Jumeau

Les annuaires au téléphone en Bretagne (France) contenaient nombre d'abonnés au nom de Guével [1], en Breton "gevel". Ce mot a le sens de "jumeau, jumelle", outil formé de deux parties identiques comme des pinces ou tenailles".[2] du forgeron.

Étymologie de jumeau, et le chameau et ses deux bosses

Vient de Gemellus [3], en latin, désignant des objets semblables, des frères jumeaux.

Le "gamal" signifiant chameau en phénicien [4] serait à l'origne du "gemellus" latin, mais aussi du "kamelos" ("κάμηλος " [5]) grec, lequel à l'origine du "camelus [6]" latin désigne le chameau mais aussi l'autruche (Struthio-Camelus [7]) et encore du "gamma", la lettre grecque venant peut être du sanskrit "Kramelaka" [8] le chameau, ou encore du Sanskri "kramana", celui qui traverse, celui qui fait passer.

En Avestique, jumeau se dit "Yama", du nom du dieu double, dont la sœur est "Yami"[9] tous deux enfants de Manou [10] qui donnera en sanskrit "yamala" puis le perse "Jemoli". Son origine probable vient du latin "gemellus" mot latin cité ci-dessus, au sens de "jumeau", en grec "κάμηλος [11]" ("kamelos") puis "gamal" en hébreu et "djemel [12]" en Arabe.

Au XVIIe siècle, pour Jean Nicot :

Chameau Camelus, Dromada.
«
Ce mot semble venir du mot Hebrieu Gamal, c'est à dire chameau : ainsi auroit on mué le g en c ou ch,
pour au lieu de gameau, dire cameau, ou plus doucement chameau. »
[13].

Notre chameau possède deux bosses là où le dromadaire n'en possède qu'une seule.

Zarathustra ou Zarathoustra, le chameau et les gémeaux

Notons que vers l'an -630 serait né Zoroastre, ("Zoroaster") qui se nommait lui même "Saoshyant" signifiant "le sauveur", vécut et précha dans la région de Bactriane [14].

"Zarathushtra" en Grec est "Ζωροάστρης " [15] ou encore "Zoroastrès", il fut l'un des principaux maîtres de Pythagore [16]

Ce nom de "Zarathustra" est un mot composé (de type "Bahuvrihi" ou sorte de mot synecdoque, là, au sens de : celui qui a de vieux chameaux, qui sait traverser les territoires de la vie…) en Avestique, issu de "zarta [17]-" qui signifierait "ancien" et" d'autre part de "ustra" [18] signifiant en Sanskrit "chameau" devenu "Ashtra" en Perse.

Illustration 13 : Cirque Knie, Chameaux, Plaine de Plainpalais à Genève. (Septembre 2010)


Le grec, pour jumeau, utilise le mot "didumos" [19] ("δίδυμος " [20] signifiant "ce qui se fait des deux mains", en le même sens que le "twin" [21] anglais; et par ailleurs notre constellation des "Gémeaux"

est en grec le "dioskouroï" ("Διόσκουροι " [22]) issu du grec Διό σκοροι [23] , au sens de jeunes garçons comme l’étaient Castor (Κάστωρ) et Pollux (Πολυδεύκης) les jumeaux, frères d’Hélène, fils de Zeus et de Léda.

« Les anciens appelaient les Gémeaux [24] tantôt Castor et Pollux tantôt Apollon et
Hercule ; ces quatre personnages étaient du reste tous les quatre fils de Jupiter.
La première appellation a prévalu. La dénomination de Dioscures (littéralement
enfants de Jupiter) a été réservée à Castor et Pollux. »

Castor et Pollux avaient pour les anciens le pouvoir de maitriser les tempêtes et apparaissaient sous la forme des feux de Saint-Elme.

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(05 août 2010; 23 sept., 26 oct., 25 Mai 2011; 5 sept., 30 mars 2012, 21 juin 2019; 09 sept 2020 ; 25 avril 2021; 10 sept. 2022)
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Notes et références :

[1] Centre de recherche Agronomique pour de développement
"camelides.cirad.fr/fr/curieux/etymologie.html"

[2] Annales de Bretagne. Page 242, le breton d’Ouessant. Et, Ibid. Cirad
(Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour
le développement) 2001

[3] Dictionnaire Latin Français Félix Gaffiot. Page 706, colonne I.
Gemellus : jumeau, jumelle.

[4] La Méthode d'etudier et d'enseigner chrestiennement et utilement
la Grammaire ou les langues. Par P.L. Thomassin. A Paris 1690,
François Muguet, tome premier, page 209

[5] Anatole Bailly, dictionnaire Grec Français, Hachette seizième édition 1950,
page 1015 colonne I, καμηλος Camelos : Chameau, dromadaire

[6] Dictionnaire Felix Gaffiot, page 249 colonne III

[7] "Les poissons les reptiles les Oiseaux", par Louis Figuier.
Paris Librairie Hachette 1863 (deuxième édition)
Page 429 : "Les indigènes de l'Afrique appellent l'autruche le chameau du sésert, de même
que les latins la nommaient Struthio-Camelus (Autruche Cameau)."

[8] Dictionnaire Sanskrit Français N Stchoupak, Nitti et Renou, Paris
Adrien Maisonneuve 1959 page 212 colonne II.

[9] Bombay education Society's Press 1853. Asiatic Society of Bombay,Royal
Asiatic Society of Great Britain and Ireland.

Bombay Branch. Recents Investigations in Zend litterature,(Murray Mitchell)
page 226.

[10] Le peuple primitif, sa religion, son histoire, et sa civilisation, tome III page 434
par Frédéric de Rougemont. Genève Joel Cherbuliez, 1857.

[11] Anatole Bailly, dictionnaire Grec Français, Hachette seizième édition 1950,
page 1015, colonne I

[12] "Report upon the purchase, importation and use of Camels and Dromedaries".
The secretary of War (1855-56-57) Washington Nicolson 1857. Page 52 :
"Camel (latin
Camelus) est sans aucun doute dérivé de Gamal ou de l'Arabe
Djemel, signifiant les richesses, le don du ciel".

[13] Thresor de la langue Françoise. 1606

[14] Actuel Afghanistan, de capitale Bactres

[15] Anatole Bailly, dictionnaire Grec Français, Hachette seizième édition 1950
page 887, colonne II.

[16] La vie de Pythagore de Diogène Laerce, par A delattre, Bruxelles 1886, page 160

[17] "Zareta"(celui qui est opprimé, triste) en langue Zen , ou en avestique "Zauvan"
qui donnerait la base "ger" et le sanskrit "jarati" (voir acte) et le grec
"Geron" (un vieillard).

[18] Dictionnaire G. Huet, Sanskrit page 76

[19] Du sanskrit « jituma » désignant la constellation des gémeaux
(Dictionnaire classique sanscrit-français, Par Émile Louis Burnouf, François
Etienne Leuloup De Cheray page 268

[20] Anatole Bailly, dictionnaire Grec Français, Hachette seizième édition 1950,
page 501, colonne ; III

[21] Issu du gothique « twaihnai » et du nordique « tvinnr », double.

[22] Dictionnaire Français Grec Alexandre, Planche page 507 colonne I

[23] Dictionnaire Anatole Bailly. Ibidem. Page 518, colonne II.

[24] Les étoiles et les curiosité du ciel. Camille Flammarion. Supplément de
l’Astronomie populaire. Paris 1892, Librairie Marpon Flammarion.
Chapitre XII Page 309.