Douglas C9-A "Nightingale"

Le développement de cet avion répond à un besoin exprimé, en mars 1967, par le Pentagone pour un avion-ambulance dit « CX-2 » . En effet, au plus fort de la guerre du Vietnam, en 1966, l’USAF fut confrontée à un problème logistique : le rapatriement sans cesse grandissant des blessés.

Cette photo a ceci d'intéressant aussi, outre le bel alignement de C9-A, qu'on distingue aussi à l'arrière-plan sur la gauche l'empennage vertical d'un Convair C-131 Samaritan.

Et, si la traversée du Pacifique était aisée et s’effectuait en maximum 24 heures par quadriréacteurs Lockheed C-141, par contre l’acheminement des blessés vers les institutions ou hôpitaux, à partir des bases de la côte ouest des Etats-Unis, était plus problématique et pouvait prendre plusieurs jours. En cause la vétusté des appareils (*) alors employés à cet usage et le fait qu’ils n’aient pas été conçus dés le départ pour des missions sanitaires. Ce qui les rendait tributaires d’équipements au sol dans chaque base où ils étaient amenés à se poser.

La firme Douglas proposa alors le biréacteur C-9A Nightingale (**) à même d’emporter dans sa cabine 30 malades couchés ou 40 assis , avec possibilité de combinaisons et d’accès permettant de faire monter ou descendre ceux d’entre eux qui sont en chaise roulante ou sur une civière via une rampe intégrée. Sans oublier deux compartiments frigorifiques, l’un pour de la nourriture l’autre pour des médicaments ; ou encore un caisson d’isolation, avec air conditionné, était aussi prévu pour accueillir trois patients contagieux ou en soins intensifs.

Ajouter à cela, un rayon d’action variant de 3700 à 4800 km (avec dans ce dernier cas l’adjonction en soute d’un réservoir de 6738 litres) ; deux réacteurs Pratt & Whitney JT8D-9développant chacun 50 tonnes de poussée ; la possibilité d’atterrir sur des pistes dont la longueur n’excède pas 1500 m…et vous obtenez de la part de l’USAF, le 31 août 1967, une belle commande de huit appareils pour la somme croquignolette de 28,7 millions de dollars.

Un C9-A de passage à la base aéronavale de Los Alamitos (Californie)

Commencent alors les livraisons au 375 Aeromedical Airlift Wing (***) s’échelonnant entre 12 août 1968 et février 1973. Dans le même temps quatorze autres C9-A seront commandés et affectés au 55th Aeromedical Airlift Wing (basé en Allemagne) ; au 20th Aeromedical Airlift Wing (basé aux Philippines) ; au 20th Air Ambulance Squadron du 374th AirWing (****)…

Signalons aussi que c’est un « Nightingale » qui assura le retour vers l’Allemagne des otages américains libérés par les Iraniens en janvier 1981 et aussi qu’un des C9-A fut converti en avion VIP et basé à la base de Chièvres en Belgique pour servir d’avion de liaison au commandement suprême de l’OTAN. Et septembre 2005 marquera la fin du service actif pour l’ensemble des Douglas C9-A.

Source : principalement le livre "Great Airliners – McDonnell Douglas DC-9 – Terry Waddington – WTP 1998".

(*) Dix-huit Douglas C-118 (version militaire du Douglas DC-6) et seize Convair C-131 Samaritan (version militaire du Convair 240)

(**) Cet appareil était dérivé du Douglas DC-9 civil et fut baptisé « Nightingale » en hommage à Florence Nightingale, infirmière anglaise qui vint au secours des combattants sur les champs de bataille lors de la guerre de Crimée (1870).

(***) Installé à Scott AFB (Air Force Base), Illinois.

(****) Basé à Yokota au Japon

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