SAAB MFI 17

Lorsque, en 1968, la firme SAAB se rendit propriétaire de MFI (Malmö Flygindustry), l’armée de l’Air suédoise était en quête d’un avion d’entraînement qui puisse prendre le relais de ses Sk 50 (ou SAAB 91 Safir) et tout pareillement l’armée de Terre suédoise recherchait elle un remplaçant pour ses Piper L-21B dans le rôle d’avion de liaison, d’observation au sol ou de remorquage de cibles.

Saab MFI 17 Defender de la Danish Air Force à Bevekom/ Beauvechain (Belgium) ce dimanche 4 juillet 2010

Or il se fait que depuis déjà un certain temps, la MFI en collaboration avec la firme allemande Bolköw étudiait un avion, dont le premier vol eut lieu le 11 juillet 1969, à même de correspondre aux besoins exprimés par les deux armées suédoises. Cet avion développé alors par Björn Andreasson (1) et son équipe était décliné à l’origine en deux versions : MFI-15A Trainer avec une une roulette de nez ; MFI-15 B pour le remorquage de cible (avec une roulette de queue)).

Seulement voilà, faute d’avoir informé les deux forces armées que ces modèles étaient en cours d’achèvement, ces deux dernières acquirent des Beagle Bulldog de constructionn anglaise, SAAB se retrouva, du jour au lendemain, avec un avion militaire à produire et à écouler sans même la perspective de décrocher un contrat national.De plus, le prix de cet appareil tout autant que ses coûts d’exploitation relativement élevés n’était pas de nature à intéresser d’éventuels opérateurs privés civils.

Donc SAAB étudia et une version civile et une version militaire dotée d’un moteur plus puissant, et plus robuste la rendant à même d’emporter de plus lourdes charges : le MFI-17 (nous y voilà enfin !) qui effectua son premier vol le 6 juillet 1972. Pour la petite histoire, sachez que l’aviateur suédois von Rosen utilisa le prototype de ce modèle militaire pour assurer une mission humanitaire, en accrochant aux points d’ancrage sous les ailes non des bombes… mais des sacs de nourriture qu’il achemina ainsi jusqu’en Ethiopie où sévissait alors une terrible famine.

200 000 heures de vol cela se fête !

La version militaire de série dénommée Supporter fut vendue au Pakistan (45 exemplaires qui y furent construits sous licence) dès 1974. A partir de l’année suivante affluèrent des commandes d’autres pays : le Danemark (qui en commanda 32 exemplaires) ; la Norvège ; la Zambie. La version civile désignée Safari s’exporta elle vers la Norvège, la Sierra Leone… et l’Ethiopie ! De cet avion, les deux versions confondues, furent construits environ 200 exemplaires.

Pour ce qui est de ses caractéristiques techniques, sa longueur est de 7m; son envergure de 8,85 m ;sa masse maximum au décollage de 1200 kg ; sa vitesse maximum au niveau de la mer de 236km/h ; son plafond de 4100 m ; son autonomie en vol d’une durée de 5h 10 minutes. Les pilotes (deux maximum) sont assis côte à côte et disposent derrière eux d’un espace pour 100kg de bagages ou de fret divers. Six points d’ancrage sous les ailes rendent cet avion à même d’emporter 300kg de charges ou armements divers ( paniers de roquettes ; missiles antichar filoguidés ; containers larguables ; etc.) Enfin son moteur est un Lycoming IO-360-A1B développant 200 cv.

(1) Au sein de SAAB, cet ingénieur sera par ailleurs à l’origine d’une longue lignée d’avions de sports légers et il sera également, couronnement de sa carrière, chef de projet pour la conception du bimoteur court courrier Saab Fairchild 340

Le vol se prépare tandis que dans le ciel défilent nos couleurs nationales

Le Saab Defender en vol et en formation…

… et comme on peut le voir; le profil de l'aile est en flèche inversée par rapport au sens de la marche !


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