Ju-Air

Ju-Air est une association assez jeune encore (puisque créée en 1982) exploitant des avions carrément vieux (puisque il s'agit de quatre Junkers Ju-52 rachetés aux troupes d’aviation suisses qui les employèrent entre 1939 et 1980). Ju-Air appartient à la «Verein der Freunde des museums der schweitzerischen Fliegtruppe» (que l’on peut traduire grosso modo par «Amicale du musée des troupes d’aviation suisses»).

Junkers Ju-52 à l'aérodrome de Cerny - La Ferté-Alais, et merci pour toutes ces photos à Richard qui y a roulé sa bosse lors du week-end des 30 et 31 mai 2009

Les trois Ju-52 ayant été acquis en 1981, des dons privés permirent de remettre en état de vol le premier d’entre eux… puis les deux autres. Et tous les quatre effectuent à présent des vols nolisés ou privés (aventure, baptême de l’air, etc.) à prix coûtant… ce qui permet de dégager un bénéfice réinvesti dans l’entretien des avions et leur conservation.

Autre source de revenu, il arrive qu’un de ces vieux trimoteurs soit requis pour les besoins d’un film et est alors redécoré en conséquence.

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Pour la petite histoire, le Ju-52 HB-HOS de Ju-Air, ci-dessous a été au centre d’une aventure pas banale : une tentative de tour du monde qui a malheureusement avorté… mais n’anticipons pas.

Junkers Ju-52 à l'aérodrome de Cerny - La Ferté-Alais,le week-end du 31 mai / premier juin 2008 (Toujours merci Richard)

Le départ eut lieu le 11 janvier 2000 à Dübendorf (Suisse) et après sept escales de ravitaillement l’avion atterrit à Dubaï, où tous les sièges de la cabine furent démontés et enlevés pour faire place à des réservoirs d'essence auxiliaires accroissant l’autonomie de 6 heure et demi pour permettre à l’avion de franchir d'un seul coup d'aile l'océan Indien et se poser à Karachi (Pakistan).

Là, sa cabine fut réaménagée en version passagers et l'avion put promener des VIP invités par le fabricant de montres suisse IWC (qui finançait l'expédition) vers six villes de cette région : Bangkok; Kuala Lumpur; Singapour; Hong Kong; Taipei et Tokyo… avant de partir, enfin c’est ce qui était programmé, pour les USA qu'il aurait dû traversé en passant par Seattle; Las Vegas; Dallas ou Houston ; New Orleans ; Miami ; Winchester ; New York et Boston, puis le retour vers sa base helvète se serait effectué via le Groenland et les îles britanniques.

Hélas un grain de sable se glissa dans la machine. A Tokyo l’équipage a réalisé que même avec des réservoirs supplémentaires le JU 52 ne pourrait pas franchir tout le Pacifique, donc que le parcours vers les USA n’était possible que via une escale en Russie… ce que cette dernière a refusé. L’avion et son équipage dépité, contrit, s’en sont alors retournés sur leurs pas vers Dübendorf . Cela n’en représenta quand même pas moins un périple de 40 000 km, un exploit pour un avion de cet âge !

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