Liturgie

Initialement la liturgie au temps de la Grèce classique, était un "service public", comme l’étaient l'armement d'une marine ou les chœurs d'un théâtre, dont l'exécution était confiée aux citoyens les plus riches de la cité.
La liturgie est, alors, un ensemble réglé des cérémonies composant un "culte" public incombant aux citoyens riches
[1]
Par ailleurs à Rome le principe de "police", comme service public, n'apparaît pas avant la période moderne. Les "agents" en étaient les "lictores" les viatores et les praecones". A Rome la sécurité des personnes dans la ville ("urbs") était une affaire privée et non de la responsablité de l'Etat [2].

En Grèce Antique : les grandes fortunes, qu'elles soient celles de citoyens ou de "métèques" (résidents étrangers sans droit civil) sont également soumises aux "liturgies", c'est-à-dire à la prise en charge des services publics.

A Athènes, sous Démosthène le Théâtre sera l'une des parts du principe de la liturgie : Les "chorégies" qui avaient pour but l'entretien des chœurs de danse et de chants que l'on préparait pour la célébration des fêtes et l'amusement du peuple
[3] (ce service tombera en désuétude vers l’an 310 av. J.-C.).
La liturgie concerne, de nos jours, les cérémonies et prières du culte public d'une religion.

Étymologie de liturgie

Vient du grec "Leitourgia" qui signifie "service public".

La "liturgie" : un "Service public".

En Grec le mot "Leitourgia" ("λειτουργία"[4]) ou "letourgia" ("λhτουργία"[5]) signifie "service public", au sens d'une fonction consistant à organiser des chœurs de théâtre à ses propres frais ou payer les charges de dévotions envers les dieux.

Les "triéraques" sont les citoyens qui assumaient de leur coté l'équipement des trirèmes

Ce mot liturgie est composé d'une part du Grec "laos", ("λαός "[6]), signifiant une "assemblée" de gens, la foule, le peuple, et du suffixe "-gie".

Le mot "laos" grec, vient de la racine "lokah", Sanskrit, et du Prakrit "loo" qui désignent "le monde", la "foule".

La "foule" en grec est souvent désignée par "laos", mais la foule est aussi par "ekklesia" désignant dans ce cadre une assemblée de gens convoqués qui donnera plus tard notre "église" (voir église) comme dans la pièce d'Aristophane "les grenouilles"[7] ("batrakoi" ou "Batrachoi" "Βάτραχοι " [8] ).

L'autre part du mot "liturgie" vient de "ergon", faire, mais signifiant également "avancer" et surtout une "affaire [9]" dont on se charge [10] (voir "travail").

Les "affaires[11]" n'ont pas, à Athènes le sens actuel du mot, et le "négotium[12]", ou le "eneg-otium"[13] est ce qui rompt la période de repos, ce qui rompt la vie privée (c'est le "aschlolias" grec, "ασχολιας" celui qui n'a pas de loisirs) ou celui qui est sans "skholé" (le "ἀ-σχολή" [14]") qui signifie le loisir[15]) mot qui en Latin sera traduit par l'Ecole ou le loisir, et en Anglais par le mot "school".

La "liturgie" donnera, en latin, les "licteurs", et le ministre des cultes. (voir clérical)
L'institution de la "triérarchie", charge officielle (la liturgie) consistait à commander et à assurer partiellement l'entretien d'une trière.

Le rite, sacrifice; service liturgique en Sanskrit est le "adhvara",

Le service liturgique est en principe une contrainte à laquelle sont soumis les nantis, y inclus les métèques.

C'est le principe de l'évergetisme, ("εύεργετέω" signifiant "je fais du bien"). Ce terme est issu de l'Historien André Boulanger.

A Rome on retrouvera le DSPF (D.S.P.F.) le "De Sua Pecunia Fecit [16]", "Issu de son propre financement" par opposition au "de pecunia publica" ("Avec le moyen pécuniaire public").

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(2 août 2010, 26 nov. 2010, 6 dec 2010, mars 2011, 28 janv. 2015, 06 avril, 24 mai 2019, 16 juil. 2020, 09 sept. ; 26 avril 2021 ; 10 sept. 2022)

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Notes et références :

[1] Dictionnaire encyclopédique universel Hachette Spadem 1980, page 751 colonne II

[2] La ville de Rome sous le Haut Empire, presse universitaires du Mirail Toulouse le Mirail et
Aix en Provence) 2001, page 130

[3] Œuvres complètes de Démosthènes Page 134. Traduction de J.F. Stievart Paris Fimin Didot 1842.

[4] Dictionnaire Grec Français Anatole Bailly page 1178 colonne 1

[5] op.cit. Bailly page 1189 colonne I

[6] Anatole Bailly op.cit., page 1171 colonne I.laos ("λαός ") : le peuple (le grec laios signifie, gauche)

[7] Pièce de théâtre écrite vers -405 et jouée en première au festival de Dionysos cette même année)

[8] Anatole Bailly page 353 colonne III : "βατραχος" batrachos" grenouille. Titre raduit en latin par
"ranae", les grenouilles

[9] Gilles Ménage dictionnaire etymologique page 17 : "affaire", "négotium", c'est proprement
"agendum", c'est à dire ce qui est à faire, aussi apellons nous agenda le mémoire, ou le rôle des
choses que nous avons à faire.

[10] anatole Bailly, page 799, colonne I, sens II.3 : affaire dont on se charge, besogne propre à quelqu'un.

[11] Pour le dictionnaire de l'Académie -1654- une "affaire" est ce qu'on a "à faire", sujet d'occupation,
de travail, d'application.

[12] Felix Gaffiot page 1022 colonne III : Latin "Negotium", signifiant le travail, affaire, de nec-otium
(du latin "nec" : ne pas et du latin "otium" le loisir, le repos).

[13] Benveniste Tome 1 page 142 et 145

[14] Anatole Bailly page 1887, colonne III: Scholé : arrêt, repos, qui a du loisir, vaquer à ses
occupations personnelles, Faire des cours, faire des conférences.

[15] Dictionnaire Planche page 606

[16] Cité dans "Le pouvoir Local en Gaule Romaine", page 119, de Par Laurent Lamoine.
Presse Universitaires Blaise Pascal, mai 2009.