Gaïa

Étymologie de Gaïa

La mythologie Grecque nous donne "Gaïa" comme étant la Terre, divinité conçue comme l'élément primordial d'où sortirent les races divines.

En Inde et en Sanskrit : La Terre et la mère, :

En hindouisme "Gayatri" est la mère de toutes les créations.

Typiquement la déesse "Gayatri" est représentée assise sur un lotus rouge, tenant un livre dans une main et un remède dans l'autre, personnalisant l'éducation et la connaissance.

En Sanskrit "gayatri" (forme féminine de "Gayatra"), désigne un hymne et "Gaya" en Sanskrit désigne le bien et les richesses au sens de ce qui a été conquis, un butin [1] ou encore les biens qui mettent l'homme à l'abri du besoin.

"Gayatri" vient ainsi de deux mots sanskrits

- Ga" signifiant "ce qui chante", comme un "hymne" ou une "ode"

- Le Sanskrit "yatri" la protection.

Du dieu Egyptien Geb à Gaïa la Grecque

La Gaïa grecque serait assimilée au dieu Égyptien "Geb" qui enfanta la déesse Osiris et Isis avec "Nout" la déesse de la nuit.

D'après Hésiode [2] la "Terre" (Gaïa) naquit après "Chaos" et immédiatement avant "Eros" [3].

Comme nom propre Gaïa ("Γαῖα " [4]), désigne ainsi la terre personnifiée ou Gaea.

Seule, Gaïa donnera d'abord naissance à Ouranos (Le ciel) qui la recouvre, puis elle enfantera les Titans (Titanès) dont Océan, l'ainé, et Chronos (le temps).

Les géants (Gigantès) sont les enfants de Gaïa nés du sang qui coulait de la blessure d'Ouranos son mari.

Le nom commun "gaïa" ("γαῖα "[5]) en Grec est la forme poétique de Gé, ("γῆ ") la terre vue comme étant une partie de l'univers par opposition au ciel ou à la mer.

Chez Homère gaïa désigne ainsi la terre, au sens de la patrie

ἐς πατρίδα γαῖαν [6] dans la terre de ses ancètres

Et dans le même chant :

φίλην ἐς πατρίδα γαῖαν [7]… dans la terre chérie
de ses ancètres.

Dans les mondes mythologiques Grec et Latin, Gaïa la terre, sous ses différentes formes est désignée par Tellus, Terra, Solum, Humus

- Tellus : Désigne la terre dans son ensemble, le centre de l'univers,

et les déesses éponymes en opposition aux autre parties de l'univers

ou des autres divinités grecques comme Gaïa ("Γαια"), ou Gé ("Γῆ ") [8].

- Terra : Le latin "terra" (en Grec "Terso", "τέρσω ") désigne

la matière constitutive de l'un des éléments par opposition à "Gaïa" ou "Gé"

- Solum : En Grec "Olon" ("ὅλον [9]") est un élément solide, intact,

pris dans son entier, par exemple opposé à l'eau, comme au sens du mot

"pédon" (πέδον [10]), désignant ce sur quoi les choses reposent. Comme dans le

sens du mot "Empédos" décrivent ce"qui repose fermement sur le sol",

ce "qui est constant".

- Humus : Equivalent grec du "Kthov", ou "χθών [11]" et du mot

"Khamaï", "χαμαί [12]" mot désigant la terre qui nous

porte par opposition au ciel). Le "humus"[13] en latin désigne la terre,

ce qui est au sol, et donnera le latin "homo" (l'homme)

En Sanskrit Ksah ou de la racine "Ksi" [14],signifie le sol,

la terre, au sens pour le mot "Kseti", de posséder et gouverner.

De "Gaïa" à Démeter (ou Gé meter) la déesse Romaine des moissons.

Pour Diodore de Sicile, peu après l'époque de César la déesse Déméter était la "terre mère" :

(voir l'étymologie de Mère)

"Καθόλου γὰρ ὑπὸ τῶν ἀρχαίων (katolou gar upo tôn archaion Car en général, en effet, autrefois

ποιητῶν καὶ μυθογράφων poiètôn kai muthographôn les poètes et les mythographes

τὴν Δήμητραν γῆν μητέρα tèn Démétran gèn métera Déméter, ou Gé Méter

προσαγορεύεσθαι " [15] prosagoreuèsthai) nommaient ainsi la déesse

Le sambuque, ou "sureau" à cause ses fleurs blanches et de sa sève que l'on disait couler rouge était vénéré par les religions de la Grande Terre Mère, et permettait d'écarter les mauvais sort

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(20 nov, 04 déc. 2010, 24 juin 2011 ; 25 avril 2021 ; 02 sept 2022 ; 23 oct.)

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Notes et références :

[1] Dictionnaire Sankrit Gérard Huet, page 107

[2] Poète grec -VIIIe siècle né en Béotie auteur du poème "Les Travaux et les jours" dans lequel
il décrit le travail
comme étant une valeur morale au moment de la crise agraire Grecque en se faisant le chantre de la justice
"Diké" contre l'humanité livrée aux errances de "Hubris" et aux rois mangeurs de présents.

[3] Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine. Pierre Grimal. Page 161 colonne I.

[4] Anatole Bailly page 384, colonne III Γαια : Gaea, le Terre personnifiée.

[5] Anatole Bailly page 384, colonne II γαια : terre (partie de l'univers), contrée, pays

[6] Odyssée Chant 14 vers 321

[7] Odyssée chant 14, vers 330

[8] Source : Synonymes Latins Traduits par Rev H.H. Arnold B.A. Massachusetts, Warren F Draper Main
Street 1875. Page 211.

[9] Anatole Bailly page 1370 colonne II , ολος (olos), ολη (olé) ολον.(olon). "Olon" est la forme
neutre de olos,
qui désigne une chose prise dans son esemble, une chose intacte.

[10] Voir l'étymologie de Empédocle

[11] Anatole Bailly page 2138 colonne I, "χθων" : La terre par opposition à ce qui est haut, le pays , la contrée.

[12] Anatole Bailly page 2120 colonne III, "χαμαι" est l'adverbe "à terre. Venant du sankrit "ksah"

[13] Felix Gaffiot page 758 colonne II Humus : sol, terre, pays contrée, région.

[14] Dictionnaire Sanskrit Geard Huet page 102 colonne II.

[15] Diodori Siculi (Diodore de Sicile), Bibliothecae historicae.Tome 1 page 372. Leipzig (Lipsiae) 1829