende, du fleuve Pénée. Aimée du dieu Apollon qui la poursuivait, elle implore son père de l'aider : elle sera changée en laurier.[2]

Dahné : "da" "phonein"

Le nom de "Daphné" est composé de "Da", particule grecque augmentative ("δα" ou
"ζα
[3]" signifiant fort ou très fort) et de "phen" signifiant "beau et agréable et, est par là, l'emblème de l'immortalité.

Daphné serait ainsi composé de la particule intensive"da", et du grec "phonein" qui signifie "faire entendre un son".

En ce sens, le laurier était le symbole des prédictions et des oracles. Les "Daphnéphages" ou "Daphnéphagos" (voir magicien") étant les mages de la prédiction.

Le "Daphnéphoros" ("δαφνη φορος") est celui "qui porte une couronne de laurier".

"Daphnea" est pour Tite Live une pierre précieuse.

Dans le "Satyricon" de Pétrone,

Daphné est le laurier.

Mobilis aestivas platanus diffuderat umbras, L'élégant platane répendait les ombres de l'été

Et baccis redimita Daphne, tremulaeque cupressus, Et le laurier couronné de baies, et des cyprès frémissants

Et circumtensae trepidanti vertice pluus.[4] El les pins bien taillés à la cime ondoyante… [5]

La traduction de ce même passage de Pétrone par M Désiré Nisard rend de façon plus prononcée le caractère bucolique de la situation :

Contre les feux brûlant du jour, Le platane y prête à l'amour, Le frais de son mobile ombrage ;
Cyprès et lauriers sont autour ; Les pins couronnent le bocage…
[6]

Daphné : le premier amour d'Apollon.

Dans le livre I des métamorphoses d'Ovide, "Daphné" est présentée comme étant celle qui sera le premier amour de Phoebus (Apollon), lequel en eut de nombreuses.

Phoebus amat visaeque cupit connubia Daphnes Phoebus celle qu'il a vue et souhaite s'unir à Daphné [7]
Poebus a cupidine vulneratur " Phoebus est blessé par Cupidon"
Primus amor Phoebi Daphne Penia : Daphné fille de Pénée fut la première nymphe qu'Apollon
aima :
quem non sors gnara dedit, Cet amour ne fut pas l'ouvrage du hasard.
sed saeva Cupidinis ira mais l'effet de la colère du fils de Vénus.
[8]

Daphné : le laurier et l'arbrisseau

Le "daphné", correspond au "thymelaea", au "garou à feuille de Laurier" qui tombent en hiver dont les fleurs sont blanches & les fruits d'un jaune pâle ; ou "mezeron" ou "bois-gentil" à fleurs blanches.

Lamark cite la "Daphne glometura", ou "Lauréole glomedulée".

Fleurit au commencement du printemps. Les baies murissent en été.

Pour Lammark "joli-bois" est un des noms vulgaires donné au "garou", "daphne mezereum".[9] Et le "Laurier d'épurge" ou "Lauréole" recoit parfois le nom de "daphne paureola" [10]

La couronne de laurier

Ceux qui allaient consulter l'oracle de Delphes se couronnaient de Laurier au retour, s'ils avaient recu une réponse favorable.

Les anciens annoncaient les choses futures sur le bruit (phonein) que faisait le "laurier" quand il brûlait. La couronne de laurier se donnait, aux excellents poètes, comme favoris d'Apollon.

Cette couronne était particulière aux jeux pythiques [11], à cause d'Apollon à qui ces jeux étaient dédiés.

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(18 décembre 2011, 13 juin 2012, 07 décembre 2013 ; 24 avril 2021 ; 07 sept. 2022 )

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[1] Arbrisseau à fleurs rouges odorantes de la famille des thyméléacées. Dictionnaire
"Petit Larousse Illustré 2000".

[2] Dictionnaire de la mythologie Grecque et Romaine. Pierre Grimal.
Presse universitaires de France (1951) 14
e edition 1999. Page 115 colonne II

[3] Dictionnaire Anatole Bailly, page 878 colonne I.

[4] Petrone, Apullée, Augu-Gelle le Satyricon. Paris Dubroche 1842. Page 83 colonne II

[5] Traduction par Louis l'Aigle. 1923. Paris Bibliothèque des curieux, page 284.

[6] Petrone Satyricon ibid. Page 83 colonne II Traduction de Désité Nisard.

[7] Les métamorphoses d'Ovide en lain et en Fançois. Paris 1768, chez Delalain. Page 43 (texte latin en
page 42) "Apollon l'aime, la voit, & souhaite de la posséder."

[8] Les métamorphoses d'Ovide.Par Barett. A Paris chez Barbou Frères. An IV de la république Française
(1796) . Tome Premier, page 28

[9] Encyclopédie méthodique Botanique par Lamark, de l'institut de France.Paris 1813. Page 154 colonne II.

[10] Encyclopédie méthodique Botanique ibid, page 325 colonne II.

[11] A l'origine, il s'agissait des "fetes lyriques" ou "Pythia", (A Delphes) qui se déroulaient tous
les huit ans pour le meilleur poème dédié à Apollon. Ensuite après la première guerre sacrée que
Delphe perdit, (vers -582) il fut décidé de créer les jeux Panhellénique (tous les 4 ans)
à Olympie, durant le mois le plus chaud (Période durant laquelle l'activité des campagnes
était en sommeil), le vainqueur y recevait alors la couronne de Laurier sacré de la vallée de Tempe.