Marie

Le prénom Marie, nous vient de l'hébreu ", Marim et Myriam ou Miryam [1].

Pour Grégoire De Nysle signifie "la grâce"[2], et vient de l'hébreu "meirab" qui est le participe de "Heir", "éclairer". Gilles Ménage, dans ce même Dictionnaire étymologique nous donne : "

"Marie vient du Chaldéen ou syriaque Mariam. La Sainte Vierge est toujours
appelée Mariam, dans la version Syriaque du Nouveau Testament:
& Marie, sœur de Moïse, est appelée Miriam dans le texte Hébreu.
Mariam et Miriam sont la même chose. Quelques uns expliquent Mariam
par "amarum mare" : d'autres l'interprètent "stilla maris"; d'autres
"stella maris"; & enfin d'autres dominamaris."
[3]

En Araméen tant la racine de Marie serait issue de "marom" (la belle) ou de "mari" (au sens de maître, voir en ce sens "mariage") Myriam pourrait avoir le sens de maîtresse, voire celle qui souhaite en enfant.

Une étymologie évoquée de "Marie" propose ce prénom issu de "mor" (la myrrhe) et de "yam" (la mer) qui en Hébreu aurait ainsi la signification de "goutte de la mer".

Ces étymologies, bien que citées ne sont pas corroborées par les écrits.

Pour le dictionnaire de Curne de Sainte Palaye, et le Glossaire de la langue romane [4] "marie" est un terme de dérision,

"Marie, Marie qui vault autant à dire en paroles de joyeuseté comme voire, voire" [5]


Étymologie de Marie

Marie vient du Chaldéen "Marah" ; ce même mot en Persan devient "Mard" ou "Mereta", et plus particulièrement dans le sens de "Gaia Mereta", où "mereta" signifie un mortel, ou un homme [6]. Et les séquences de hiéroglyphes sous Sésostris Ier atteste le "mr" comme étant lié à l'amour durable, et au grand amour [7].

Le nom de Marie serait rattaché à la racine égyptienne "mry" [8] signifiant "celui qui est bien aimé", le "dieu bon" [9].

De "Mariam", les Grecs[10] ont dit "Maria " ("Μαρία ") et "Mariam" ("Μαριάμ "), lié au germain "mir" ou "mer" qui signifie "grand", Prince, seigneur.

Le sanskrit "a-martya[11]" est celui "qui est immortel" ou "doué d'immortalité" et le mot "martya [12]" désigne les "choses corporelles" et la "condition humaine"[13].

La sœur de Moïse se nommait "Marie" ou "Moshed" en Hébreu, qui signifie l'eau ("Moch") et "oïse" qui signifie "sauver", et viendrait du mot "Muça" en Arabe.

"Marie" ou "Myriam" désigne celle qui est une "princesse", et une femme d'un "rang élevé".

Miriam signifierait le prince, le seigneur dans le monde germanique et serait apparenté au suffixe "ric"

Marie, l'épouse de Joseph

L'Évangile donne Marie comme "parente" d'Élisabeth née dans cette tribu et épouse d'un lévite, nommé Zacharie (elle serait morte, dit-on, le 14 août de l'an 57 ce notre ère, et mise au tombeau à Gethsémani). Elle serait née aux alentours de l'an 16 avant Jésus Christ (date fixée traditionnellement au 8 septembre, peut être à Jérusalem, à Nazareth ou encore Bethléem) de parents nommés Anne et Joachim.

Saint Jérôme rapporte, que de son temps la plupart interprètent ce mot par "illuminatrix", et ils le dérivent par conséquent de l'hébreu "meirab", qui est le participatif féminin du verbe "heir", éclairer [14].

Les trois "Marie"

La parenté des "trois Maries" était connue au moins depuis le IXe siècle : De même prénom, les trois Maries sont la mère de Jésus, la mère des frères de Jésus, et la mère de Jacques et Jean l'Evangéliste.

