Lockheed F-104G Starfighter

Le premier vol du prototype de ce chasseur polyvalent (interception, bombardement…) remonte au 7 février 1954 et entre en service au sein de l’USAF dès 1956. Et en 1958, en vue de répondre au désir de plusieurs pays partenaires de l’OTAN, dont la Belgique soucieuse de remplacer ses Avro Canada CF-100 et Republic F-84F Thunderstreak, Lockheed développe une version spécifique.

F-104G du musée du 1er Wing de Beauvechain en excursion au Koksijde Airshow.

Ce sera le F-104G (*) qui se distinguait des versions précédentes par une avionique plus sophistiquée et des performances plus poussées. Ainsi son radar « NASARR » F-15A-41B avait pour repérer des cibles une portée de 130 km quelque soit la visibilité. Son réacteur General Electric J-79-GE-11A lui assurait (avec post-combustion) une vitesse maximum de 2.330 km/h à 10975 m d’altitude… tout en lui autorisant des balades à plus de 30000 m de haut.

Le FX 04 fut le premier F104G livré au 1er Wing.

Les neuf points d’emport du F-104 pouvaient s’accommoder de quatre missiles air-air AIM9 Sidewinder ou de roquettes ou bombes offensives (ou une bombe nucléaire tactique ; de quatre réservoirs portant l’autonomie de l’appareil à 2920 km. Enfin, on est jamais trop prudent, l’appareil était pourvu à l’avant du fuselage sur la gauche d’un canon M-61 Vulcan de 20 mm à 6 tubes rotatifs.

Séduite par ses caractéristiques et performances, la Belgique préfère au Dassault Mirage (qui était aussi en lice) le F-104G dont elle passe commande de 100 appareils monoplace et de douze biplace (**) auprès du constructeur américain. Plusieurs firmes des pays impliqués dans l’achat seront associées à la construction sous licence.

Au nombre de celles-ci, pour la Belgique, la F/N Herstal (réacteur principalement) ; la SABCA (assemblage de l’avion) ou encore la Bell Telephone ; les ACEC et MBLE (ces trois dernières s’impliquant plus au niveau de l’électronique). Et la livraison des appareils aux 349e (***) et 350e escadrilles du 1er Wing de Beauvechain/Bevekom débute le 18 avril 1963. Les F-104 armés de missiles « Sidewinder » y seront affectés à des missions d’interception de style QRA (****).

Ensuite c’est au tour de la 23e escadrille (*****) du 10e Wing de recevoir son premier F-104 (FX-41). Là ce seront plutôt les capacités de bombardement de l’appareil qui seront sollicitées y compris dans le cadre des missions STRIKE (avec bombes nucléaires).

Ces appareils resteront 20 ans en service au sein de la Force aérienne belge, le dernier vol d’un F-104G ayant lieu en avril 1981 (pour le 1er Wing) et en septembre (pour le 10e Wing). Ils arboreront deux sortes de camouflages celui présenté dans le cadre de ce reportage photo et à partir de 1967 un camouflage « Vietnam » avec cocardes et codes de petite taille présenté aussi ici.

Notons encore que, sur ses vingt années, trente-huit appareils monoplace et deux biplace furent perdus dans des accidents. Enfin, l'appareil qui lui succédera au sein de la composante Air sera le Lockheed F-16.

F-104G du musée de l'air et de l'espace de Bruxelles.

F-104G du 1er Wing de Beauvechain au Quartier Reine Elisabeth à Evere (Bruxelles)

(*) G pour Germany, puisque cette version fut développée spécifiquement pour l’Allemagne, ce qui n’empêchera pas qu’elle soit adoptée par d’autre pays.

(**) A l’origine 170 appareils avaient été commandés, dont un certain nombre (pas aussi conséquent qu’annoncé initialement) furent offerts par les Américains dans le cadre du pacte d’alliance mutuelle MADP. La commande s’en trouva du coup réduite.

(***) En ce temps-là, la 349e escadrille dépendait du 1er Wing de Beauvechain, depuis 1996 elle fait partie du 10e Wing basé à Kleine-Brogel

(****) QRA : Quick Reaction Alert ce qui suppose que les appareils étaient en état d’alerte 24 h sur 24.

(*****) Aujourd’hui la 23e escadrille n’existe plus.