Ésope


Étymologie d'Ésope

Ésope, en latin "Aesopus", nous vient du grec "Aisopos" ("Αίσωπος ) [1] .

Aesopus est en Grec "Aisipos" ou "A-iso-Pos" désignant celui "qui a des pieds de longueurs non égales" !. Du grec, "a", ("α") [2], et "isos" ("ἴσος"[3]) et du Grec "Pous" ("πούς") ou "Podos" ("ποδός ") [4] , signifiant le pied [5] .


Ésope, était ainsi, dit-on mal loti des pieds, mais différemment d'Œdipe. Ses pieds étaient tordus, peut être avait-il les pieds plats avec les chevilles orientées vers l'extérieur. La littérature Anglaise nous les décrits comme "splay feet" [6] ou, ce que nous nommons des "pieds plats valgus"


Fabuliste, il serait né vers -572 soit en Trace, ou encore en Phrygie [7] .et parraissait à la fois "bègue et idiot" ! [8]


La Patrie Ésope est aussi incertaine que celle d'Homère. Les uns ont crû

qu'il étoit Lydien, les autres de l'île de Samos, s'imaginant qu'il avait pris

naissance aux lieux où il demeura une grande partie de sa vie.

Il y en a qui le font naître à Mésembrie, Ville de Thrace. Héraclite à écrit

qu' Ésope étoit de cette dernière province. L'opinion de ceux qui le disent

Phrygien est la plus vraisemblable et la plus suivie [9] .


Esope aurait, suivant la légende, composé ou dit ses fables dans l'île de Samos.



D'Ésope à Œdipe en passant par Xénophon et Eschyle…


Les grecs désignaient sans scrupule les hommes par leurs "particularités" quand ils ne moquaient pas leurs défauts, voire leurs infirmités.


Ésope, avait les pieds plats, et Œdipe tire son nom de ses pieds enflés. Eschyle est celui dont la difformité était sujet de moquerie et Xénophon vient de son accent étranger ou encore Strabon affublé de ce nom car il louchait…


Le nom d'Ésope est ainsi à rapprocher de celui de "Œdipe" (celui qui boite)

Entre Œdipe et Ésope, l'un a le pied-bot [10] ; l'autre Ésope a les pieds écartés et plats, dans les deux cas ces hommes rejetés d'abord par leur famille ou par les citoyens, seront ensuite vénérés par leurs actes remarquables !


Ésope :

Le grand "déformateur" tant de la vie que du personnage d'Ésope,

est Planude, un moine d'Orient qui vivait à Constantinople vers la fin

du 14e siècle. Il publia plusieurs fables en Grec sous le nom d'Ésope

qu'il fit précéder d'une biographie dans laquelle il est supposé,

par des juges dignes de foi, d'avoir confondu le fabuliste, Lokman,

avec Ésope, et d'avoir attribué ce qui revient à l'un pour le donner à l'autre.

Lokman est décrit comme déformé, à la peau noire, aux lèvres pulpeuses,

et aux pieds bancals : Planude depuis décrivait Ésope de cette façon et les

hommes avertis furent également prêts à poursuivre cet état des choses"[11] .


D'après ce texte le pauvre Ésope aurait ainsi été vilipendé par son handicap comme le fut Œdipe. L'un boitait tandis que l'autre avait les pieds enflés…


(20 juillet 2011, 12 Août 2011 ; 24 avril 2021 ; 21 oct. 2022)


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[1] Felix Gaffiot page 80 colonne I.

[2] Le préfixe "a" ("α") en Grec est de sens privatif, comme en Latin

[3] Isos (""ισος") egal, égal en nombre et en force, (Anatole Bailly page 980 colonne III)

[4] Dictionnaire Français Grec Charles Alexandre, page 717, colonne I.

[5] Dictionnaire Anatole Bailly page 1644 colonne II.

[6] Source : "Select fables of Esop and other fabulists" publié par Robert Dodsley, Londres 1805,

[7] La naissance d'Esope aurait eu lieu durant la 52e olympiade.Source La vie de La Fontaine
par M C.A. Walckenaër. "Paris Firmin Didot 1840, page 5, "La vie d'Esope le Phrygien"
colonne II note 3.

[8] Ibidem, "La vie de La Fontaine" par M C.A. Walckenaër. "Paris Firmin Didot 1840, page 6

[9] Source "Fables nouvelles mises en vers, avec la vie d'Esope, tirée de Plutarque", par M Richer,
Paris chez Barrois, 1768, page XXX la vie d'Esope , "note 1 de bas de page "Selon planude,
Esope est né à Armorium, ville de Phrygie, et suivant Méziriac, à Cotioeum, bourg de la
même province.

[10] En les faits il s'agit pour ce pauvre Oedipe d'avoir le pieds enflés et, en les faits, un défaut
tout à fait difficile à dissimiler.

[11] "Select fables of Esop and other fabulists" publié par Robert Dodsley, Londres 1805,
(Édité en première impression en 1764) page V.