MB 210

Dérivé du MB 200 et conçu d’abord, sur fonds propres par l’entreprise, comme bombardier torpilleur lourd pour le compte de la Marine française, cette dernière s’en désintéressera finalement et Marcel Bloch se retrouve avec un avion sur les bras… mais auquel, ouf, s’intéresse l’Aéronautique militaire !

La marque du « hibou sur un croissant de lune» sur le fuselage indique d’une part que cet appareil appartenait à la 4e escadrille (F118) du GB II/21 (tributaire elle-même de la la 21e EB (Escadre de Bombardement)) basée à Nancy Essay ; et d’autre part que cette escadrille était dévolue aux bombardements nocturnes.

Le prototype de ce bimoteur de bombardement à ailes basses et train d’atterrissage escamotable effectue son premier vol le 23 novembre 1934. Malheureusement un certain nombre d’accidents vont endeuiller sa mise en service (en novembre 1935) au point de lui valoir dans l’opinion publique la réputation peu flatteuse de « cercueil volant ». En cause la sous-motorisation de l’appareil qui est trop lourd pour les deux Gnôme-Rhône qui ne développent chacun que 690 cv (alors que, Marcel Bloch et son équipe avaient recommandé une puissance de 1000 cv par moteur) et sont donc soumis en permanence à une surchauffe qui s’avérera nuisible à la sécurité.

Le problème sera résolu avec le rééquipement de tous les appareils en service avec des Gnôme-Rhône 14K développant chacun 910 cv. Pour une masse maximale de 10 200 kilos, 1600 étaient disponible pour l’emport de bombes en soute. La vitesse maximale à 4000 m était de 335 km/h et son rayon d’action de 1700 km. Son armement défensif consistait en trois mitrailleuses MAC 35 (calibre 7,5 mm) tirant 800 coups. Les quelques deux cent cinquante exemplaires construits seront partagés entre douze groupes de bombardement, mais au moment de l’entrée en guerre, il n’en restait que cent cinquante, qui alors considérés comme désuets, ne furent que peu employés de manière opérationnelle surtout dans des missions de nuit puis évacués vers l’Afrique du Nord un peu avant l’armistice du 22 juin 1940.

Pour ce qui est des autres utilisateurs que la France, il y eut la Roumanie (vingt-quatre exemplaires) ; l’Espagne (un exemplaire et trois en « caisses » fournis à la Seconde République espagnole) ; la Bulgarie (six exemplaires saisis par les Allemands et offerts à ce pays) et l’Allemagne nazie (trente-sept appareils saisis fin 1942).