Cette légende apparaît dans la notice consacrée à Saint Jean l'Evangéliste dans l' "Abreviatio in gestis et miraculis sanctorum" de jean de Mailly [15], confère le NEM (Notices et Extraits des Manuscrits) de la bibliothèque Nationale [16] :

"Sainte Agne ot iii maris : joachim, Cleopham et Salomé. Et de ces iii maris
ot iii filles qui furent apelées Maries"
"Hémo d'Halberstadt mort en l'an 853, disciple d'Alcuin et ami de Raban Maur,
rapporte déjà dans son "Epitome Historiae Sacrae" la légende selon laquelle
Anne aurait après la mort de son premier mari Joachim, épousé un certain
Cléophas et, celui-ci étant mort à son tour, aurait finalement été mariée
à un certain personnage nommé Salomé.
[17]
C'est de ce triple mariage d'Anne, que seraient nées les trois Maries :
- Marie, fille de Joachim et mère de Jésus
- Marie Fille de Cléophas, épouse d'Alphée et mère des "frères de Jésus",
Jacques le mineur, José, Simon et Jude
- Enfin Marie fille de Salomé, épouse de Zébédées, mère de Jacques le
majeur et de jean l'évangéliste.

Jacques de Voragine dans le légende d'orée ("Legenda aurea") contribue à cette connaissance par cette suite [18]:

"Anna solet dici tres concepisse Marias [19] On dit qu'Anne avait conçu trois Maries
Quas genuere vire Joachim Dont les pères furent Joachim,
Cleophas Salomeque… Cléophas et Salomé
Has duxere viri Joseph, Elles se marièrent avec Joseph,
Alpheus, Zebedeus Alphée et Zébédée.
Prima parit Christum, La première conçut Jésus-Christ
Jacobum secunda minorem la seconde Jacques le mineur,
Et Joseph justum peperit cum Simone Judam, Joseph le juste et avec Simon Jude
Tertia majorem Jacobum. La troisième, Jacques le majeur
volucremque Johannem" et Jean l'evangéliste.
L'anagramme de Marie est "aimer".

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(11 avril 2011, maj 20 avril 2011, 31 juillet 2013 ; 26 avril 2021 ; 11 sept. 2022)
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Notes et références :

[1] Dictionnaire Etymologique des noms Propres. Paul Hecquet-Boucrand à Paris Victor Sarlit 1868.
Page 120

[2] Dictionnaire etymologique Gilles Ménage. Paris Briasson 1750. Tome II, Marie : page 174 colonne II.

[3] Dictionnaire etymologique Gilles Ménage ibid, page 174 colonne II.

[4] Dictionnaire de la langue Romane, de J B B Rocquefort Tome II page 145

[5] "Glossarium mediae et infimae latinitatis", Du Cange, Charles Du Fresne (1610-1688) Tome 5;
Page 280 colonne I

[6] Section Française de l'Institut Archéologique, (Paris) Volume 1, page 472

[7] Le nomarque (Fonctionnaire) sous le règne de Sésostris Ier. Par Nathalie Favry.

Presse de l'université Paris Sorbonne 2004. Page 157

[8] Dictionnaire étymologique de mots français d'origine chamito-sémitique. Par Laurent Herz.
L'Harmattan 1998. Page 109

[9] ¨Dendara V-VI Index phraséologique. Les Cryptes du temple d'Hathor (volume II) Page 195

[10] Gilles Ménage dictionnaire etymologique de la langue Françoise. Tome II, page 175

[11] Dictionnaire Sanskrit Français N Stchoupak, Nitti et Renou, Paris Adrien Maisonneuve 1959. page 74
colonne II.

[12] Dictionnaire Sanskrit Français Ibid, page 566 colonne I.

[13] Dictionnaire Sanskrit Français Ibid, page 554 colonne I.

[14] GillesMénage dictionnaire étymologique tome II page 174, colonne II

[15] Jean de Mailly, auteur de l'Abbreviation vers 1230

[16] "Le passionnaire français au Moyen Âge". Par Jean-Pierre Perrot, librairie Droz, Genève 1992,
page 85 note de bas de page et référence au N.E.M.( Notices et Extraits des Manuscrits)
T.36 page 18. 11°)

[17] "Le passionnaire français au Moyen Âge", ibid page 85

[18] "Le passionnaire français au Moyen Âge".Ibid page 85.

[19] Jacques de Voragine cite ces vers que l'on retrouve à la fin d'un manuscrit de la cathédrale de Metz
"Auctoritates per diversa capitula aurea".